Carrefour n’a pas attendu les technologies apparues il y a moins de dix ans pour expérimenter l’autopartage. Un service de ce type existe depuis treize ans au sein de l’enseigne. À l’époque, la réservation et la récupération des clefs se faisaient manuellement et de manière empirique.
Depuis juin 2015, Carrefour dispose d’un service spécifique avec une réservation et un déverrouillage des portes réalisés à partir d’une application sur smartphone. L’enseigne a intégré une dizaine de véhicules électriques à sa flotte mutualisée. « Carrefour mène une réflexion globale sur le développement durable et l’autopartage s’inscrit en cohérence avec cette stratégie de préservation de l’environnement », explique Fabienne Torrenti, directrice des services généraux.
L’électrique succède au thermique
Dans le droit fil de cette stratégie, Carrefour cherche à sub-stituer des modèles électriques aux véhicules de fonction thermiques, mais se heurte à l’autonomie limitée des batteries. Depuis 2014, l’enseigne propose en outre un site internet de covoiturage développé par WayzUp. « Nous avons investi un bâtiment HQE (haute qualité environnementale) en 2014, précise Fabienne Torrenti. Cet emménagement s’est accompagné du lancement de services responsables sous l’angle environnemental. »
Avant d’adopter le service d’autopartage électrique d’Arval, Carrefour a rédigé un cahier des charges où figurait sa volonté d’intégrer des véhicules électriques. « La mise en place a pris du temps car cela nécessitait une vraie réflexion afin de proposer aux salariés un service adapté qui leur soit le plus bénéfique ; de même, nous hésitions entre plusieurs modèles zéro émission », se souvient Marie-France Goncalves, acheteuse de prestations de services.
En appui de sa politique RSE, Carrefour mène des campagnes de communication et de sensibilisation. L’enseigne cherche à convaincre ses collaborateurs que la mobilité ne passe pas seulement par le véhicule de fonction attribué à une seule personne, mais aussi par l’autopartage, l’électrique ou encore le covoiturage.
Les actions se déploient à travers l’organisation d’événements lors de la Semaine de la mobilité durable, mais aussi par l’installation d’une application mobile où figurent tous les services et des informations sur ces modes de déplacement.
L’autopartage suscite l’adhésion
Aujourd’hui, le taux d’utilisation des véhicules électriques en autopartage est deux fois supérieur à celui des modèles thermiques. Lorsqu’ils ont éprouvé son confort, les collaborateurs plébiscitent ce type d’énergie. Autre avantage, ils ont tendance à embarquer à plusieurs dans un véhicule en autopartage. Bilan : l’empreinte environnementale s’en trouve réduite encore davantage.
Quand l’application WayzUp de covoiturage domicile-travail rassemble 500 utilisateurs chez Carrefour, l’autopartage réunit 800 collaborateurs sur un total de 4 300 personnes. Le service d’autopartage bénéficie d’un taux d’adhésion élevé. Rançon du succès, les collaborateurs doivent désormais anticiper pour trouver un véhicule et le réserver. Pour contourner cet inconvénient, Carrefour envisage d’élargir le périmètre de sa flotte en autopartage.
Parmi les solutions pour limiter son empreinte environnementale, Carrefour favorise aussi la visio-conférence, s’apprête à établir un PDE avant 2018 et envisage d’adopter le système des crédits de mobilité. « Sur ce dernier sujet, nous sommes pour le moment en pleine réflexion », pointe Marie-France Goncalves.
Des gains à long terme
L’ensemble de ces actions représente un coût important au départ mais Carrefour entend bien s’appuyer sur ces services pour réaliser des économies à plus long terme. « À travers ces initiatives, non seulement nous préservons la planète pour nos enfants, mais nous attirons aussi de nouveaux collaborateurs et fidélisons les anciens », souligne Fabienne Torrenti. »
La flotte de Carrefour en chiffres
Carrefour recense 3 244 véhicules loués auprès de quatre loueurs (ALD Automobile, Arval, LeasePlan et Overlease). Dans cet ensemble figurent 896 véhicules de direction, 963 véhicules de fonction 5 places, 1 295 véhicules de service 2 places et 90 VUL. Au cours des deux dernières années, les émissions de CO2 des VP ont diminué d’environ 2 g. La moyenne des émissions de CO2 par véhicule est passée de 106 g en 2014 à 104 g en 2016.