
Les tarifs et les prix au litre constituent, plus que jamais, le critère majeur dans le choix d’une carte carburant. Florent Pavard, gestionnaire du parc de la SNIE, a fait les comptes : « En 2019, nous avons consommé 400 000 l de carburant. En 2022, avec un volume identique, les dépenses ont été 40 % supérieures, et le budget est resté à ce niveau en 2023, alors que les volumes se sont nettement repliés avec le passage à l’électrique pour de nombreux véhicules et au GNV pour les camions. » La Société nouvelle d’installations électriques gère 351 véhicules dont 80 VP.
Les atouts de la grande distribution
Dans ce contexte, les cartes de...
Les tarifs et les prix au litre constituent, plus que jamais, le critère majeur dans le choix d’une carte carburant. Florent Pavard, gestionnaire du parc de la SNIE, a fait les comptes : « En 2019, nous avons consommé 400 000 l de carburant. En 2022, avec un volume identique, les dépenses ont été 40 % supérieures, et le budget est resté à ce niveau en 2023, alors que les volumes se sont nettement repliés avec le passage à l’électrique pour de nombreux véhicules et au GNV pour les camions. » La Société nouvelle d’installations électriques gère 351 véhicules dont 80 VP.
Les atouts de la grande distribution
Dans ce contexte, les cartes de la grande distribution avancent des atouts : « L’abonnement est moins cher qu’avec une carte multimarques, avec un prix au litre parmi les plus bas du marché. Et le client est assuré que ses conducteurs se ravitailleront uniquement dans des stations à prix bas », argumente Sabrine Cortese, responsable marketing chez Edenred Mobility France. Ce prestataire propose des cartes monomarque chez Carrefour (850 stations), Auchan (220) et Intermarché (1 620). La carte carburant pro E.Leclerc revendique aussi des prix bas. « Il n’y a ni coûts cachés ni frais additionnels, juste le prix du carburant affiché et un abonnement de 2,50 euros par carte et par mois », avance Thierry Forien, directeur adjoint de la Société d’Importation E.Leclerc (Siplec) et directeur énergies.
Par ailleurs, les opérations de baisse des prix menées par TotalEnergies au printemps 2022 ont paradoxalement favorisé la carte pro E.Leclerc. « Les particuliers, qui s’approvisionnent d’ordinaire dans les stations low cost, se sont précipités. Cela a entraîné des ruptures des stocks et des difficultés d’accès pour les clients pro. Certains se sont alors tournés vers notre carte », explique Thierry Forien. Une tendance qui a aussi profité à la carte multimarques Ticket Fleet Pro, la carte carburant d’Edenred : « Le nombre d’appels d’offres a nettement augmenté cette année. Les entreprises ne veulent plus dépendre d’une seule marque. En outre, deux tiers de nos stations sont low cost, avec un tarif inférieur de 0,10 à 0,15 euro/l par rapport à ceux des pétroliers. De fait, nos clients effectuent 80 % de leurs pleins dans ces stations », expose Matthieu Codron, directeur général d’Edenred Mobility France.

Baisser les coûts
Cette possibilité de faire le plein dans les enseignes de la grande distribution a incité Eurexo à retenir Ticket Fleet Pro en 2022. « Nous avons de gros rouleurs, avec jusqu’à 5 000 à 7 000 km par mois. Face à la flambée du carburant, nous avons cherché une solution », relate Marie-France Filine, gestionnaire des 300 VP de ce spécialiste de l’expertise des sinistres. Qui vise, grâce aux approvisionnements à moindre prix et au faible tarif de la carte, un gain d’environ 100 000 euros en année pleine, sur un budget carburant de près de 1 million. « De plus, il n’y a pas d’abonnement annuel mais un tarif mensuel. Quand nous annulons une carte au bout de quelques mois, cela ne nous pénalise pas », reprend cette responsable.
Marie-France Filine complète : « Avec Ticket Fleet Pro, nous avons dû sensibiliser les conducteurs à faire le plein dans les enseignes de la grande distribution en priorité. Ils ont aussi dû s’habituer et trouver les nouvelles stations, ce qui est facilité par l’application du prestataire. » Car Edenred Mobility France propose un accompagnement pour optimiser les coûts : « Nous analysons les marges de gains supplémentaires, alors que les conducteurs n’ont pas toujours le réflexe de choisir une station low cost. Cela passe par une sensibilisation et la mise à disposition d’une application pour géolocaliser les stations et différencier celles à prix bas », précise Matthieu Codron.
Les pétroliers misent sur le low cost
Les pétroliers misent pareillement sur le low cost, à l’image d’Esso avec Esso Express. C’est aussi le cas avec la carte Shell qui donne accès à 2 480 stations (Shell, Esso, Avia, ENI, BP) dont plus de 1 000 en low cost (E.Leclerc et Esso Express). De son côté, le réseau de TotalEnergies aligne 3 400 stations (TotalEnergies, Elan et Elf), avec un approvisionnement à un prix bas dans les stations Total Access. De même, la carte GO (ex-BP), gérée par WEX, donne accès à 2 400 stations (BP, Avia, IDS, Vito et une partie des stations Esso), et offre « de s’approvisionner en low cost grâce au partenariat avec E.Leclerc », souligne Isabelle Fetzer, directrice de la gestion des comptes et des ventes croisées pour l’Europe. Cette carte GO, comme l’Esso Card aussi gérée par WEX, coûte « au maximum 4 euros par mois, sans compter les frais de gestion modulables en fonction de la typologie du client et des volumes de carburant », détaille Isabelle Fetzer.
Si les enseignes de la grande distribution facturent au prix affiché à la pompe, les pétroliers pratiquent pour leur part des prix barème. Il s’agit d’un tarif moyen, quelle que soit la station, avec des remises potentielles selon les volumes consommés. « Avec notre offre Flexipro (ou Axeane pour les petites flottes), le client bénéficie du meilleur prix entre celui affiché à la pompe et le prix barème. À chaque prise de carburant, seul le prix le plus intéressant est retenu », décrit Géraldine Monnier, directrice marketing et communication pour les solutions de mobilité de TotalEnergies. Et l’offre Unipro permet d’accéder à des remises supplémentaires sur le prix barème.
Le prix barème
Un point sur lequel revient Florent Pavard, pour la SNIE, un spécialiste des installations électriques évoqué plus haut : « Notre contrat Flexipro donne accès aux stations low cost de TotalEnergies au tarif affiché à la pompe. Pour les autres stations, nous bénéficions d’une remise par rapport aux prix barème du fait de nos volumes importants. Et nous essayons toujours d’optimiser. Ainsi, TotalEnergies nous donne la liste des dix stations où nos conducteurs s’approvisionnent le plus et je regarde s’il y a des Total Access à proximité pour les orienter », expose Florent Pavard.

Frédéric Pigassou, président de GSET, ne raisonne pas différemment : « Je gère environ 300 véhicules pour cinq sociétés spécialistes du transport, du fret et de la distribution du dernier kilomètre. Nous avons choisi la carte Esso qui présente un bon maillage national et international, en ville et sur autoroute. Un de nos critères concerne les tarifs : nos conducteurs ont accès aux stations à moindre coût d’Esso Express et nous bénéficions de remises globales à l’échelon national en raison de nos importants volumes. Nous avons aussi une soixantaine de véhicules au biogaz qui s’approvisionnent dans une station en local », rappelle ce responsable, à la tête d’un parc qui comprend une vingtaine de VP, une petite centaine de VUL dont 34 électriques, et des poids lourds.
Offre concurrente, l’Esso Card propose aux clients trois types de tarification : le prix affiché à la pompe, le prix barème et le meilleur tarif entre le prix affiché et le barème. Quant à la carte Shell, elle offre « le “best of” pour tous les clients, indique Cédric Thillou, directeur de Shell Fleet Solutions France. C’est important en raison de la différence de prix entre les stations low cost et premium. »
Enjeu prioritaire : le maillage
Outre le prix, une de clefs de la réussite pour une carte carburant reste le maillage des réseaux. Ce que ne contredira pas Fabienne Pinsard, directrice financière de Thym Business, un spécialiste de la transformation numérique : « Nous avions auparavant une carte Total-Energies, mais le maillage ne convenait pas. À Nantes par exemple, notre site et la station sont à deux endroits opposés et les tarifs restent assez chers. Nous avons donc opté pour une carte carburant pro E.Leclerc et nous réalisons des économies. Par ailleurs, nos sites sont souvent dans des zones d’activité ou les stations E.Leclerc se situent majoritairement. C’est assez pratique », conclut cette responsable, à la tête d’une flotte de 80 véhicules dont trois VUL.

Un raisonnement suivi par Laurent Bonte, responsable de la flotte de CBASE, holding du Groupe CB, pour les Carrières du Boulonnais, un spécialiste du travail du minéral : « Pour les cartes de nos 168 véhicules dont une large majorité de VP (hors engins spéciaux), nous avons changé de prestataire et choisi DKV Mobility. Son maillage est assez important avec différentes marques et enseignes dont plusieurs low cost. Et il nous a bien accompagnés. Ainsi, nous avons démarché avec lui l’Intermarché à proximité de notre siège, dans une zone rurale des Hauts-de-France, pour que cette station-service accepte la carte. Quant aux conducteurs, ils bénéficient d’une application pour identifier, dans un périmètre précis ou sur un itinéraire, les stations qui acceptent la carte », relate Laurent Bonte.
Dossier - Cartes carburant : à la recherche du meilleur tarif
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