
Baptisé Acces’Cible, le plan de déplacements d’entreprise (PDE) du CEA de Grenoble fixe trois objectifs : ramener la part des auto-solistes de 75 à 50 %, limiter les trajets en voiture sur le site et promouvoir les modes de transport doux. Avec de multiples actions à la clé.
Ainsi, le parc de 116 véhicules de service comprend 53 modèles électriques. « Précurseurs, nous nous étions déjà dotés des premières 106 électriques de Peugeot il y a près de vingt ans », rappelle Bruno Renard, chef du groupe logistique et responsable du PDE pour le CEA.
L’électrique pour les trajets pro et privés
Depuis trois ans et dès que l’usage l’autorise,...
Baptisé Acces’Cible, le plan de déplacements d’entreprise (PDE) du CEA de Grenoble fixe trois objectifs : ramener la part des auto-solistes de 75 à 50 %, limiter les trajets en voiture sur le site et promouvoir les modes de transport doux. Avec de multiples actions à la clé.
Ainsi, le parc de 116 véhicules de service comprend 53 modèles électriques. « Précurseurs, nous nous étions déjà dotés des premières 106 électriques de Peugeot il y a près de vingt ans », rappelle Bruno Renard, chef du groupe logistique et responsable du PDE pour le CEA.
L’électrique pour les trajets pro et privés
Depuis trois ans et dès que l’usage l’autorise, le CEA intègre des modèles électriques, des Citroën Saxo et AX, des Nissan Leaf, des Renault Z.E. Fluence et Kangoo ou encore des Think City, Mega City et MultiTruck.
Le CEA veut aussi convaincre ses collaborateurs de la pertinence de l’électrique pour leurs trajets personnels. « Nous avons signé une convention avec un concessionnaire local Renault Auto-Losange. Elle prévoit des prix réduits pour nos salariés lors de l’achat de véhicules Z.E. (Zoé, Kangoo ou Twizy) et pour la wall box de Schneider Electric », avance Bruno Renard. Avec à la clé une facture allégée d’environ 8 %. Le CEA incite aussi ses sous-traitants à faire appel à l’électrique : Sogeti, spécialiste de l’infogérance informatique, s’est équipé de dix Kangoo Z.E., tandis que Vinci a opté pour six Goupil et deux Twizy.
Dans sa flotte, le CEA de Grenoble compte aussi une quinzaine d’hybrides dont six Toyota Prius rechargeables sur station solaire, et deux modèles au GNV qui ne seront pas renouvelés. « Ils présentent des avantages certains pour l’environnement mais ne sont pas adaptés à notre usage, avec un entretien et un approvisionnement compliqués », note Bruno Renard.
Valoriser autant que possible la mobilité propre passe aussi par le vélo. Depuis 2003, le CEA a déployé une flotte de plus de 1 000 vélos pour les parcours entre les bâtiments du site. Pour inciter les salariés à les employer, des actions ont été lancées, avec l’accent sur la sécurité et la prévention. Alors que des kits de sécurité sont distribués aux collaborateurs s’engageant à venir en vélo, le CEA organise des campagnes de sensibilisation à la sécurité et réfléchit à des stages de remise en selle.
« Le site compte cinq stations de gonflage, une centaine d’abris à vélos et des sas automatiques d’accès au centre pour les cyclistes. Enfin, pour les salariés qui ont leur propre vélo, des services gratuits d’entretien sont à disposition, et des places au VéloParc de la gare SNCF sont réservées », énumère Bruno Renard. Près de 820 collaborateurs recourent au vélo, le deuxième mode de transport le plus utilisé au sein du site. En 2012, 4 100 km ont été parcourus en vélo.
Inciter les salariés à opter pour le vélo
Les aménagements et la signalétique sont d’ailleurs renforcés pour les vélos mais aussi pour les piétons. Le PDE a créé un espace piétonnier de 50 hectares, pourvu de barrières automatiques de contrôle d’accès des véhicules. Pour plus de sécurité et de confort, des cheminements piétonniers couverts assurent la liaison entre bâtiments. « Avec l’arrivée prochaine du tramway, nous songeons à rendre le site totalement piétonnier d’ici quelques années », avance Bruno Renard.
« Les trajets domicile-travail constituent un axe prioritaire », reprend le responsable. Depuis la mise en place de la première zone piétonne, trois navettes thermiques acheminaient les salariés des transports en commun aux sites du CEA de 7 h 30 à 18 h 30, avec de fortes fréquences le matin et le soir. Des modèles logiquement remplacés en 2009 par des navettes électriques.
En complément, le CEA organisait des tournées de bus privés pour récupérer les salariés à leur domicile. « Un fonctionnement lourd, coûteux et énergétiquement inefficace que nous avons arrêté, explique Bruno Renard. En remplacement, nous avons privilégié les transports en commun. »
Quand en 2009 la loi a obligé les entreprises à rembourser 50 % des abonnements de transport en commun aux salariés, le CEA a pris les devants en en remboursant 85 %. Effet immédiat : après 200 abonnés en 2008, le CEA comptait 900 nouveaux bénéficiaires l’année suivante. En 2012, pas moins de 1 800 salariés ont choisi les transports en commun.
Repenser les trajets entre domicile et travail
« Cette mesure a permis de basculer nettement et durablement vers les transports doux. Le coût reste important mais compensé en grande partie par la suppression, dans la même année, des bus de ramassage des salariés. Pour 2013, nous sommes en bonne voie de dépasser les 2 000 abonnés, soit près de la moitié des effectifs », anticipe Bruno Renard.
Aujourd’hui, 610 collaborateurs font appel aux transports urbains, soit 9 150 km parcourus, tandis que les cars interurbains acheminent chaque année 366 usagers sur 5 490 km. À eux deux, ces modes de déplacement rejettent 137 tonnes de CO2. Les trains TER regroupent 244 employés pour 3 660 km parcourus et seulement 22 tonnes de CO2.
Le CEA mise aussi sur le co-voiturage avec un site internet depuis 2011. Il est utilisé par 5,3 % des salariés, soit environ 190 personnes ; 4 940 km ont été parcourus, pour des émissions de 182 tonnes de CO2 et 736,5 kg de NOx. Afin de dynamiser ce service, le CEA compte le mutualiser très prochainement avec d’autres entreprises dans le cadre d’un plan de déplacements inter-entreprises.
Preuve du succès du PDE : le CEA de Grenoble a été vainqueur du challenge mobilité Rhône-Alpes 2012 organisé avec l’Ademe. Son principe : récompenser les établissements publics, privés ou associatifs favorisant les trajets domicile-travail par d’autres moyens que la voiture. Avec 23 700 km alternatifs parcourus sur le seul trajet du matin, le CEA pèse pour quasiment 10 % des kilomètres alternatifs en Rhône-Alpes ; le cumul des 400 établissements participants s’élevait à 257 000 km.
Des mesures qui portent leurs fruits
Autres résultats significatifs : les mesures prises depuis 2009 ont conduit à retirer 1 400 véhicules de la route, avec une économie de 6 000 tonnes de CO2 par an. Et l’objectif de ramener la part des auto-solistes de 75 à 50 % a été dépassé : désormais, seuls 38,4 % des salariés se déplacent en voitures ou deux-roues motorisés, pour 38 088 km par an. Des inconditionnels du thermique qui dégagent chaque année plus de 1 331 tonnes de CO2, soit 80 % des émissions totales, et 5,4 tonnes de Nox. Objectif 2013 : diminuer la part des auto-solistes à 25 % et les émissions de CO2 évaluées à 1 672 tonnes actuellement.
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