Le CEA de Grenoble n’a pas attendu la vogue actuelle du vélo pour promouvoir cette forme de mobilité. Dès 2003, le CEA disposait de vélos de service. Aujourd’hui, cette flotte compte 1 000 unités. « Nous demandons à nos salariés de ne pas venir au travail en voiture et ils doivent circuler sur notre site, explique Bruno Renard, directeur de la responsabilité sociétale de cet établissement public. Dans ces conditions, le vélo constitue une solution adaptée. »
Dans ce parc, cent deux-roues sont employés sur un mode mutualisé grâce à leur connectivité. Ces vélos peuvent être débloqués avec un téléphone portable ou un badge pour se déplacer ensuite sur le site du CEA. Un site particulièrement important qui compte 35 km de routes, abrite 5 000 résidents et couvre 70 hectares dont 40 hectares de zone piétonne.
À bicyclette…
Pour entretenir ses 1 000 vélos de service et les bicyclettes personnelles des salariés, le CEA a sous-traité l’entretien et la maintenance auprès d’une entreprise adaptée. Parallèlement aux vélos de service et grâce à l’abondement du CEA, quelques centaines de vélos sont loués à la métropole par ses salariés.
En complément des vélos de service, le CEA a limité le nombre de ses navettes, a mis en place des Renault Twizy électriques en autopartage, a installé des infrastructures de recharge et exploite une navette pour personnes à mobilité réduite (PMR). Le vélo s’inscrit donc dans le cadre d’une politique volontariste. Autre initiative, après une expérimentation de plusieurs mois, les trottinettes, qui étaient interdites sur les trottoirs, ont été autorisées uniquement sur la chaussée. Le télétravail est également favorisé.
En outre, pour développer l’autopartage, le CEA fait appel à Totem mobi, un loueur de véhicules électriques en libre-service pour une flotte de 32 Renault Twizy, et à Citiz pour tous ses véhicules évoluant sur la presqu’île. L’autopartage peut se faire à titre privé ou à titre professionnel à travers un abonnement pris en charge par le CEA.
… ou en véhicule partagé
Ce verdissement des déplacements ne va pas à l’encontre des contraintes économiques. « À titre d’exemple, les Twizy sont amortis depuis plusieurs années, constate Bruno Renard. Grâce à l’autopartage, nous avons fortement diminué le périmètre de la flotte et son coût. Et maintenant, nous travaillons très fortement sur la marche à pied. » Depuis 2001, le CEA se projette en effet dans un fonctionnement entièrement décarboné. Ce plan de marche passe notamment par l’adoption de véhicules électriques, par la lutte contre l’autosolisme et va au-delà de la mobilité en englobant le chauffage et l’ensemble des besoins en énergie.
La flotte de l’établissement public compte 134 véhicules dont 83 roulent à l’électrique, neuf à l’hybride et trois à l’hydrogène. Pour que les collaborateurs puissent recharger, 130 bornes ont été installées sur le site du CEA. « Nous sommes dans une zone à faible émissions mobilité (ZFE-m), note Bruno Renard. Cela nous donne plus d’énergie pour avancer. Les collectivités sont avec nous. Avec les vignettes Crit’Air 5 interdites en 2023, les Crit’Air 4, en 2024 et les Crit’Air 3, en 2025, de nombreux salariés ne pourront plus rouler. » Les nouvelles mobilités auront alors toute leur utilité.
Développer le covoiturage
Pour les trajets du domicile au travail et quand le vélo n’est pas envisageable, le CEA de Grenoble développe le covoiturage. Sur le site, le plan de déplacement interentreprises compte 20 000 personnes. En 2019, un vaste projet de voitures partagées a été déployé pour remplir les véhicules qui roulent sans avoir à les supprimer. Le covid-19 a ralenti cette initiative qui englobait le covoiturage, l’autopartage et l’auto-stop. Sur ce projet, le CEA collabore avec Grenoble-Alpes Métropole, autorité organisatrice de mobilité, avec Klaxit, opérateur de covoiturage dans le cadre du programme « Tous Covoitureurs », avec Citiz, enseigne d’autopartage, et Rezo Pouce, une association qui œuvre au développement de l’auto-stop.
[/highlight]