
Sur les 160 salariés de l’entreprise Cetup, 130 sont des pilotes amenés à transporter des marchandises dans les délais les plus brefs. Les utilitaires de la société (Kangoo, Master et Trafic) parcourent 10 millions de kilomètres par an. « Étant donné nos contraintes, le kilométrage et l’usure rapide des véhicules, la location longue durée n’est pas adaptée à notre activité et nous sommes donc propriétaire de notre parc. Celui-ci est renouvelé tous les deux ans ou dès le cap des 300 000 km au compteur. Nous avons anticipé l’entrée en vigueur de la norme Euro 5 et tous nos véhicules sont équipés de filtres à particules et de vannes...
Sur les 160 salariés de l’entreprise Cetup, 130 sont des pilotes amenés à transporter des marchandises dans les délais les plus brefs. Les utilitaires de la société (Kangoo, Master et Trafic) parcourent 10 millions de kilomètres par an. « Étant donné nos contraintes, le kilométrage et l’usure rapide des véhicules, la location longue durée n’est pas adaptée à notre activité et nous sommes donc propriétaire de notre parc. Celui-ci est renouvelé tous les deux ans ou dès le cap des 300 000 km au compteur. Nous avons anticipé l’entrée en vigueur de la norme Euro 5 et tous nos véhicules sont équipés de filtres à particules et de vannes EGR (Exhaust gaz Recirculation, re-circulation des gaz d’échappement) », relate Tanguy de la Rochette, gestionnaire de la flotte.
Un objectif de baisse des émissions de CO2
Et pour ce dernier, ce n’est qu’un premier pas en vue de faire reculer les émissions de CO2. L’entreprise s’est donc fixé des objectifs drastiques en signant une charte d’engagement auprès de l’Ademe qui devrait la conduire à diminuer de 220 tonnes ses émissions d’ici à la fin 2013, en grande partie grâce à l’introduction de véhicules électriques. Mais cette réflexion sur les émissions n’est pas neuve chez le transporteur qui a déjà testé le GNV. « Pendant huit ans, nous avons eu huit véhicules GNV. Mais les projets de déploiement de stations ne se sont jamais concrétisés, ce qui nous a posé des problèmes d’approvisionnement. Cela a constitué une expérience positive mais nous n’avons malheureusement pas pu la développer », souligne Tanguy de la Rochette. Un constat malheureusement partagé par d’autres entreprises.
Désormais, ce responsable mise sur l’électrique et sans les contraintes actuelles d’autonomie et de charge, il se verrait bien à la tête d’une flotte 100 % électrique avec « zéro émission de CO2 ». Mais dans ce domaine, il est impossible de brûler les étapes technologiques. « Nous avons intégré deux Kangoo Z.E. électriques et nous en prévoyons une quinzaine d’ici fin 2013. Des commandes seront lancées avant l’été. Nous nous donnons deux ans pour vérifier la faisabilité et l’absence de contraintes techniques. Nous sommes la première entreprise de la région Rhône-Alpes à recourir à ce type de véhicules sur notre secteur d’activité », indique Tanguy de la Rochette.
Mais pour Cetup, qui effectue à 80 % des trajets autoroutiers sur de longues distances, ces véhicules électrique ne répondent qu’à une partie de l’activité et sont uniquement destinés à des transports urbains inférieurs à 130 km. Principaux freins : de fait l’autonomie, qui n’est pas adaptée aux longs trajets, le manque de prises de recharge à l’extérieur du site et surtout la durée des temps de charge. « Le véhicule roule la journée et reste en charge la nuit. Le jour où il sera possible d’échanger en cinq minutes une batterie dans une station, aussi facilement que pour un plein d’essence, cela changera la donne », affirme Tanguy de la Rochette.
L’électrique encore limité par l’autonomie
Certes, mais ce projet d’échange de batteries par la société israélienne BetterPlace est loin d’être opérationnel en France. Entre les différentes marques de véhicules, les batteries ne sont pas compatibles et ce système d’échange implique une location, solution privilégiée par Renault mais qui fait l’objet de débats entre les constructeurs. « À l’achat, l’électrique génère un surcoût en raison des batteries et de l’aménagement de bornes de chargement. Nous estimons pouvoir amortir ces véhicules en 36 mois, voire moins. En augmentant le nombre de modèles, nous baisserons aussi une partie des coûts liés aux installations et aux bornes », ajoute le responsable. Mais le véhicule électrique ne résume pas à lui seul les actions de Cetup. L’entretien et le contrôle préventif des véhicules, notamment la pression des pneumatiques, peuvent aussi faire économiser du carburant, éviter les pannes et améliorer
le service.
« Les véhicules sont contrôlés lors de chaque révision dans le même garage et toutes les semaines par chacun des pilotes. Nous avons mis au point une ”check-list“ afin d’obtenir un suivi personnalisé et large, détaille le responsable. Sur l’ensemble des véhicules et des 10 millions de kilomètres parcourus en 2011, nous avons eu moins de trois pannes avec immobilisation. Dans une optique de moindre consommation du carburant, nous testons les pneus verts de Michelin de la gamme Energy, plus chers mais qui génèrent un gain de carburant d’environ 0,2 l/100 km. À terme, nous pensons équiper la totalité de nos véhicules ».
Une baisse très nettede l’accidentologie
L’incitation à des comportements de conduite plus vertueux, plus verts, la mise en place de programmes hebdomadaires de contrôle des véhicules et les efforts engagés en faveur des technologies innovantes sont ainsi payants, à la fois sur le carburant, les émissions de CO2, mais aussi sur les sinistres.
« En 2008, leur nombre s’élevait à 1 pour 200 000 km, y compris les petites rayures. Nous en sommes aujourd’hui à 1 pour 350 000 km », reprend Tanguy de la Rochette qui observe les courbes d’émissions de CO2 mais aussi celle des économies.
Pour s’assurer de la pérennité de cette démarche globale, Cetup emploie depuis mars 2011 le système Ecotrace, couplé avec la géolocalisation, afin d’analyser en temps réel les diminutions de consommation de carburant et d’émissions, le kilométrage, la vitesse mais aussi des données plus liées au comportement du conducteur, avec le compte-tour et la pression sur l’accélérateur.
« Auparavant, nous avions un système de remontée des données mensuelles au travers des relevés du kilométrage et des consommations. Mais cela ne permet pas d’affiner l’analyse, ni de réagir rapidement en cas de dérive. Les piqûres de rappel sont utiles dans l’instant mais n’ont aucun effet un mois après », estime Tanguy de la Rochette.
La géolocalisation pour optimiser la conduite
Cette solution Ecotrace a été développée par la société spécialisée dans la géolocalisation Ornicar pour Cetup. Un système personnalisé qu’Ornicar commercialise dorénavant auprès d’autres clients. L’analyse du comportement du conducteur est différente entre les trajets autoroutiers, avec une vitesse le plus souvent stable, et l’urbain. « Sur l’autoroute, tout se joue sur les phases d’approche des virages ou de ralentissement, sur la manière de ralentir, le redémarrage. La pression sur l’accélérateur est une bonne alerte », explique-t-il.
Autre levier : celui de l’analyse des déplacements. Sur ce sujet, les pistes d’amélioration sont limitées : les trajets sont déjà optimisés par l’entreprise afin de répondre à la demande des clients, dans l’urgence, tout en limitant les frais et en évitant les parcours à vide. « Cette optimisation est primordiale avec les véhicules électriques en raison de l’autonomie disponible et des temps de charge », rappelle Tanguy de la Rochette.
Un engagement global de l’entreprise
Avec les actions déjà engagées, Cetup a fait reculer en 2011 sa consommation de carburant de l’ordre de 0,5 à 1 l/100 km, sur une base de 9 à 9,5 l, et en conséquence les émissions les CO2. « Mais l’approche est globale. Il ne s’agit pas seulement de développement durable mais aussi de conditions de travail des salariés, de sécurité routière… Notre engagement auprès de l’Ademe et notre adhésion au programme Global Compact des Nations Unies constituent à la fois un prolongement des efforts engagés et des moteurs de progression », conclut ce responsable qui multiplie les trophées : Ecobiz en 2009, Entreprises et sécurité routière en 2008, etc.
Cetup en chiffres
Cetup transporte tout type de marchandises 24h/24 et 7j/7. « En tant que professionnels de la route, il nous est apparu indispensable et primordial d’afficher clairement une volonté mais aussi et surtout des actes pour assurer une véritable démarche pragmatique autour du développement durable », souligne Jean-Pierre Capossele, P-DG de l’entreprise.
• 11,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011
• 10 millions de kilomètres parcourus par an
• Une flotte de 130 véhicules
Cetup : un travail sur le véhicule et le comportement
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