Dans le cadre d’un challenge d’éco-conduite, les performances peuvent se calculer grâce aux relevés des cartes carburant ou plus finement par le biais de boîtiers télématiques. D’autres entreprises recourent aussi aux applications sur smartphone. Mais l’objectif reste identique : inciter les conducteurs à adopter et conserver les bonnes pratiques.
Avec les challenges d’éco-conduite, de nombreuses entreprises relèvent la seule consommation de carburant via les cartes carburant ou les notes de frais. L’intérêt est alors de « participer et conserver les bons gestes », comme le souligne Nicolas Moreau, directeur commercial de Genicado, spécialiste de l’objet publicitaire (voir son témoignage).
Mais la télématique pourrait bien changer la donne. « Grâce à une analyse fine, elle aide à comparer des situations très diverses, des conducteurs en ville ou en montagne, sur des parcours différents, dans des conditions météorologiques différentes, dans la mesure où l’analyse se fait sur le comportement...
Avec les challenges d’éco-conduite, de nombreuses entreprises relèvent la seule consommation de carburant via les cartes carburant ou les notes de frais. L’intérêt est alors de « participer et conserver les bons gestes », comme le souligne Nicolas Moreau, directeur commercial de Genicado, spécialiste de l’objet publicitaire (voir son témoignage).
Mais la télématique pourrait bien changer la donne. « Grâce à une analyse fine, elle aide à comparer des situations très diverses, des conducteurs en ville ou en montagne, sur des parcours différents, dans des conditions météorologiques différentes, dans la mesure où l’analyse se fait sur le comportement », explique David Raffin, directeur du développement chez Actua Formation, spécialiste de la formation à la conduite.
De fait, l’outil télématique mesure, en plus de la consommation, les accélérations violentes, les freinages brutaux et les virages rapides grâce à l’accéléromètre du boîtier, les rejets de CO2, le régime moteur et la gestion des vitesses ainsi que l’utilisation de l’inertie du véhicule.
« Les critères peuvent se choisir en fonction de la typologie des conducteurs. Au sein de La Poste, où les agents doivent s’arrêter souvent pour distribuer le courrier, on mesure si le moteur est coupé lors des arrêts. Sur autoroute, cela peut concerner les freinages brusques, symptomatiques d’un manque d’anticipation. En zone urbaine, ce seront plutôt les changements de vitesse », énumère Delphine Janicot, directrice développement de Bemobi, filiale du groupe La Poste spécialiste des nouvelles mobilités. À l’échelle nationale, sur dix ans, grâce à l’éco-conduite, la consommation de carburant et les émissions de CO2 de La Poste ont reculé de 10 % (voir le témoignage de Laurent Manhes, directeur de l’établissement postal de Provins).
Les boîtiers d’Axodel, employés notamment par Bemobi, autorisent ces calculs complexes. « Grâce à des accords avec les constructeurs pour récupérer des données du véhicule, nous recueillons des chiffres sur la consommation mais aussi sur les accélérations, la stabilisation de la vitesse, la puissance de freinage, la force centrifuge dans les virages, etc. C’est-à-dire la manière dont le conducteur agit sur les manettes et fait preuve d’anticipation », détaille Samuel Vals, directeur général d’Axodel.
Des critères plus fins avec la télématique
L’ensemble de ces données aide à définir un profil de conduite et à donner une note, le meilleur étant celui qui enregistre le moins d’événements négatifs, précise Samuel Vals : « Le critère essentiel n’est donc pas la réduction de la consommation mais celle-ci est la résultante du comportement au volant. » Pour ses clients qui installent des boîtiers sur leurs véhicules, Axodel commercialise une version allégée de son application afin de mener des challenges d’éco-conduite en interne.
« Le boîtier rend aussi le challenge accessible et plus ludique. Le conducteur voit évoluer son nombre de points : c’est plus motivant que d’attendre la compilation sur des fichiers Excel. Une compilation en outre chronophage pour le gestionnaire de flotte », rappelle Delphine Janicot. « Avec notre application sur smartphone, les conducteurs savent où ils en sont et peuvent se rattraper le lendemain en cas de mauvaise note », renchérit David Raffin.
Pour son challenge, Textilot fait appel à l’outil de TomTom. « Nous avons mis en place avec TomTom des indicateurs basés sur les informations remontées des boîtiers. Nous réalisons ensuite une synthèse mensuelle qui se traduit par une note de 1 à 10. L’objectif : faire évoluer les comportements dans le bon sens, avec une meilleure anticipation du risque. Ce qui nous intéresse, c’est plus l’évolution qu’un classement. L’objectif est aussi de suivre sur la durée ; nous ne récompensons donc pas les conducteurs et la démarche reste avant tout ludique », décrit Hervé Mayeur, responsable administration des ventes de ce spécialiste des articles textile.
Hervé Mayeur poursuit : « Mais si l’évolution est négative, notre formateur est alerté et reçoit le salarié pour en étudier les raisons. Cela peut-être lié à des problèmes personnels, à des conditions de travail, etc. », avance Hervé Mayeur. Qui insiste par ailleurs sur la vitesse : les conducteurs ne doivent pas dépasser 110 km/h sur autoroute. Prochaine étape pour Textilot : « Nous commençons à tester les tablettes de TomTom pour bénéficier de données en temps réel ; les conducteurs pourront visualiser leurs performances chaque jour. »
Des données fiables, un impératif
« Le boîtier offre également de mesurer la consommation réelle alors que les données théoriques des constructeurs ne sont pas toujours fiables. En se basant sur la consommation théorique, un conducteur pourtant excellent peut faire figure de mauvais élève si les chiffres du constructeur sont sous-estimés. Dans la mesure où l’éclairage est plus précis avec les données réelles, cela contribue aussi à affiner le TCO », souligne Samuel Vals pour Axodel.
« La fiabilité des données est essentielle, c’est le juge de paix, ajoute Delphine Janicot pour Bemobi. Cela doit être incontestable alors que les mesures faites à partir des cartes carburant et reprises sur des tableaux de bord peuvent se contester. Ce point est nécessaire pour faire accepter le challenge. »
Avec l’évolution des techniques, un challenge peut aussi se faire avec une simple application sur smartphone. « Nous commercialisons des applications mobile qui aident le conducteur à améliorer sa performance en conduite responsable », indique Christophe Meunier-Jacob, co-fondateur de SaveCode, qui préfère ce terme à celui d’éco-conduite, « trop restrictif car il s’agit aussi d’améliorer par ce biais la sécurité active des conducteurs. » SaveCode commercialise son application Eiver pour mesurer et comparer les performances de conduite responsable sur smartphone ou boîtier (voir l’encadré ci-dessous).
Un smartphone comme outil de mesure
« Grâce aux capteurs, le GPS du smartphone détecte les accélérations et décélérations. Les positions sont enregistrées chaque seconde », reprend Christophe Meunier-Jacob. Ces données permettent de définir une typologie des conducteurs, « comme les “coasters“ qui font donc du cabotage en ville et sont obligés de freiner et de décélérer souvent. Nous pouvons ensuite conseiller de façon personnalisée, par exemple sur une révision plus régulière des plaquettes de frein. » Autre atout : ces données facilitent les comparaisons. À vos marques !
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