
Selon un classement réalisé par la société Betterway, le trio de tête des villes vertueuses en matière de mobilité à vélo se compose de Bordeaux, suivie de Strasbourg et de Lyon. Viennent ensuite, dans cet ordre : Toulouse, Nantes, Montpellier et Lille.
En effet, pour les déplacements domicile-travail à vélo, les infrastructures en ville (pistes cyclables en particulier) jouent un rôle primordial. Logique donc de dresser un classement des villes françaises les plus propices à la « petite reine ».
Pour établir ce classement, Betterway, l’entreprise qui développe un « pass mobilité » à destination des salariés, a analysé cinq paramètres liés au vélo en ville. Soit le nombre d’habitants, le nombre de magasins de vélos par habitant, les kilomètres de pistes cyclables déployées intra-muros par habitant, le nombre de vélos en libre-service disponibles dans la ville par habitant et le nombre de jours de soleil par an.
Deux de ces critères concernent particulièrement les gestionnaires de flotte. Il s’agit du nombre de kilomètres de pistes cyclables par habitant et du nombre de vélos en libre-service par habitant.
Passer de la location à l’achat de vélo
Montpellier et Marseille ferment le banc avec respectivement un vélo pour 369 habitants et un vélo pour 430 habitants. Mais si l’on prend le critère du nombre de jours de soleil par an, le classement est inversé : avec Marseille qui se classe en premier (280 jours), suivie de Nice (276) et de Montpellier (270). Bordeaux, la ville la plus favorable aux vélos, est classée neuvième sur dix dans ce classement avec 194 jours de soleil par an.
« Ce classement permet de mesurer les villes qui aident les salariés à franchir le pas de la mobilité douce, commente Denis Saada, président-fondateur de Betterway, à l’initiative de l’étude. Nous savons, par exemple, que les salariés débutent par du vélo partagé, comme le Vélib en Île-de-France, pour acheter, ensuite, leur propre bicyclette et s’engager quotidiennement dans des déplacements en deux-roues. »
Vélos en ville : des entreprises engagées
Le classement montre aussi que les villes sont en retard par rapport à l’engagement des entreprises. Ainsi, selon le baromètre de l’Ademe 2022, 38 % des employeurs permettent à leurs salariés de bénéficier d’un forfait mobilités durables. Le montant de ce dernier a été porté à 700 euros au 18 août 2022. Betterway estime qu’entre un tiers (35 % à Bordeaux et 30 % à Paris) et près de la moitié de ces sommes (44 % à Lyon) concernent des achats liés à la pratique du vélo. Alors, certaines villes se sont mises au diapason de la volonté des salariés souhaitant se déplacer en vélo, et d’autres moins.
« Notre période fait suite à des décennies d’urbanisation faite pour les voitures avec, aujourd’hui, une cohabitation compliquée entre automobilistes, cyclistes et piétons », ajoute Denis Saada. Une modification importante de la physionomie des villes est à réaliser. Un effort gigantesque pour rendre les villes cyclables.
Intégrer plus de vélos dans les flottes
Mais il faut le mener à bien. « Car, comme conclut le président-fondateur de Betterway, les intérêts du vélo sont nombreux. Cela développe l’épanouissement des salariés et les fidélise. 35 % des démissions sont liées aux mauvaises expériences en matière de déplacement domicile-travail, selon une étude 2019 d’Ecodev. Ces déplacements contribuent aussi aux émissions de gaz à effet de serre et cela permet de réduire le bilan carbone d’une société. »
Travailler à Bordeaux, Strasbourg ou Lyon, c’est disposer d’un écosystème favorable au vélo. Cela implique, aussi, pour les gestionnaires de flotte, de comprendre les besoins des salariés en matière de déplacement. L’occasion pour les fleet managers de mettre un pied dans ces politiques de mobilité pour leur permettre d’élargir leurs compétences. Et, on peut alors l’espérer, de développer en parallèle leurs fonctions et leurs salaires.