Thierry Fassenot est ingénieur conseil national à la direction des risques professionnels de la Cnam.
L’objectif était de faire le point sur le risque routier en entreprise et d’exposer des recommandations afin d’inciter l’État et les partenaires sociaux à mettre rapidement en place une stratégie facilitant l’engagement du monde professionnel. La question reste en effet posée des actions à mener pour prévenir le risque routier en entreprise : la route demeure la première cause de mortalité au travail et les données statistiques ne...
Thierry Fassenot est ingénieur conseil national à la direction des risques professionnels de la Cnam.
L’objectif était de faire le point sur le risque routier en entreprise et d’exposer des recommandations afin d’inciter l’État et les partenaires sociaux à mettre rapidement en place une stratégie facilitant l’engagement du monde professionnel. La question reste en effet posée des actions à mener pour prévenir le risque routier en entreprise : la route demeure la première cause de mortalité au travail et les données statistiques ne montrent pas d’amélioration notable au cours des années.
Quelles sont vos préconisations ?
Les campagnes de communication sont le plus souvent généralistes et ne tiennent pas compte des spécificités des entreprises et de leur secteur d’activité. Deux constats : d’une part, la sinistralité routière en entreprise est très différente en fonction des métiers exercés. D’autre part, les entreprises se montrent plus sensibles aux messages qui font référence à leur métier. Rester à un niveau de prévention généraliste ne suffit pas à les mobiliser : le risque corporel routier professionnel est statistiquement rare, de l’ordre de 3 % des accidents du travail, et donc souvent non perçu par les entreprises. Mais lorsqu’il se produit, il peut avoir des conséquences très graves. Nous insistons donc pour établir dans la prévention le lien entre le risque routier et ses répercussions sur l’activité avec la performance de l’entreprise.
Cela implique-t-il des campagnes de prévention plus ciblées ?
Oui, il faut s’adresser aux secteurs qui sont le plus exposés avec un discours proche des préoccupations des entreprises de ces secteurs. En montrant par exemple qu’en améliorant les conditions de la mobilité : en équipant mieux les véhicules ou en organisant mieux les tournées, on peut faciliter le déplacement, l’efficacité de l’entreprise et réduire le risque. Dans ce cadre, la prévention peut être portée à différents niveaux. D’un côté par l’État à travers la mobilisation de ses différentes composantes : travail, santé, transition écologique, etc., mais aussi par les branches professionnelles pour développer des plans de mobilité adaptés à chaque métier. Les assureurs peuvent aussi soutenir ces dispositifs avec des incitations financières : les assureurs automobiles tout comme l’assurance maladie et les organismes complémentaires.