« Il ne faut pas opposer gestion des RH et gestion de flotte. Pour les spécialistes des RH, c’est une erreur trop courante de considérer la car policy comme leur chasse gardée », déplore Jean Zermati qui a géré jusqu’à l’an passé les 18 000 véhicules d’Orange.
Il poursuit : « Certains estiment que la seule politique qui vaille est de proposer des véhicules attractifs pour tout le monde. Tout le travail du bon gestionnaire de flotte est, au contraire, de démontrer qu’une politique vertueuse qui limite les coûts permet aussi d’offrir des modèles attractifs aux salariés », complète Jean Zermati (voir à ce sujet l’encadré ci-dessous).
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« Il ne faut pas opposer gestion des RH et gestion de flotte. Pour les spécialistes des RH, c’est une erreur trop courante de considérer la car policy comme leur chasse gardée », déplore Jean Zermati qui a géré jusqu’à l’an passé les 18 000 véhicules d’Orange.
Il poursuit : « Certains estiment que la seule politique qui vaille est de proposer des véhicules attractifs pour tout le monde. Tout le travail du bon gestionnaire de flotte est, au contraire, de démontrer qu’une politique vertueuse qui limite les coûts permet aussi d’offrir des modèles attractifs aux salariés », complète Jean Zermati (voir à ce sujet l’encadré ci-dessous).
Questionner les salariés
Charge aux gestionnaires de flotte de définir les besoins, de questionner les salariés pour leur apporter la meilleure solution. « Il faut alors arriver, non pas à la confrontation, mais à la co-construction de la car policy », conclut ce responsable. Un fonctionnement que s’applique Eurofeu. Chez ce spécialiste du matériel anti-incendie à la tête de 750 véhicules, la car policy est écrite conjointement par le P-DG, le responsable du parc automobile, la DRH et le secrétaire général de l’entreprise, Alain Motz.
« Et contrairement à certains de mes collègues, note ce dernier, nous nous réunissons entre services (RH, DAF, direction, gestion de la flotte) pour circonscrire les abus. De nombreuses entreprises connaissent des situations où les services s’évitent, où la gestion de flotte doit subir des restitutions de véhicules indignes, avec des situations de guerre entre les départements. Cela entraîne des hausses importantes de coût et une forme de déresponsabilisation nuisible à tout le monde », prévient Alain Motz (voir aussi le témoignage).
Orange : une car policy sans segmentation
En 2013, Orange a abandonné la segmentation de sa car policy selon le niveau hiérarchique, soit l’attribution d’un véhicule avec une entrée de gamme pour les plus jeunes et du premium pour les dirigeants. « À chaque fois, des tensions apparaissaient avec des employés qui demandaient des dérogations, les obtenaient ou pas avec l’intervention de la hiérarchie… Nous avons supprimé tout cela en 2013, sauf pour le comité exécutif », relate Jean Zermati qui est resté à la tête des 18 000 véhicules d’Orange jusqu’en 2018.
Orange a alors décidé d’attribuer chaque véhicule en fonction du besoin et de l’envie du collaborateur. « Tout le monde a été logé à la même enseigne, avec un seul catalogue mais très varié », reprend cet ancien responsable. Ainsi, celui qui souhaite un véhicule haut de gamme peut en bénéficier contre versement d’une indemnité. « Nous avons, à ma connaissance, été les seuls à offrir à nos salariés un catalogue non segmenté. Les RH nous en ont remerciés. Cette façon de proposer un catalogue fermé en matière de modèles, de finitions, de transmissions, de motorisations pour respecter les normes de CO2 est vertueuse. Et cela n’empêche pas de bénéficier de beaux véhicules », souligne Jean Zermati.