De multiples possibilités de transformation existent donc pour cet objet automobile longtemps jeté ou enterré, constituant ce qu’on appelle des « stocks historiques » que les acteurs de la filière éliminent au fur et à mesure. Aliapur, la filiale des fabricants de pneus dont la mission est de recycler et valoriser les pneus, veut d’ailleurs faire prendre conscience que nous ne sommes plus face un déchet dont il faut se débarrasser, mais d’une véritable matière première à faire connaître.
Aliapur travaille avec 35 collecteurs recrutés sur appels d’offres. En avril dernier, elle a participé à l’inauguration du nouveau site industriel de l’un...
De multiples possibilités de transformation existent donc pour cet objet automobile longtemps jeté ou enterré, constituant ce qu’on appelle des « stocks historiques » que les acteurs de la filière éliminent au fur et à mesure. Aliapur, la filiale des fabricants de pneus dont la mission est de recycler et valoriser les pneus, veut d’ailleurs faire prendre conscience que nous ne sommes plus face un déchet dont il faut se débarrasser, mais d’une véritable matière première à faire connaître.
Aliapur travaille avec 35 collecteurs recrutés sur appels d’offres. En avril dernier, elle a participé à l’inauguration du nouveau site industriel de l’un d’entre eux, la société Eurec à Béziers. Ce site offre une capacité de traitement de 15 000 tonnes par an et a nécessité un investissement de 4,5 millions d’euros. Il dispose aussi d’une salle pour exposer les réalisations en termes de valorisation de la filière ; une salle pédagogique avant tout destinée au grand public mais que des entreprises comme Euromaster se disent prêtes à utiliser pour montrer à leurs clients toutes les possibilités dans ce domaine.
L’objectif d’Aliapur est de continuer à optimiser son système de façon à faire baisser l’écotaxe qui finance le recyclage des pneumatiques. « Elle était de 2,2 euros le pneu en 2002, elle n’est plus que de 1,5 euro aujourd’hui », révèle Éric Fabiew, directeur général de l’entreprise. Elle devrait encore baisser, au bénéfice de tous ceux qui la paient, c’est-à-dire les clients, puisqu’on imagine que les producteurs la répercutent sur leurs prix de vente. Ce qui fait que le recyclage est gratuit. Mais cette gratuité a un prix, des exigences qui irritent beaucoup les points de collecte, relatives aux conditions de stockage des pneus. « Nous demandons effectivement qu’ils soient à l’abri de la pluie car un pneu mouillé fausse les données qui lui sont relatives, or les pneus sont évalués en fonction de leur poids », fait-on savoir chez Aliapur. Et l’on demande aussi à ce qu’ils soient nettoyés de toute substance qui pourrait être dangereuse lors des process de valorisation, poussières, métal, etc. Des exigences qui irritent Fabrice Davoust, président des agents et indépendants du CNPA, lequel déplore la position quasi monopolistique d’Aliapur sur cette filière. Le débat n’est pas clos.