
« L’étude a cherché à mieux comprendre les enjeux de mobilité à la fois sur les marchés matures et sur les marchés en émergence, à recenser les initiatives qui offrent aux consommateurs des solutions de mobilité innovantes et pertinentes, ainsi que les facteurs clés de succès et les stratégies possibles pour que les constructeurs deviennent de véritables opérateurs de services de mobilité », explique Bertrand de la Villeon, associé chez Eurogroup Consulting France.
D’après les résultats, les constructeurs pourraient adopter trois types de positionnements pour rester compétitifs sur le marché de la mobilité, par ordre croissant de difficulté de mise en œuvre : produire des véhicules à destination des entreprises proposant des services de mobilité ; proposer des services de mobilité à leurs clients, y compris les propriétaires de parcs de véhicules électriques et autonomes ; ou devenir un fournisseur complet de services de mobilité avec une plate-forme intégrée.
En France, les constructeurs ont déjà commencé à se positionner. L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a lancé la marque Renault Mobility. Elle collabore avec le spécialiste de la location de proximité Ada ou encore avec le prestataire espagnol de services urbains Ferrovial pour proposer le service d’autopartage électrique Moov’in.Paris et Zity. De même, le Groupe PSA a sa propre marque de services de mobilité Free2Move, et collabore avec Communauto et Coup.
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Constructeurs et mobilité : 7 facteurs clés de réussite
L’étude a identifié plusieurs facteurs clés de succès, plus ou moins importants selon le positionnement choisi. Elle estime en effet que ces changements nécessiteront un important soutien financier, des fusions et acquisitions efficaces, et des équipes de mise en œuvre dédiées. Une stratégie qui passera par des partenariats, soit en collaboration avec des services de mobilité fonctionnant sans flotte de véhicules, soit via des joint-ventures avec d’autres constructeurs, ou encore à travers des investissements dans des « start-ups technologiques et des entreprises travaillant sur les voitures électriques et autonomes.

L’étude recommande également aux constructeurs de collecter des données sur le comportement de leurs futurs clients, via notamment la télématique embarquée, entres autres sur des véhicules utilisés en covoiturage ou en autopartage. Elle préconise en outre une approche adaptée pour chaque ville, et des partenariats tant avec des entreprises technologiques que des gouvernements et d’autres constructeurs.
Enfin, l’étude anticipe une production de véhicules plus petits, plus faciles et moins chers à fabriquer et à entretenir, avec des extérieurs et intérieurs plus robustes pour résister à une utilisation plus intensive ; avec des projets spécifiques pour le développement de véhicules électriques et autonomes. « Ces modèles mettront moins l’accent sur le design et les options du groupe motopropulseur que sur le confort intérieur et la longévité, estime l’étude, avec une plus grande variété de concepts d’intérieur construits sur le même châssis et la même plate-forme de groupe motopropulseur. »