
L’année 2020, que certains anticipaient « pleine de surprises », s’est révélée bien au-delà des pronostics. « Le premier semestre a été complètement atypique, résume Olivier Dupont, chef du service ventes aux entreprises chez Volkswagen. On ne peut pas en dégager une tendance significative en matière de résultats commerciaux. » Les lancements de modèles et de motorisations qui devaient ponctuer l’année ont été bousculés par le confinement. Des constructeurs comme FCA (Groupe Fiat) ont d’ailleurs pris la décision de décaler les sorties de modèles au second semestre.
D’autres se sont accommodés de ce calendrier. « Nous avions un plan produits...
L’année 2020, que certains anticipaient « pleine de surprises », s’est révélée bien au-delà des pronostics. « Le premier semestre a été complètement atypique, résume Olivier Dupont, chef du service ventes aux entreprises chez Volkswagen. On ne peut pas en dégager une tendance significative en matière de résultats commerciaux. » Les lancements de modèles et de motorisations qui devaient ponctuer l’année ont été bousculés par le confinement. Des constructeurs comme FCA (Groupe Fiat) ont d’ailleurs pris la décision de décaler les sorties de modèles au second semestre.
D’autres se sont accommodés de ce calendrier. « Nous avions un plan produits fort pour 2020 et nous avons pu effectuer une partie des lancements avant le confinement », retrace Nicolas Bretaudeau, manager grands comptes et loueurs longue durée chez Ford. Ce constructeur a ainsi pu assurer la mise sur le marché de son SUV Puma en février. Un modèle dont il avait l’intention, malgré la conjoncture, de faire son best-seller de 2020. « C’est déjà quasiment le cas puisque c’est la deuxième vente après la Fiesta. Ce modèle va nous servir de levier de croissance dans les prochains mois », se félicite Nicolas Bretaudeau.
Des lancements différés
Mais tous les lancements prévus n’ont pas pu s’adapter aux dates du confinement. Chez Ford, l’arrivée du Kuga qui devait avoir lieu en mars a été reportée en mai. « C’est maintenant le véhicule que nous proposons avec le plus de motorisations », précise Nicolas Bretaudeau. Malgré ce lancement différé, le constructeur dénombrait 1 400 commandes en juin. « Nous avons un démarrage très fort en hybride rechargeable qui représente 50 % de nos ventes sur ce modèle », poursuit ce responsable. Toujours chez Ford, parmi les lancements repoussés, celui du SUV Explorer : attendu en juin, il est finalement arrivé dans les concessions en septembre. Pour la Mustang Mach-e 100 % électrique dont l’arrivée était prévue en fin d’année « les premières immatriculations n’auront lieu qu’au premier trimestre 2021 », indique Nicolas Bretaudeau.
Au sein du Groupe PSA, des lancements stratégiques des différentes marques avaient été réalisés à la fin 2019 et le premier semestre 2020 permettait déjà de faire le point sur leur réception. « Avec la 208 et le 2008, nous avons un excellent démarrage en sociétés, y compris pour l’e-208, se satisfait Hugues de Laage de Meux, directeur de PSA Corporate Sales France. Chez Opel, les nouveaux modèles comme la Corsa-e et le Grandland X en version hybride rechargeable bénéficient d’une bonne tendance, tout comme la dernière version de l’Astra qui a tiré parti de son bon positionnement en CO2 », estime ce responsable. Chez DS Automobiles, le DS 7 Crossback continue de profiter d’une bonne réception par les professionnels. « Sur les six premiers mois de l’année, l’évolution est positive. 35 % des commandes de ce modèle se font en version E-Tense hybride rechargeable », reprend Hugues de Laage de Meux. Chez Citroën enfin, la C3 et le C5 Aircross affichent de bons résultats.
La carte des véhicules verts
Reste que si le calendrier des sorties a été perturbé, l’évolution globale du mix énergétique des modèles mis sur le marché par les constructeurs se confirme en raison des contraintes que l’on connaît : entrée en vigueur du WLTP, réglementation CAFE, répercussions de la LOM, etc.
Dans cette conjoncture, des constructeurs qui commercialisaient déjà dans leurs catalogues des modèles hybrides ou électriques éprouvés ont réussi à tirer leur épingle du jeu en début d’année. « Dans les petites entreprises, nous avons pu voir la progression de certaines marques au premier semestre, avec une offre intéressante de véhicules propres », relève Hugues de Laage de Meux pour le Groupe PSA. Un constat également valable pour les flottes plus importantes. Pourtant habituées à se tourner vers les constructeurs français, des entreprises n’hésitent plus en effet à ouvrir les car policies à des marques étrangères (voir l’article CNP Assurances).
Dès la fin 2019, un constructeur comme Hyundai se félicitait ainsi de séduire de nouveaux clients comme Orange, Engie, Coca-Cola ou Monoprix grâce à son offre d’hybrides. Kia indiquait être entré dans la car policy d’Orange avec son Niro. « Grâce à l’Outlander PHEV, Mitsubishi a intégré la car policy de grandes entreprises comme Orange, NXO, Dassault Systèmes ou FDJ », avance pour sa part Caroline Caquot, la responsable relations publiques de la marque.
Les constructeurs étrangers à l’assaut…
En début d’année, ces constructeurs ont continué à surfer sur cette tendance. « Aujourd’hui, notre best-seller en entreprises est le Kona hybride, nous en vendons plus que les modèles thermiques essence et diesel confondus, note Dominique Gobin, directeur ventes flottes et véhicules d’occasion de Hyundai Motor France : 40 % de nos ventes se font en hybride, 30 % en thermique et 30 % en électrique. » Autre succès du constructeur coréen auprès des entreprises, le Tucson : « 35 % de nos ventes en entreprises sont faites avec des Tucson à hybridation légère de 48 V », ajoute ce responsable.
Avec le succès de ces modèles en début d’année, ces constructeurs se sont fait une place dans les car policies. « Nous avons connu une croissance de 16 % des immatriculations BtoB au premier semestre », précise Dominique Gobin. Les ventes aux entreprises de Hyundai sont notamment réalisées via les loueurs longue durée. « Ils ont désormais plus d’intérêt pour notre gamme, poursuit Dominique Gobin. Et nous avons affiché + 28 % auprès d’eux au premier semestre. »
Chez Kia, on se félicite pareillement de la progression auprès des entreprises. « Kia était à 2,27 % de parts de marché contre 1,90 % au premier semestre 2019, tous canaux de vente confondus. Avec les loueurs longue durée, nous sommes passés à 1,44 % contre 1,02 % l’an dernier à la même époque, souligne Guillaume de Boudemange, directeur des opérations commerciales de la marque. Notre performance a été tirée par le Niro hybride rechargeable et électrique, et nous venons de lancer le XCeed hybride rechargeable avec des retours positifs. Mais la croissance s’est aussi faite avec le Rio dont nous avons résolu les problèmes d’approvisionnement », complète le responsable.
… mais les français restent confiants
Reste que si des flottes ouvrent leurs car policies à de nouvelles marques, le classement des grands constructeurs sur le marché des ventes aux entreprises n’en sort pas bousculé. « Nos clients flottes ne se sont pas tournés vers nos concurrents puisque nous avons augmenté notre part de marché au cours du premier semestre », pointe Philippe Quetaud. Pour ce directeur ventes spéciales du groupe Renault, c’est d’ailleurs plutôt sa marque qui empiète sur les ventes de ses rivaux grâce à ses nouveaux modèles : « Sur les segments B et B+, nous n’avons pas beaucoup de concurrents avec des modèles hybrides et hybrides rechargeables : la Clio hybride peut avoir une belle carrière », estime-t-il, tout aussi confiant dans l’arrivée de la Twingo Z.E. : « Nous sommes au début de l’offensive », annonce-t-il. À suivre…
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