Recharge : Dalkia mise sur la puissance

Pour électrifier sa flotte de 11 500 véhicules d’ici 2030, le Groupe Dalkia suit un vaste plan d’installation d’équipements de recharge dans ses différentes implantations, tout en réfléchissant à l’équilibre entre le nombre de bornes et la puissance. Et l’entreprise s’interroge également sur le déploiement de bornes aux domiciles de ses collaborateurs.
1501
Dalkia Recharge © JV
Dalkia Recharge © JV

Au premier trimestre 2023, près de 900 points de charge seront installés dans les sites de Dalkia : ateliers, directions opérationnelles, bases opérationnelles, bases de vie ou encore chez les clients. « Rappelons que le Groupe EDF, dont Dalkia est une filiale, a signé les accords de The Climate Group. Et que le projet EV100 suppose un double objectif pour 2023 : les véhicules électriques et les bornes de recharge. Fin 2019, nous avons commencé à parler concrètement de recharge sur nos sites en installant des bornes de recharge normale de 7,4 kW en courant alternatif (AC). Puis, nous avons mis rapidement en place des bornes de recharge accélérée de 22 kW en AC », relate David Portejoie, responsable national de la filière véhicules au sein de la direction des opérations de Dalkia.

Repenser la recharge

Ce dimensionnement des bornes va d’ailleurs être revu. « Plutôt que de densifier le nombre de bornes, nous envisageons d’inverser le processus : nous souhaitons installer moins de bornes mais avec des puissances plus efficaces. Nous avons lancé des projets d’installation de bornes de 24 kW en courant continu (DC) pour les usages des techniciens, voire plusieurs bornes de recharge rapide de 50 kW dans des agences difficiles d’accès », expose David Portejoie.

Ce responsable précise aussi que c’est Izivia, autre filiale du Groupe EDF, qui se chargera d’installer ces bornes, notamment la branche intragroupe (IG). « Pour nos sites, Izivia a d’abord opté pour des bornes Schneider Electric puis Hager. Actuellement, nous pourrions envisager des bornes ABB », complète David Portejoie.

« Mais ce n’est pas parce que la borne délivre 10 kW/h que la voiture a retenu la même charge : cela dépend de la météo et du comportement de conduite », prévient Stéphane Boutonnet, directeur commercial de Kuantic, le télématicien qui accompagne Dalkia dans l’électrification de sa flotte. « En effet, nous observons qu’au début de la recharge, la voiture peut par exemple consommer des kW de la borne pour réchauffer sa batterie, ajoute David Portejoie. Nous avons peu de véhicules électriques pour l’instant, et surtout des hybrides rechargeables dont le chargeur embarqué se limite à 7,4 kW. Nous avons commandé de nombreux lots de véhicules électriques pour 2023. Nous attendons de disposer de données pour créer des indicateurs. Et nous espérons utiliser ces données pour savoir quels modèles électriques seront plus solides que d’autres pour nos collaborateurs », anticipe ce responsable.

Remonter les données

À noter que les bornes des sites de Dalkia sont communicantes et supervisées, avec plusieurs données remontées avec la carte SIM : disponibilité, en cours de recharge, voitures rechargées et branchées, puissance délivrée, etc.

Parmi d’autres flottes clientes, Kuantic voit déjà certains véhicules se démarquer pour leur batterie en fonction de l’intensité de la recharge. « Si nous n’avons pas encore assez de recul sur ces véhicules, nous constatons que le comportement de recharge et de conduite a un véritable impact sur l’état de santé de la batterie. Un conducteur qui fait trop de recharges rapides peut user la batterie qui peut ne plus être sous garantie. Et sachant que cette batterie représente près de la moitié du prix du véhicule, il y a un intérêt à étudier ses données. Ainsi, nous travaillons sur ces aspects pour optimiser l’usage des véhicules électriques pour les gestionnaires de parc », avance Stéphane Boutonnet.

Et la recharge à domicile ?

Quant à la recharge à domicile pour les collaborateurs qui peuvent remiser leur véhicule, le Groupe Dalkia est en plein arbitrage. « Notre prestataire sera Izivia mais les modalités restent à mettre en œuvre. Nous en reparlerons dans six mois. Et pour les fabricants, cela dépendra des marchés d’approvisionnement d’Izivia », note David Portejoie.

« Nous n’allons pas installer de bornes complexes à domicile, reprend ce responsable. Nous allons surtout rechercher les collaborateurs qui habitent en maison individuelle avec une place de stationnement. Les bornes s’équiperont toutes d’un sous-compteur et nous procéderons potentiellement à du déclaratif si nécessaire », anticipe David Portejoie. En soulignant à nouveau que pour l’instant, rien n’a été acté sur ce sujet.