David Autissier est maître de conférences à l’IAE Gustave Eiffel (94), directeur de la chaire Essec du changement et auteur de La Boîte à outils de la conduite du changement et de la transformation (Dunod, 2019).
« Il existe plusieurs freins au changement. Le plus classique est celui de la résistance naturelle à toutes les modifications “abandon de sa zone de confort “, ou aux efforts d’apprentissage nécessaires et induits par un nouveau processus. D’autant que le manager qui annonce un changement s’y est préparé, il a emprunté les chemins de l’acceptation. Ce n’est pas le cas des autres collaborateurs.
Si l’on regarde les courbes d’adoption...
David Autissier est maître de conférences à l’IAE Gustave Eiffel (94), directeur de la chaire Essec du changement et auteur de La Boîte à outils de la conduite du changement et de la transformation (Dunod, 2019).
« Il existe plusieurs freins au changement. Le plus classique est celui de la résistance naturelle à toutes les modifications “abandon de sa zone de confort “, ou aux efforts d’apprentissage nécessaires et induits par un nouveau processus. D’autant que le manager qui annonce un changement s’y est préparé, il a emprunté les chemins de l’acceptation. Ce n’est pas le cas des autres collaborateurs.
Si l’on regarde les courbes d’adoption d’un projet comme celui d’une mobilité verte, 15 à 20 % des salariés font partie des “first movers“ : ils sont toujours d’accord pour évoluer. Une majorité pragmatique reste dans l’expectative. Ces salariés ne sont pas des prescripteurs mais adopteront le changement s’il fonctionne. Il faut s’appuyer sur les first movers pour convaincre la majorité sur le thème : “Regardez, ils ont changé. Pourquoi pas vous ?“
Ensuite, il y a des choses à ne pas faire. La première consiste à développer un antagonisme entre les bons et les mauvais salariés. La culpabilité n’est pas efficace. À la place, il faudra définir un programme du “comment“. Comment mener une mobilité verte ? Cela se fait sur la base de micro-actions, pas de grands changements. On posera alors des questions sur comment faire des économies d’énergie pour trouver des solutions. Il ne s’agira pas de réfléchir au changement mais aux 1 001 actions qui y conduisent. Je conclurai, comme écueil final, sur celui de l’exemplarité. Sans tomber dans la démagogie, la direction générale doit montrer la voie à suivre. »