« Le débosselage et le dégrêlage sont deux métiers différents », résume Stephen de Belenet, président du débosseleur Selagip. Après la grêle, il faut en effet mobiliser les compétences très rapidement, et parfois sur une quantité considérable de véhicules.
« Le plus gros volume que nous ayons eu à gérer, c’est 10 000 voitures en région parisienne en 2014 », se souvient Christophe Nosjean, cogérant de France Débosselage. Un événement dont d’autres prestataires se souviennent. Et en 2008, un port néerlandais a subi une grêle qui a touché quelque 30 000 véhicules, évoque encore Christophe Nosjean.
Une grêle imprévisible
Avec la grêle, il faut...
« Le débosselage et le dégrêlage sont deux métiers différents », résume Stephen de Belenet, président du débosseleur Selagip. Après la grêle, il faut en effet mobiliser les compétences très rapidement, et parfois sur une quantité considérable de véhicules.
« Le plus gros volume que nous ayons eu à gérer, c’est 10 000 voitures en région parisienne en 2014 », se souvient Christophe Nosjean, cogérant de France Débosselage. Un événement dont d’autres prestataires se souviennent. Et en 2008, un port néerlandais a subi une grêle qui a touché quelque 30 000 véhicules, évoque encore Christophe Nosjean.
Une grêle imprévisible
Avec la grêle, il faut tenir compte de deux éléments liés : l’imprévisibilité du phénomène et la mobilisation des compétences à mettre en place – pour rappel, la France n’a connu aucun épisode de grêle en 2015. Les prestataires sont alors conduits à embaucher des techniciens indépendants, et compte tenu des volumes, souvent à l’étranger. Avec à la clé une gestion d’un épisode de grêle à l’échelle européenne, voire internationale.
« Il existe un vivier important de techniciens du débosselage en Italie et aux Pays-Bas, note José de Oliveira, directeur général des Chasseurs de Bosses. Nous faisons appel à eux et parfois jusqu’aux États-Unis quand il y a de gros chantiers de grêle. » Pour certains prestataires, ce recours à des techniciens étrangers peut aussi générer une distorsion de prix car ces derniers sont souvent meilleur marché. Mais ces sous-traitants restent indispensables. Selagip emploie donc une quinzaine de techniciens mais a depuis dix ans fidélisé un réseau de sous-traitants pour agir si besoin.
Outre une main-d’œuvre qualifiée, les compétences attendues pour le dégrêlage sont aussi d’ordre logistique. Intervenir sur plusieurs milliers de véhicules, cela signifie disposer de locaux à proximité pour travailler. Des spécialistes du débosselage ont donc passé des accords avec des carrossiers ou de grandes enseignes. À l’instar de Dentmaster qui peut s’appuyer sur les centres de Norauto en cas de nécessité.
De la logistique et de l’expertise
Mais le plus souvent, les débosseleurs doivent trouver des locaux rapidement, et c’est aussi un savoir-faire. « Nous avons eu à intervenir dans la région de Bordeaux. Trouver un local n’a pas été facile car cette région est très dynamique et l’immobilier y est tendu. Mais en général nous y arrivons et nous prenons un local pour jusqu’à six mois, même si nous ne l’utilisons plus au bout de trois mois », témoigne Christophe Nogean pour France Débosselage.
Autre élément déterminant pour les débosseleurs, l’expertise, avec des experts en général nommés par l’assureur. « Ces experts doivent travailler en un temps record et ils ont du mal à gérer ce type de situation. De plus, ils ne voient pas forcément les bosses comme nous », souligne José de Oliveira pour Les Chasseurs de Bosses. Alors que les experts doivent travailler sur plusieurs dizaines de véhicules chaque jour, prodiguer une bonne expertise dans l’urgence se veut aussi un vrai savoir-faire.
LE RÔLE CLÉ DES ASSUREURS
Le marché du dégrêlage est « verrouillé » par les compagnies d’assurance. « Ce sont elles qui pilotent les opérations », commente Thomas Menant, président du débosseleur Pact. « En moyenne, une saison de grêle représente 60 000 véhicules, et ce chiffre peut aller jusqu’à 200 000. À quelque 1 000 euros de facturation par véhicule, cela fait du chiffre d’affaires », explique Alexandre Sabet, président du prestataire Dentmaster.
Les assureurs ont verrouillé le marché dans la mesure où ils demandent à leurs assurés de passer par des sociétés de débosselage agréées. Avec des cahiers des charges très précis qui divergent nettement d’un assureur à un autre, affirme-t-on chez Pact, référencé chez trois assureurs (voir aussi l’article « Assurance : sale temps pour les voitures », paru dans notre n° 237). Cette politique d’agrément suscite de l’agacement chez des débosseleurs non agréés qui voient se fermer de nombreux marchés, notamment les plus importants, bien qu’ils estiment posséder toutes les compétences nécessaires.
LeasePlan a décidé de couvrir ce risque de grêle avec sa compagnie d’assurances pour ses propres parcs en France. Le loueur garde le choix de ses prestataires locaux ou européens, mais peut travailler avec des prestataires proposés par son assureur. Rien n’est totalement arrêté mais l’essentiel est d’être couvert financièrement. « Nous avons eu de la chance, nous n’avons jamais eu de souci avec la grêle alors que notre site de Maurepas rassemble 1 600 voitures à l’extérieur », rappelle Stan Deveaux, directeur remarketing de LeasePlan CarNext, le site internet de vente de VO du loueur. Avec leurs parcs à ciel ouvert, les loueurs, les constructeurs et les concessionnaires sont de fait les premiers clients du dégrêlage.