
Chaque année, Traqueur établit un bilan de ses activités. En 2009, les véhicules légers du parc Traqueur sont pour l’essentiel la cible de filières criminelles qui en font des marchandises. Seules quelques voitures volées ont servi à des trafics ou à d’autres délits. Parmi les affaires élucidées grâce à Traqueur, seule une fraction des voitures volées est destinée au marché international. La plupart d’entre elles sont récupérées avant d’avoir quitté le sol hexagonal. Les utilitaires sont souvent la cible de filières criminelles qui les démontent, soit pour vendre les pièces les plus nobles, soit pour recomposer localement un véhicule à partir de deux ou trois autres. Dans ce cas de figure, il faut intervenir en quelques heures.
Des pratiques de vol toujours plus professionnelles
Les engins de chantier sont la cible de deux catégories de délinquants. Les premiers « empruntent » ces outils pour s’en servir. Les mini-pelles, les groupes électrogènes, les pompes à mortier sont donc très exposés au risque. Les autres vols d’engins de chantier sont le fait de filières criminelles qui font commerce d’engins et ce, à l’exportation comme sur le territoire français. Tous les types de matériels sont visés. Quant aux deux-roues, ils semblent encore être la cible d’organisations frauduleuses de faible envergure qui stockent les engins volés.
Les statistiques établies par Traqueur sur les méthodes adoptées par les voleurs montrent une professionnalisation des pratiques. Tandis que le « car-jacking » (conducteur agressé et éjecté de son véhicule) continue à perdre de la vitesse, le « home-jacking » (vol des clés du véhicule au domicile du propriétaire) se veut une méthode de plus en plus utilisée. En général, les voleurs interviennent la nuit pendant que les propriétaires dorment et ce, après avoir effectué un repérage minutieux des lieux et des habitudes des victimes. En revanche, les « arnaques » avec de fausses petites annonces ou de faux chèques ont tendance à diminuer grâce à la vigilance renforcée des conducteurs, alertés sur ce type de délits par les médias.
Des vols surtout réalisés dans l’Hexagone
Seulement 7 % des affaires sur lesquelles intervient Traqueur concernent des vols réalisés à l’étranger et résolus en France, ou des vols commis dans l’Hexagone et résolus en dehors de nos frontières. Ainsi, Traqueur intervient régulièrement en Belgique et en Italie, fréquemment en Espagne et ponctuellement aux Pays-Bas, en Croatie, Serbie, Slovaquie, Pologne et Allemagne. Les voitures étrangères récupérées en France sont principalement britanniques et espagnoles.
Aujourd’hui, deux sociétés apparaissent comme leaders sur le marché de la récupération des véhicules volés. Traqueur utilise une méthode dont l’entreprise a l’exclusivité. Le signal émis par le boîtier du véhicule volé est localisé via les ondes hertziennes par les récepteurs dont sont équipées les forces de l’ordre. Traqueur revendique aujourd’hui un parc de 8 millions de véhicules équipés dans le monde dont 130 000 en France. Dans l’Hexagone, ce spécialiste traite 1 700 vols chaque année.
En avril dernier, Traqueur a lancé une nouvelle gamme de systèmes interactifs pour localiser sa voiture depuis un smartphone (iPhone, Blackberry, etc.). Baptisés i-Link (localisation GPS) et i-Twin (localisation GPS et radio VHS), les deux boîtiers enregistrent les positions et les transmettent à un serveur où elles sont organisées pour être consultables à partir de smartphones. Il suffit pour cela de se connecter au site baptisé Ouételle. Autre actualité, Citroën a retenu dans sa gamme d’accessoires le Traqueur Spot SP, système de récupération des véhicules dont le boîtier possède sa propre réserve d’énergie. Cobra dispute le leadership du marché à Traqueur avec un choix technologique différent. Cette fois, le boîtier du véhicule est localisé via le système GPS. Selon certains spécialistes de l’après-vol, les satellites du GPS ne sont pas capables de capter le signal du boîtier embarqué dans le véhicule si celui-ci se trouve dans un parking souterrain ou dans un container. Cobra ne réfute pas cette affirmation mais explique que ses techniciens connaissent les coordonnées géographiques du véhicule avant qu’il n’entre dans le parking ou le container. Dans ces conditions, il leur est très facile de le localiser. Et si ce dernier ressort de la zone non couverte, il est à nouveau pisté par les satellites.
Cobra annonce récupérer 93% des véhicules volés équipés de son système. Aujourd’hui, l’entreprise d’origine italienne cherche à démocratiser les technologies du tracking. « Déjà présent sur le segment du haut de gamme, nous avons pour ambition de devenir, d’ici à quelques années, les premiers pour les produits à plus large diffusion », affirme David Tuchbant, directeur général de Cobra France. Pour atteindre cet objectif, le spécialiste de l’après-vol a conclu des accords avec plusieurs constructeurs dont BMW.
David Tuchbant, directeur général de Cobra France
Du véhicule volé à l’offre de géolocalisation
Tout comme Traqueur, Cobra propose également des solutions complètes de suivi des véhicules à distance pour les entreprises. La récupération des véhicules volés ne constitue alors que l’une des fonctionnalités du dispositif. Parallèlement, les acteurs du marché de la géolocalisation intègrent cette prestation à leurs services. Bref, le marché est disputé et la récupération des véhicules volés ne représente qu’un segment d’un marché au potentiel plus prometteur : celui de la géolocalisation.
Sur le marché de la récupération des véhicules volés, deux sociétés apparaissent comme leaders : Traqueur et Cobra, avec pour chacune un système bien spécifique. Ci-dessus, une plate-forme de télésurveillance.
Vols : des chiffres orientés à la baisse
Les statistiques publiées chaque année par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) aident à mieux appréhender l’évolution en matière de vol d’automobiles sous un angle général. En dix ans, le nombre de faits constatés a diminué considérablement, soit plus de la moitié, en passant de 297 058 en 1999 à 127 742 en 2009. Les systèmes anti-démarrage installés par les constructeurs ont, semble-t-il, rempli leur mission. Mais les systèmes de localisation qui permettent de récupérer les véhicules volés ont également fait évoluer favorablement les statistiques. Ainsi, en 1999, seules 7 % des affaires étaient élucidées. En 2009, ce pourcentage a atteint près de 11 %.
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