Emmanuel Laurent, SNCF : « Faire entrer le risque automobile dans le risque professionnel »
À la SNCF, à la tête de 20 000 véhicules pour 70 000 conducteurs, la désignation s’est insérée dans un programme plus large de sécurité au travail, avec une révision de l’organisation.
Emmanuel Laurent est directeur du programme de transformation managériale sécurité et santé au travail à la SNCF.
« Ce qui nous intéresse dans la désignation, c’est la sécurité routière. Les accidents de la route sont la première cause d’accidents à la SNCF. Nous avons eu deux morts en service en 2016, suite à des accidents routiers survenus en se rendant d’un chantier à un autre. Cette situation était doublée d’une recrudescence des procédures d’accident grave, où les véhicules sont entièrement détruits, avec en parallèle une augmentation des comportements abusifs de type vitesse et téléphone au volant. Le fait de ne pas perdre de points...
Emmanuel Laurent est directeur du programme de transformation managériale sécurité et santé au travail à la SNCF.
« Ce qui nous intéresse dans la désignation, c’est la sécurité routière. Les accidents de la route sont la première cause d’accidents à la SNCF. Nous avons eu deux morts en service en 2016, suite à des accidents routiers survenus en se rendant d’un chantier à un autre. Cette situation était doublée d’une recrudescence des procédures d’accident grave, où les véhicules sont entièrement détruits, avec en parallèle une augmentation des comportements abusifs de type vitesse et téléphone au volant. Le fait de ne pas perdre de points entraînait donc une petite dérive par rapport à la conduite d’un véhicule personnel.
Nous avons mis en place la désignation dans le cadre d’un programme global de transformation managériale de la sécurité au travail. Ces “règles qui sauvent” font désormais partie des conditions d’employabilité. Il est notamment interdit d’employer le téléphone en conduisant, ou de venir travailler sous emprise de l’alcool ou de substances psychoactives.
De 0 à 100% de désignations entre 2016 et 2017
Entre 2016 et 2017, nous sommes passés de quasiment 0 à 100 % de désignations. En 2017, il n’y a eu aucun accident mortel et pas d’accident grave en service lié à une utilisation d’un véhicule de service. Pour nous, c’est un succès. La mesure a permis de voir le véhicule comme un outil de travail. Auparavant, les véhicules étaient donnés en fonction de la hiérarchie ; maintenant, ils sont attribués selon les tâches, avec une réflexion sur les équipements (géolocalisation, télématique) et les conducteurs sont formés en fonction des kilomètres parcourus.
Outre la désignation, le renforcement de la sécurité routière passe donc par la formation, une politique d’approche par la prévention du risque et non pas par la morale, l’exemplarité du haut management, l’établissement d’une car policy transparente et la tolérance zéro sur quelques fondamentaux : vitesse, téléphone et alcool. »
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