
D’après ses annonces du 15 novembre 2023, DHL Express France aurait investi plus de 9 millions d’euros sur un an dans 260 nouveaux véhicules électriques et dans les solutions de recharge. Dans cette flotte, une centaine d’eSprinter Mercedes-Benz servirait déjà aux livreurs. Actuellement, 25 % de la flotte de DHL Express France fonctionneraient ainsi en 100 % électrique. À titre de comparaison, l’entreprise avait investi 3 millions d’euros pour acquérir 74 véhicules utilitaires électriques en 2021.
En ligne de mire : le 100 % électrique pour 2030
Le spécialiste du transport express international a aussi précisé ses objectifs d’électrification. Il prévoit ainsi de « faire rouler 50 % de véhicules électriques d’ici fin 2024. » Pour « atteindre 90 % des livraisons en véhicules zéro émission sur le premier et le dernier kilomètres d’ici 2027. » Les 100 % sont prévus d’ici 2030. Si la flotte électrique de DHL Express France avance, l’entreprise a revu ses ambitions à la baisse. Elle visait en effet, en avril 2022, « 75 % de véhicules électriques en 2025 et 90 % en 2026. »
« Notre objectif d’ici fin 2023 : livrer 6 millions de colis en France avec des solutions vertes. Nous desservons déjà 55 centres villes à pied, à vélo ou en triporteur. Nous voulons continuer à révolutionner le métier ! C’est pourquoi nous étudions toujours de nouvelles solutions », avance Philippe Prétat, P-DG de DHL Express France, dans un communiqué.
Des chauffeurs satisfaits de l’eSprinter…
Par ailleurs, la direction et l’équipe Ventes Grands Comptes de Mercedes-Benz Vans France ont invité une trentaine de chauffeurs des sites de Vitry-sur-Seine et de Créteil (94), le jeudi 18 octobre dernier. L’objectif : partager leur expérience sur les eSprinter employés depuis plusieurs mois, voire depuis un an pour les premiers livrés.
Résultat : « Le retour d’expérience des chauffeurs DHL Express des deux sites est clair. Après plusieurs mois d’utilisation, les eSprinter leur donnent grande satisfaction. Sont plébiscités en particulier : les trois modes de conduite, les quatre modes de récupération, mais aussi le confort, la boîte automatique, le niveau de sécurité ainsi que l’autonomie. Celle-ci se situe entre 118 et 156 km en cycle mixte WLTP. Et elle atteint jusqu’à 139 à 181 km en phase 1 (pur urbain) en WLTP », notent les partenaires.
Mais surtout, ces modèles se montrent visiblement « adaptés aux activités, en termes d’autonomie et de volumes de transport disponibles. » « Les chauffeurs de DHL ont très vite été adoptés les eSprinter. De fait, nous avons ciblé les sites DHL Express urbains pour mettre en service les premiers véhicules. Dans ces sites, les collaborateurs parcourent moins de 100 km par jour en moyenne », précise Laurent Zerafa, responsable du parc automobile chez DHL Express France.
… en attendant plus d’autonomie en 2024
Initialement attendu pour fin 2023, « le nouvel eSprinter arrivera début 2024. Il se déclinera en deux niveaux de puissance et trois de batterie (capacité utile de 56, 81 ou 113 kWh). Son autonomie sera encore augmentée. Les premières simulations, sur la base du WLTP, donnent une valeur proche de 400 km en cycle mixte pour la batterie 113 kWh », annonce le constructeur.
« L’évolution rapide de l’autonomie et les nouvelles solutions de recharge permettent d’accélérer sur nos objectifs de livraisons zéro émission. Après ces 100 premiers eSprinter, nous avons désormais hâte de passer à la vitesse supérieure. Pour cela, nous testerons l’an prochain la deuxième génération. Nous pourrons alors élargir les zones desservies grâce à leur autonomie autour de 400 km. Cela nous permettra de les déployer dans des sites plus excentrés par rapport aux centres urbains », estime Laurent Zerafa pour DHL France.
Des batteries de seconde vie…
Parallèlement à l’accroissement de sa flotte électrique, DHL Express France se prépare à l’accroissement des demandes de recharge. Et dit travailler « sur un enjeu de taille pour assurer cette transition, sans impacter nos opérations ». À savoir, « répondre aux besoins de rechargement simultané des véhicules électriques alors que la puissance disponible sur les sites reste structurellement limitée. »
Pour ce faire, depuis quelques mois, DHL Express a fait installer le cube de puissance « Eiko » dans sa plateforme logistique de Créteil. Cette solution de recharge est conçue et fabriquée à Vénissieux (69), par Mob-Energy. Ce spécialiste du stockage énergétique s’appuie ainsi sur des batteries de seconde vie. Connue pour son robot de recharge « Charles » codéveloppé avec Mercedes-Benz, cette jeune entreprise lyonnaise a débuté les déploiements de son cube de puissance au printemps 2023.
… dans un cube de puissance…
Comment ce cube Eiko fonctionne-t-il ? « Le cube stocke l’énergie dans des batteries de seconde vie. Il la redistribue ensuite aux véhicules qui ont besoin de se recharger. La version installée sur le site DHL Express de Créteil est raccordée au réseau avec seulement 25 kW de puissance. Dotée de 150 kWh de batteries de seconde vie d’origine Mercedes-Benz, elle recharge jusqu’à 20 véhicules simultanément, dont les 12 eSprinter en exploitation sur le site », avance Mob-Energy.
De plus, le cube Eiko se présente comme évolutif et non intrusif. Avec une installation réalisée « hors-sol, sans génie civil », Mob-Energy l’aurait déployé « en moins de 10 jours ». « L’installation permettra bientôt de stocker le surplus d’énergie produit par les panneaux photovoltaïques en cours d’installation sur le site de Créteil », fait savoir Mob-Energy. Et selon son président et cofondateur Salim El Houat, ce dispositif aurait fourni 27 MWh sur ses trois premiers mois d’exploitation, soit près de 110 000 km d’autonomie.




… pour subvenir aux besoins croissants de recharge
« Quant à l’enjeu de la recharge, nous sommes confiants. Nous savons que nous pouvons compter sur des ressources en France pour répondre à nos besoins, comme le démontre la jeune entreprise lyonnaise Mob Energy avec son cube Eiko », a assuré Laurent Zerafa. Concernant la recharge, DHL Express mise aussi sur un partenariat avec Shell pour l’installation de bornes sur ses sites, depuis 2020.