Les conséquences des rejets de CO2 des véhicules ? « Nous n’avons pas attendu la fiscalité pour agir, répond Ousmane Mbodje, responsable du parc automobile de Disneyland Paris. Nous avons cette culture des véhicules propres et nous avons toujours été très regardants sur le CO2. »
Dès 1997, cinq années après son ouverture, le site a établi un plan de déplacements entreprise. Particularité d’un PDE pour un parc d’attraction, il concerne les salariés mais aussi les visiteurs. Certes, il est difficile d’inciter ces derniers à venir en transport en commun et la plupart des familles optent pour la voiture. À défaut, il est possible d’organiser...
Les conséquences des rejets de CO2 des véhicules ? « Nous n’avons pas attendu la fiscalité pour agir, répond Ousmane Mbodje, responsable du parc automobile de Disneyland Paris. Nous avons cette culture des véhicules propres et nous avons toujours été très regardants sur le CO2. »
Dès 1997, cinq années après son ouverture, le site a établi un plan de déplacements entreprise. Particularité d’un PDE pour un parc d’attraction, il concerne les salariés mais aussi les visiteurs. Certes, il est difficile d’inciter ces derniers à venir en transport en commun et la plupart des familles optent pour la voiture. À défaut, il est possible d’organiser leurs trajets sur le site afin de limiter leurs émissions de CO2.
Les visiteurs de Disneyland ont donc à leur disposition les « bus jaunes » de marque Irisbus, Renault et Iveco. Les visiteurs y recourent gratuitement et en même temps que les salariés, de 6 h 30 du matin à 23 h, depuis la gare de RER jusqu’au parc mais aussi à l’intérieur du parc vers les hôtels, soit une voie de circulation d’environ 8 km. Un réseau très sollicité : sur ces courtes distances, les bus effectuent 1 million de kilomètres par an.
Des bus gratuits pour les salariés et les clients
Pour une meilleure performance environnementale, les bus sont en contrat de location. Un mode de financement qui permet de faire rouler des modèles récents, respectueux de la norme Euro 5. Les modèles actuels bénéficient aussi de la technologie Adblue qui convertit les gaz d’échappement en azote et vapeur d’eau. En 2015, ils seront changés pour s’adapter à la norme Euro 6. Et la piste de l’électrique est envisagée. « Nous avons testé des bus électriques vers 2007 mais l’autonomie des batteries n’était pas concluante », note Nicole Ouimet, manager environnement du parc. Autre inconvénient de ce mode d’alimentation, les nécessaires réaménagements des espaces de stationnement. Le pas de l’électrique a cependant été franchi pour l’entretien : 200 modèles électriques de type Méga sont employés au quotidien pour les opérations courantes de maintenance. Cette flotte s’ajoute à celle des entreprises sous-traitantes. « Dans nos contrats, nous avons imposé à nos prestataires de faire appel à des véhicules propres », indique la responsable environnement. Le plus souvent, ces derniers ont choisi l’électrique. Elior, dans restauration, a ainsi remplacé trois Kangoo et deux Trafic ; Challancin, dans l’entretien, a procédé pareillement avec un Trafic et deux Kangoo.
Des hybrides pour les membres de la direction
Toujours dans cette orientation vers des véhicules plus propres, la flotte s’est récemment enrichie d’hybrides Ampera. Fin 2011, Disneyland Paris a en effet signé un partenariat pour les 500 véhicules de sa flotte en LLD avec Opel et les membres de la direction ont dorénavant le choix entre des Ampera, Zafira, Astra et Meriva. Ces modèles se substituent aux 4X4 Volvo XC 90 proposés jusqu’ici et qui cadraient moins avec l’image de l’entreprise.
Une quinzaine de membres de la direction ont choisi l’Ampera. En raison des spécificités de conduite de cet hybride, Disney a souhaité intégrer cinq Zafira en pool, à destination des salariés pour les week-ends en famille. Mais les conducteurs semblent s’être adaptés à l’Ampera puisque les véhicules de pool sont finalement très peu employés selon la direction.
Ces hybrides ont amené des progrès importants sur les émissions de CO2. Au cours des six premiers mois d’utilisation, Disney indiquait avoir divisé par six ses rejets, à 4,15 tonnes de CO2 contre 24,8 t précédemment. La facture de carburant diminuerait sur un an de 11 000 euros et le montant de la TVS de 29 000 euros.
2013 devrait conforter l’entreprise dans la direction de l’hybride, voire de l’électrique. « Nous allons continuer à œuvrer dans le sens des véhicules propres, projette Ousmane Mbodje, si les constructeurs nous offrent des modèles électriques avec des autonomies plus élevées. » À Disneyland Paris, toutes les conditions sont réunies pour une telle évolution. « Nous avons un parc fermé où le gros des véhicules roule sur 2 000 hectares et parcourent très peu de kilomètres. »
Une réflexion autour de l’électrique et du thermique
Autre élément déterminant pour l’électrique : « Nous bénéficions déjà de l’infrastructure de charge », rappelle le responsable. Outre les 21 bornes installées pour l’Ampera, le parc est pourvu de nombreux dispositifs pour
recharger les véhicules électriques d’entretien.
En attendant, Disneyland Paris a fait le choix avec son partenaire Opel de véhicules thermiques qui bénéficient tous de la technologie Ecoflex de réduction des émissions de CO2 et des systèmes start and stop. Les véhicules de service sont essentiellement des Corsa mais aussi des Meriva ou des Astra, le choix des modèles dépendant des usages et des kilométrages.
Reste que les performances écologiques doivent aussi être accompagnées d’une conduite efficace. Disneyland Paris mène de nombreuses actions de prévention, aussi bien d’éco-conduite que de sécurité routière. « L’idée est de voir les choses d’un point de vue d’ensemble : avec l’éco-conduite, on a aussi moins d’accidents, donc un moindre coût pour la société », souligne Nicole Ouimet.
Le plus souvent, les actions sont menées lors de manifestations nationales ou internationales. « Nous avons travaillé avec la préfecture pendant le Mois de la terre et la Semaine du développement durable, et mené des animations sur l’éco-conduite avec des simulateurs », rappelle la responsable. Ces initiatives devraient être menées plus systématiquement dans le courant 2014. « Nous projetons des formations en e-learning, parfois sur simulateur, avec aussi des formations à la conduite sur route », anticipe Nicole Ouimet. Un objectif ambitieux compte tenu du nombre de salariés à former.
L’éco-conduite pour 4 000 salariés du parc
De fait, Disneyland ne cible pas ses 14 000 salariés mais 4 000 d’entre eux. C’est-à-dire l’ensemble des personnels susceptibles de conduire aussi bien les véhicules de fonction que de service ou de location courte durée. Et les résultats pourront être évalués très concrètement : les voitures s’approvisionnent à la station de carburant du parc et depuis deux ans, un outil de géolocalisation a été implanté sur toute de la flotte.
À défaut de former ses salariés, l’encadrement du parc peut néanmoins les encourager à prendre les transports en commun pour se rendre sur leur lieu de travail. D’autant que la carte Navigo est remboursée jusqu’à 80 % depuis juillet 2012, contre 75 % auparavant. Là encore, cette incitation passe par des animations régulières, par exemple avec le syndicat des transports local. Elles s’adressent notamment aux saisonniers, soit 500 à 800 personnes qui habitent en location location à 3 ou 4 km du parc.
Enfin, du côté des déplacements propres, le parc a aussi mis à disposition 300 vélos sur le site entre 1996 et 1998. Une expérience pilote qui a valu les deux premiers prix du trophée Vélos d’or décerné par le ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement en 1997 mais qui a dû être arrêtée. Désormais, les pools de vélos sont gérés au niveau des départements d’activité du parc. En cause : la maintenance s’est révélée trop coûteuse et la logistique pour rassembler les vélos dispersés sur le parc trop lourde.
Autre obstacle : les accidents. « La sécurité est primordiale pour nos salariés », insiste Nicole Ouimet. Or, les responsables ont fait le constat que l’univers enchanté du parc avait un effet délétère sur les salariés à vélo. Trop en confiance, certains perdaient leurs réflexes essentiels de bonne conduite…
La flotte de Disneyland Paris en chiffres
Disneyland Paris dispose de plus de 500 véhicules en LLD avec Opel dont 244 VP et 274 VU. Pour l’entretien et la maintenance, le parc automobile comprend aussi 21 bus et plus de 200 utilitaires électriques de type Méga.
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