
Avec la pandémie de covid-19 qui a bousculé les habitudes de déplacement professionnel et la routine des trajets domicile-travail, la pratique du télétravail s’est bel et bien ancrée dans les entreprises. Ce que souligne le baromètre « Télétravail et organisations hybrides 2022 » de la mutuelle Malakoff Humanis, en pointant que, fin 2021, 38 % des salariés du secteur privé pratiquaient le télétravail. Une proportion qui s’élevait même à 50,1 % dans les entreprises de 500 salariés et plus. Et cette pérennisation du télétravail entraîne un recul du taux d’occupation des locaux des entreprises par les salariés, ce qui amène logiquement ces...
Avec la pandémie de covid-19 qui a bousculé les habitudes de déplacement professionnel et la routine des trajets domicile-travail, la pratique du télétravail s’est bel et bien ancrée dans les entreprises. Ce que souligne le baromètre « Télétravail et organisations hybrides 2022 » de la mutuelle Malakoff Humanis, en pointant que, fin 2021, 38 % des salariés du secteur privé pratiquaient le télétravail. Une proportion qui s’élevait même à 50,1 % dans les entreprises de 500 salariés et plus. Et cette pérennisation du télétravail entraîne un recul du taux d’occupation des locaux des entreprises par les salariés, ce qui amène logiquement ces dernières à diminuer le nombre de mètres carrés destinés aux bureaux. Et par ricochet à revoir également à la baisse le nombre de places consacrées aux stationnements des collaborateurs. Avec, bien sûr, une réduction des coûts à la clé.
Télétravail et hausse des coûts
Une certitude : le coût de ces emplacements de stationnement, dans la continuité du coût de l’immobilier, va en s’accroissant – aussi bien dans les parkings privés que dans les parkings publics en surface. L’éditeur d’une application pour la gestion du stationnement Zenpark a diffusé récemment un baromètre des coûts de location par département des places de parking des entreprises. Ce coût s’élèverait en moyenne à 536,51 euros par mois à Paris au premier rang, et à 187,55 euros dans le département du Rhône au dixième rang.
Autant de raisons qui poussent les entreprises à optimiser leurs espaces de stationnement en louant des places hors de leurs sites, ou bien en réfléchissant à une meilleure organisation de la fréquentation de leurs parkings. « Nous notons deux tendances chez nos clients, complète Aurélien Baumont, directeur marketing de Zenpark. Avec le développement du télétravail, certains voient des places de parking se libérer et désormais, un stationnement devient accessible à plusieurs salariés. À l’inverse, une partie de nos clients font le choix de déménager pour des locaux plus adaptés, avec des nombres de places plus restreints. » Dans cette démarche de rationalisation, les entreprises peuvent faire appel à des applications spécifiques comme celles des prestataires Zenpark, Yespark, Sharvy ou Bepark. Ces outils veulent répondre à leurs besoins en places en leur proposant de louer des parkings privés disponibles à proximité de leurs locaux, dans des bâtiments de foncières ou de bailleurs sociaux par exemple.

Des places à louer
Ainsi, Zenpark annonçait en décembre dernier avoir remporté un appel d’offres du bailleur social Paris Habitat qui a mis en location 3 000 places de ses parkings dans la capitale. « 20 000 places restent inutilisées dans les parkings des bailleurs sociaux parisiens », précise William Rosenfeld, le P-DG de Zenpark. Un parc potentiellement exploitable par des entreprises parisiennes en recherche de parkings et de formules souples pour satisfaire une demande variable de leurs salariés. Car ce déficit en parkings n’est pas uniquement structurel et/ou lié à des espaces de stationnement trop limités. Des événements aléatoires, comme des pics d’activité ou encore des grèves, peuvent aussi influer sur le nombre de places de stationnement nécessaires.
« Nous constatons que les entreprises ont des demandes pour des formules de prix et des contrats très flexibles, à l’instar des bureaux, avec des préavis courts d’un à trois mois, ou avec des formules uniquement à la journée ; d’autres sociétés ont des attentes uniquement pour la nuit, le week-end ou seulement pour 24 heures », énumère de son côté Julien Vandeleene, P-DG de Bepark. L’application de ce prestataire offre à la fois de louer des places de parking à l’extérieur d’une entreprise, mais aussi de mutualiser les places entre les différents conducteurs au sein même de cette entreprise.
Moins de places vacantes
Les entreprises qui ont recours aux applications pour optimiser leurs parkings présentent un profil varié : l’éditeur d’une application de gestion des places de parking Sharvy indique que 50 % des clients qui font appel à sa solution ont au moins de cinquante places à gérer : « des PME donc, mais aussi de grands groupes avec une organisation multisites », complète ce prestataire. Dans ces structures, les stationnements attribués, aussi bien pour des véhicules techniques que pour des raisons protocolaires, ne disparaissent pas forcément mais ils sont maintenant plus susceptibles, en cas de vacance, d’être occupés par d’autres salariés.
Faciliter la tâche
En apportant ce service d’optimisation des places disponibles, les applications répondent aussi à « un besoin de gérer de manière la plus efficace possible l’accès des bureaux comme des parkings. Cela entre dans une démarche de satisfaction croissante des collaborateurs de la part de leurs employeurs », estime Aurélien Baumont pour Zenpark.
Cette satisfaction des salariés, et surtout la simplification de leur tâches au quotidien, constituent aussi des préoccupations des applications spécialisées, elles, dans le paiement des parkings de surface. Alors que les politiques d’aménagement urbain contribuent à limiter le nombre de places en voirie, « nous notons qu’avec le télétravail, il n’y a pas eu de baisse du stationnement en voirie des entreprises : stationner demeure indispensable pour des équipes en charge d’interventions qui demandent une présence physique », pointe Thomas Letourneur, responsable France de l’offre de paiement par mobile chez Flowbird, une application de paiement dématérialisé des parkings de surface.
« Nos clients, de la société unipersonnelle aux plus grands groupes, appartiennent majoritairement à l’industrie des services et proposent des interventions techniques sur site, telles que le nettoyage de bâtiments, la réparation d’ascenseurs ou l’installation de la fibre optique. Qu’elles soient planifiées ou non, leurs interventions peuvent avoir des durées variables. Avec notre service, ces clients peuvent se focaliser sur leur métier et non sur le stationnement au sens propre ou à la partie administrative qui lui est liée », détaille pour sa part Pierre-Édouard Appeyroux, directeur commercial de PayByPhone Business France, une autre application destinée au paiement dématérialisé des parkings de surface.
Simplifier le quotidien
De fait, dans les entreprises, faire appel à une application pour régler des parkings de surface ne facilite pas seulement le quotidien des salariés en déplacement, il simplifie aussi la tâche de toutes les personnes impliquées dans la gestion des notes de frais. Ainsi, les conducteurs n’ont plus à rassembler en fin de mois l’ensemble des tickets de stationnement dont ils avancent le plus souvent le paiement, pour ensuite en obtenir le remboursement. Et les services comptables n’ont plus à récapituler ces frais, puis à effectuer le virement aux salariés concernés.
À l’instar des solutions de paiement de carburant, ces applications proposent également aux responsables de parc des outils de contrôle des dépenses. « Nous avons un module de gestion de flotte pour gérer les véhicules, les utilisateurs et leurs droits afin de prévenir tout abus d’usage. Ces paramètres peuvent être définis dans un logiciel tiers de gestion de flotte ou alors directement dans notre solution. Toutes les opérations sont consignées et permettent de contrôler précisément toutes les dépenses », avance Thomas Letourneur pour Flowbird.
Les mairies s’y mettent
Reste, pour chaque entreprise ou collectivité, à trouver l’application qui correspond à sa zone d’activité. Dans une volonté de numériser leurs services, les mairies peuvent, par appels d’offres, choisir un ou plusieurs prestataires pour le règlement des parkings en voirie, en exclusivité ou non. « Nous avons équipé plus de 250 villes dont la moitié où nous sommes l’unique opérateur, comme à Lyon, Rennes, Tours, Cannes ou Levallois-Perret (92) », indique Thomas Letourneur pour Flowbird. Paybyphone, pour sa part, annonce 235 villes couvertes pour 4 millions d’utilisateurs.
Et à l’image des éditeurs de solutions de paiement pour les carburants ou les péages, les applications de règlement des parkings en surface élargissent progressivement l’éventail des services accessibles avec leurs applications. Flowbird mise entre autres sur la possibilité pour ses utilisateurs de régler les parkings avec barrière. Ce service existe déjà à l’étranger, indique Thomas Letourneur, « et nous allons le commercialiser en 2023 en France », annonce ce responsable.
En lien logique avec son activité, Flowbird compte aussi lancer prochainement le règlement des bornes de recharge électrique. « Il sera centralisé sur les factures avec les frais de parking, anticipe Thomas Letourneur. Les usagers de l’application auront accès à des réseaux de bornes aussi bien en surface que dans les parkings. Ce dispositif est le fruit de partenariats avec des opérateurs tiers et du déploiement croissant de notre propre réseau. »
Des services élargis
Et en 2024, Flowbird compte enfin lancer une carte de paiement qui élargira encore les prestations accessibles. « Nous prévoyons de proposer cette carte pour centraliser plusieurs types de dépenses : carburants, péages et services de mobilité. Et nous allons intégrer dans l’application d’autres services de mobilité : tickets de bus, de métro », décrit Thomas Letourneur. En ouvrant l’accès à ce panel de services, Flowbird devrait se retrouver en concurrence avec de nombreux acteurs. Dont les pétroliers ou les concessionnaires d’autoroutes qui, eux aussi, élargissent le portefeuille des services accessibles avec leurs moyens de paiement. Le choix est aux mains des gestionnaires de flotte.
Dossier Stationnement : des parkings à optimiser
- Stationnement : des parkings à optimiser dans les entreprises
- Stéphane Lucas, DMS Ascenseurs : « Une application pour contrôler les dépenses de parking »
- Cécile Geynet Bosquet, Elior France : « Des procédures connues de tous pour les cartes »
- Concessionnaires d’autoroutes : l’offre de services s’élargit