
S’il y a bien une prestation sur laquelle les loueurs sont attendus de pied ferme, c’est le dépannage et son corollaire, la mise à disposition de véhicules relais. C’est vrai pour la société André Chenue, un transporteur d’œuvres d’art. « La location nous permet de disposer d’un service de dépannage efficace, fondamental dans notre métier puisque nos véhicules parcourent des milliers de kilomètres, jusqu’en Russie ou au Maghreb. Nous ne pouvons pas laisser un véhicule en panne sur la route, quitte à dépenser un peu plus… », détaille Christian Barbet, le directeur de la logistique. Les véhicules de cette de cette PME de 134 personnes ont besoin...
S’il y a bien une prestation sur laquelle les loueurs sont attendus de pied ferme, c’est le dépannage et son corollaire, la mise à disposition de véhicules relais. C’est vrai pour la société André Chenue, un transporteur d’œuvres d’art. « La location nous permet de disposer d’un service de dépannage efficace, fondamental dans notre métier puisque nos véhicules parcourent des milliers de kilomètres, jusqu’en Russie ou au Maghreb. Nous ne pouvons pas laisser un véhicule en panne sur la route, quitte à dépenser un peu plus… », détaille Christian Barbet, le directeur de la logistique. Les véhicules de cette de cette PME de 134 personnes ont besoin d’aménagements spécifiques : caisson climatisé, protection isotherme, suspensions hydrauliques, etc. Les dépanner partout en Europe et les remplacer par des véhicules relais n’est pas donné à tout le monde. André Chenue travaille avec Via Location.
Border les véhicules de remplacement et l’entretien
Le point de vue de Christian Barbet est partagé par Stéphan Kemsisian, directeur des achats de Circet. Cette grosse PME de 750 personnes, spécialiste des réseaux de télécommunication, recourt aux services de Fraikin, notamment pour des véhicules spéciaux. Bien sûr, ces exemples assez extrêmes de prestations complexes ne représentent pas la majorité des problématiques liées au dépannage et au remplacement ; les deux prestataires cités sont d’ailleurs spécialistes des véhicules utilitaires et industriels.
Cependant, pour les gestionnaires de flotte, les véhicules de remplacement sont des prestations de base du métier des loueurs. Ce qui n’empêche pas les gestionnaires d’être très attentifs aux conditions contractuelles qui encadrent ces services. « Celles-ci définissent les modalités selon lesquelles les entreprises clientes vont avoir droit à un véhicule de remplacement. Ces modalités peuvent être assez contraignantes », explique Yves Potiron, ingénieur chargé d’affaires pour le gestionnaire de flottes MO+. Ce dernier n’hésite pas d’ailleurs pas à conseiller de mettre en concurrence les loueurs sur ce service en apparence assez simple à assurer, mais qui contient également ses pièges à éviter lors de la négociation.
L’entretien des véhicules doit également être regardé de très près, selon les besoins précis de l’entreprise cliente. Ainsi, Agrial, qui couvre plusieurs départements de l’Ouest de la France, avec un parc de quelque 500 véhicules, a préféré une refacturation des prestations d’entretien plutôt qu’un contrat d’entreprise global. « En milieu rural, nous arrivons à obtenir des coûts plus faibles d’entretien », explique Damien Dessoude, responsable assurances et achats de la coopérative agricole. Qui détaille : « La première visite d’entretien se fait souvent à 20 ou 30 000 km, soit environ au bout de six mois pour un véhicule loué à l’année et pour 40 000 km. Cela signifie que nous payons six mois d’entretien sans qu’aucune intervention n’ait lieu durant cette période. Il s’agit donc d’une avance de trésorerie. Je préfère une refacturation au coût réel de l’acte : le prestataire qui effectue l’entretien facture l’acte au loueur, qui nous le refacture ensuite ». C’est l’expérience menée à l’heure actuelle par Agrial, à l’image des « très grandes flottes qui ont mis en place ce système », complète Damien Dessoude. La coopérative travaille depuis longtemps avec le réseau traditionnel d’entretien automobile, tout comme le font les entreprises qui décident de ne pas recourir à la location. Ainsi, Fargas, prestataire spécialiste des transports et des télécommunications, confie l’entretien des fourgons qu’il acquiert à son prestataire automobile traditionnel situé dans le même département que lui, le Vaucluse, à des tarifs qui ont un peu diminué après avoir été négociés. Quant aux pneumatiques, l’entreprise dispose d’un contrat national avec l’enseigne Gaudry Pneu.
La gestion des pneus, une question complexe
Si l’entretien et le dépannage constituent des prestations qui restent globalement entre les mains des loueurs, ce n’est pas toujours le cas des pneumatiques. À cet égard, les chiffres avancés par Renault sont intéressants : dans les PME, 80 % des contrats en LLD du constructeur comprennent l’entretien, 50 % le véhicule de remplacement, 23 % les pneumatiques et 6 % le carburant.
Certes, l’aspect tarifaire joue dans les décisions de garder la gestion directe des pneumatiques, mais pas seulement. Les pneumatiques posent un problème spécifique de gestion, que ce soit à l’acquisition ou à la location : dans une PME, il est en effet assez compliqué pour les gestionnaires de flotte d’évaluer le nombre de pneus nécessaires pour un kilométrage donné. Par exemple, les gestionnaires ne savent jamais le niveau d’usure des pneus. Résultat, les spécialistes de l’entretien et du pneu se positionnent auprès des PME afin de leur proposer non des prestations forfaitisées comme celles des loueurs, mais à la carte. C’est par exemple le cas d’Euromaster.
Le prestataire propose ainsi des visites du parc pour vérifier l’état des pneus. Tarifées six euros, elles peuvent permettre de réduire la consommation de pneus. Sachant qu’un pneu coûte environ 150 euros, l’économie n’est pas négligeable, particulièrement pour une petite structure.
Privilégier un suivi très attentif des pneumatiques
À travers une initiative commune, Carglass et Euromaster proposent aussi des visites gratuites pour établir un premier constat relatif à l’état des pneus, de l’éclairage, de la sécurité, de la visibilité et des pare-brises. Avec des conclusions intéressantes : « De fait, nous constatons que 60 à 70 % des véhicules roulent avec des pneus sous gonflés, avec toutes les conséquences que cela peut avoir, aussi bien sur leur usure, la conduite et la consommation de carburant », affirme Pierre Coquard, directeur des ventes adjoint marchés VL d’Euromaster.
L’évaluation de l’usure n’est pas la seule difficulté liée aux pneumatiques. L’alternance des pneus été-hiver pose aussi des problèmes logistiques. Ces pneus saisonniers, qui nécessitent un gardiennage, s’oublient facilement, selon Pascal Gradassi, directeur commercial de Point S : « Certains clients ne savent plus qu’ils ont des pneus neige à tel endroit, et cela peut représenter parfois jusqu’à plusieurs centaines d’unités ». L’enseigne envoie ainsi des alertes aux clients qui le souhaitent. Ces problèmes se posent à des entreprises de toute taille, mais ils sont encore plus aigus dans les PME.« Dès lors qu’il n’y a pas de gestionnaire de flotte, les responsables, services généraux, direction des achats ou direction financière, ne vont pas regarder dans le détail ; leur objectif principal est de contrôler les budgets, explique Pierre Coquard. C’est donc à nous d’être pertinents ». À savoir, apporter des prestations liées à la logistique, notamment en centralisant le stockage des pneus.
Ces prestations de traçabilité et de logistique des pneus proposées par les prestataires indépendants peuvent tout aussi bien être assurées par les loueurs, puisque ces derniers travaillent avec ces mêmes prestataires, à l’image de Leaseplan qui collabore avec Point S et Euromaster. Les loueurs sont en effet des clients importants pour eux, et l’on imagine mal des différences notoires de prestation entre les uns et les autres. « Les contrats que les loueurs passent avec nous imposent des cahiers des charges rigoureux et des reportings très pointus », souligne Pierre Coquard. La différence essentielle entre les deux est liée à la nature contractuelle de la relation avec la PME, sur la base du forfait pour un loueur, sur celle de prestations à la carte pour les enseignes indépendantes.
PIERRE COQUARD, directeur des ventes adjoint du département revente, b to b véhicules légers et LLD, Euromaster
La gestion du carburant reste à optimiser
Selon Pierre Coquard, les pneumatiques représentent un poids non négligeable dans le budget total de la gestion de flotte, environ 7 à 8 %, derrière le véhicule lui-même et le carburant. Cette dernière prestation, elle-même importante en termes de budget, échappe souvent aux loueurs. « Nous traitons directement avec Total et Shell, explique ainsi Léonard Pierantoni, responsable immeuble et sécurité du GIE CIF Services, une filiale du Crédit Immobilier de France. Les pétroliers pratiquent des remises supplémentaires », justifie-t-il.
Ce n’est pourtant pas toujours le prix qui motive la gestion directe de cette prestation carburant. « Nous sommes chez Total comme beaucoup d’entreprises, explique Stéfan Kemsisian, pour Circet. C’est assez difficile de faire autrement : le réseau Total est largement leader en France, sa couverture du territoire permet une grande flexibilité. Mais son offre tarifaire n’est pas la meilleure et son taux de remise difficilement négociable ». Les loueurs le reconnaissent : « Les pétroliers sont très présents sur ce marché et de ce fait, il n’existe pas beaucoup d’alternatives sur ce poste du carburant. Mais toutes les options ne sont pas forcément étudiées par les entreprises. Ainsi, nous proposons des solutions permettant de maîtriser le budget carburant », souligne ainsi Antoine Journu, responsable moyennes entreprises et grandes relations pour Arval.
PASCAL GRADASSI, directeur commercial de POINT S
Le passage à la carte carburant reste limité
Pour Christophe Giner, directeur régional des ventes de Leaseplan, « la carte carburant reste quelque chose de fréquent puisque quatre clients sur dix prennent cette prestation. Tout est dans l’acte de vente ».
La demande existe donc, et il y a une véritable attente sur ce budget de la part des PME, affirme en substance Antoine Journu pour Arval « mais ce sujet nécessite encore un meilleur accompagnement car les PME n’ont pas toutes la même expertise ». Et c’est d’autant plus dommage que les cartes carburant permettent de gérer un large panel de prestations, tout en autorisant un reporting détaillé.
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