Un peu délaissées ces dernières années, les formations à l’éco-conduite reviennent sur le devant de la scène. Mais ces cursus ne se substituent pas aux mesures de prévention du risque routier. Avec une différence de taille entre les deux : alors que la compétence en éco-conduite repose l’acquisition de comportements similaires chez l’ensemble des conducteurs, par exemple en évitant les accélérations ou les freinages brusques, l’amélioration de la sécurité routière repose, elle, sur des acquis adaptés à chacun, selon ses lacunes, son véhicule, la nature de ses trajets, etc. « En travaillant uniquement sur les compétences en éco-conduite, on...
Un peu délaissées ces dernières années, les formations à l’éco-conduite reviennent sur le devant de la scène. Mais ces cursus ne se substituent pas aux mesures de prévention du risque routier. Avec une différence de taille entre les deux : alors que la compétence en éco-conduite repose l’acquisition de comportements similaires chez l’ensemble des conducteurs, par exemple en évitant les accélérations ou les freinages brusques, l’amélioration de la sécurité routière repose, elle, sur des acquis adaptés à chacun, selon ses lacunes, son véhicule, la nature de ses trajets, etc. « En travaillant uniquement sur les compétences en éco-conduite, on passe à côté de la question du comportement du conducteur et de sa prise de conscience de tout ce qu’il n’est pas en mesure de faire au volant de son véhicule », résume Olivier Duvert, président du prestataire Nouvelle Route.
Une prise de conscience
Pour parvenir justement à cette prise de conscience, les organismes spécialisés proposent des formations sur circuit. Ils accompagnent aussi les conducteurs dans des trajets du quotidien pour une analyse comportementale : sur le placement dans la voie, le respect des distances de sécurité, etc. Et pour renforcer encore cette prise de conscience, les formateurs s’appuient aussi sur des outils comme des questionnaires d’autoévaluation des connaissances du conducteur en matière de risque routier. Et ils misent sur des outils didactiques pour mieux évaluer l’effet de la fatigue ou des « distracteurs » comme le téléphone sur la conduite.
« Nous cherchons aussi à montrer aux participants les limites des capacités humaines derrière un volant, en les sensibilisant au principe de la tache aveugle qui empêche de voir un véhicule arriver à une intersection, sur la capacité du cerveau à intégrer un nombre restreint d’informations dans la précipitation, etc. », note Olivier Duvert, pour Nouvelle Route. Une orientation du contenu des formations à la prévention routière qui les rapproche de ce qui se pratique aujourd’hui dans les stages de récupération de points.
Ces apports des formations à la sécurité routière n’en disqualifient pas pour autant l’éco-conduite, mais ils la circonscrivent à un périmètre différent. Et l’éco-conduite rencontre un écho d’autant plus favorable auprès des conducteurs que les entreprises se questionnent sur la place et l’utilisation des véhicules. Sans oublier non plus la hausse des prix du carburant et la sensibilité croissante aux questions environnementales (sur l’éco-conduite, voir aussi l’article page 38). Dans ce contexte, nombre d’entreprises, à l’image de Bureau Veritas, choisissent de faire suivre des formations à l’éco-conduite en complément de celles sur le risque routier.
« Bureau Veritas est engagé dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale (RSE). La sécurité routière en fait partie mais nous sommes aussi engagés dans la baisse des émissions de CO2. Plus de 80 % de nos émissions sont liées à la consommation de carburant, cela constitue donc un enjeu important. Et nous allons bientôt déployer un dispositif d’e-learning centré sur l’éco-conduite », anticipe Benoît Pasut, directeur QSSE Operating Group France Afrique de ce spécialiste de l’audit et de la certification, à la tête de près de 5 000 véhicules
Véhicules verts et éco-conduite
La sensibilisation à l’éco-conduite va le plus souvent de pair avec la diffusion dans les flottes de véhicules aux motorisations alternatives. Des modèles qui participent eux aussi indirectement à diminuer le risque routier. « Les comportements de conduite évoluent avec la multiplication de ces véhicules dans la flotte parce que les conducteurs se montrent aussi plus attentifs à leur consommation », confirme Noël Carret, responsable environnement de travail et HSE chez Manitowoc, un fabricant de solutions de levage dont le parc intègre un nombre toujours plus important d’hybrides rechargeables.
Et ces véhicules n’ont pas pour seul effet d’inciter les salariés à adopter une conduite plus apaisée. L’autonomie restreinte des modèles électriques pousse aussi les entreprises à reconsidérer les kilométrages parcourus par les salariés et à développer des alternatives aux déplacements physiques. Indéniablement la méthode la plus efficace pour limiter drastiquement le nombre d’accidents de la route…