D’ici 2030, EDF disposera d’une flotte électrique de 45 000 véhicules. C’est tout au moins l’engagement que l’énergéticien a pris en intégrant le programme EV100 proposé par l’ONG The Climate Group.
« Nous nous sommes lancés dans cette aventure pour trois raisons, commente Olivier Dubois, le directeur mobilité électrique du groupe. Nous voulons nous engager au niveau sociétal en baissant considérablement nos rejets de gaz à effet de serre. Il y a également une dimension financière. Et c’est enfin une façon de montrer, en interne comme en externe, qu’EDF est exemplaire. Cette politique a donc aussi pour but d’améliorer notre image de marque », ajoute Olivier Dubois.
La recharge en amont
Pour ce faire, l’électricien a lancé une série de mesures pour organiser son électrification. La première d’entre elles a consisté à installer des solutions de recharge en amont de toute électrification des véhicules. 8 000 points de charge ont donc été prévus dans 900 sites pour débuter l’électrification de la flotte. Au premier semestre 2022, EDF s’appuie désormais sur une flotte de 7 500 voitures électriques, soit environ 18 % de son parc. Ce taux devrait atteindre 25 % fin 2022.
Pour développer cette politique combinant RSE et verdissement du parc, Olivier Dubois mène une conduite du changement pour convaincre sans imposer. « Nous avons développé de nombreuses mesures pour accompagner ce changement, précise-t-il. Cela va des tests de voitures à l’accompagnement à la conduite électrique, en passant par de petites formations pour expliquer comment recharger. En parallèle, nous menons une réflexion sur l’ensemble de notre mobilité pour mesurer notre besoin en véhicules, réduire notre flotte et mutualiser nos bornes de recharge. »
Analyser les freins
Dans ce parcours, EDF peut analyser l’ensemble des freins à l’électrification des flottes. Il s’agit alors de repérer les conducteurs qui peuvent rouler en électrique et ceux qui, comme les techniciens, ne repassent pas au bureau après leur tournée. Il faudra alors prévoir une borne à domicile. Ces analyses aident aussi à mesurer les difficultés, comme pour les points de charge compliqués à mettre en œuvre dans les habitats collectifs. Mais cela permet à EDF de devenir un expert reconnu de la mise en place de bornes. « Les solutions que nous développons pour nos salariés servent et serviront à nos futurs clients », souligne Olivier Dubois.
Cette électrification offre aussi l’occasion, pour le groupe, de développer d’autres programmes comme celui à destination des salariés, dénommé « combattre le CO2 ». EDF encourage alors ses employés à diminuer leur empreinte carbone en se lançant, par exemple, dans l’acquisition de voitures électriques personnelles avec des rabais de l’ordre de 10 % que l’entreprise négocie avec les constructeurs prestataires. Même possibilité d’économie sur les cartes de recharge itinérantes ou l’achat-location de vélos avec des tarifs négociés par le groupe.
Trois mesures préconisées
Pour réussir cette électrification, Olivier Dubois préconise trois mesures à destination des gestionnaires de flotte. Il faut, tout d’abord, se faire conseiller. « Le passage du thermique à l’électrique doit s’accompagner d’une réflexion. La transition doit mêler planification et politique de conduite du changement. Sinon, la démarche est contre-productive. Il faut aussi que cela soit rentable. Ensuite, il est impératif d’analyser les usages des mobilités de tous les salariés afin de savoir qui peut bénéficier ou non d’un véhicule électrique, recommande Olivier Dubois. Enfin, il est essentiel d’analyser l’ensemble des véhicules électriques disponibles avec leur vraie autonomie, et les bornes de recharge qui conviennent au bureau et-ou au domicile. Nous menons aussi des tests pour optimiser notre propre facture énergétique en développant des outils informatiques pour une charge électrique la moins chère possible », détaille ce responsable.
Récompenser les salariés
À noter enfin que le comité exécutif du groupe suit ce programme avec attention, tout comme les syndicats. D’autant plus que l’intéressement et la participation sont indexés sur les réussites de ce programme d’électrification. Ainsi, la tenue des objectifs débloque environ 25 % de l’intéressement. En clair, chaque salarié d’EDF peut percevoir, si l’électrification avance en temps et en heure, 25 % de l’intéressement. Soit une somme de 500 euros, payée si l’électrification de la flotte se déroule comme prévu.