
Selon les fonctions des collaborateurs, la car policy d’Eiffage se décline en six catégories, avec pour chacune un seuil d’émissions de CO2 à ne pas dépasser. « Parmi nos 5 500 véhicules particuliers en France, les plus grosses cylindrées n’excèdent pas les 140 g/km de CO2, alors que les modèles les moins émetteurs pointent à 90 g. Pour les six catégories, notre moyenne se situe à 110 g », illustre Nicolas Rigot, responsable des achats chez Eiffage, en charge du domaine automobile.
Des chiffres en constante diminution : il y a deux ans, le seuil maximum se situait à 145 g. Et cette démarche, qui n’a pas été toujours consensuelle au...
Selon les fonctions des collaborateurs, la car policy d’Eiffage se décline en six catégories, avec pour chacune un seuil d’émissions de CO2 à ne pas dépasser. « Parmi nos 5 500 véhicules particuliers en France, les plus grosses cylindrées n’excèdent pas les 140 g/km de CO2, alors que les modèles les moins émetteurs pointent à 90 g. Pour les six catégories, notre moyenne se situe à 110 g », illustre Nicolas Rigot, responsable des achats chez Eiffage, en charge du domaine automobile.
Des chiffres en constante diminution : il y a deux ans, le seuil maximum se situait à 145 g. Et cette démarche, qui n’a pas été toujours consensuelle au départ, s’impose à tous avec la même force : « La direction générale roule dans des véhicules qui émettent moins de 140 g », avance Nicolas Rigot.
De la part d’Eiffage, réduire les émissions de CO2 fait partie intégrante de la politique de développement durable concrète lancée dès 2008 autour de la flotte. « À la direction des achats, nous nous devons de fournir à notre direction générale et à nos collaborateurs la grille la plus optimisée possible en termes de CO2. Mais pour aller plus loin, nous sommes dépendants des constructeurs qui doivent apporter des innovations à leurs véhicules », note le responsable des achats.
Un constat partagé par Laurent Jolivet : « Aujourd’hui, sur la car policy et les émissions, nous avons déjà un certain degré de maturité mais nous restons tributaires des constructeurs pour le référencement ; ils doivent nous proposer des produits innovants et viables économiquement », observe le responsable du parc véhicules d’Eiffage Construction.
Un élément à mettre en avant : la flotte ne comprend aucun véhicule soumis au malus. Et la limite autorisée de CO2 va passer de 140 à 135 g pour tenir compte de l’évolution du barème du malus en ce début d’année. « Mais il n’est pas simple d’aller significativement plus loin, déplore Laurent Jolivet. Sur ce point, il est à noter que la location longue durée nous permet de maîtriser à 100 % l’évolution de nos besoins et de nos demandes. Et nous sensibilisons nos partenaires à nos exigences. »
Cependant, le CO2 n’est pas le seul critère de la car policy et pour les véhicules, la consommation de carburant se veut aussi déterminante, avec des objectifs d’optimisation. « Un autre aspect très important recouvre les finitions et les options pour la sécurité et le confort. Nous avons la volonté d’apporter un TCO parfaitement maîtrisé entre confort, sécurité, prix et équipements. Il faut prendre soin des collaborateurs et de leur sécurité, et trouver un équilibre entre les parties achats et flotte », complète Laurent Jolivet.
Autre piste explorée par Eiffage, l’hybridation, avec des modèles Citroën et Peugeot. Pour l’instant, ces véhicules restent limités en nombre dans la flotte, mais il existe une véritable volonté de les promouvoir plus largement en interne. « Nous voulons mettre à disposition un hybride dans chaque catégorie de notre car policy. Mais pour ce faire, il faut que l’offre produits suive et s’élargisse », souligne Laurent Jolivet.
Une flotte automobile hybride et électrique
Ces hybrides ont rejoint la flotte il y a quelques mois, avec déjà des retours de la part des utilisateurs, totalement satisfaits pour le bruit et le confort. Mais en matière de coûts, Eiffage n’a pas encore assez de recul, notamment pour évaluer les économies de carburant. « Pour nous, l’argument du meilleur TCO de l’hybride par rapport au thermique n’en demeure pas moins réel. Nous avons bien analysé la part du coût du carburant dans notre parc et pour obtenir des gains substantiels, il nous faut des hybrides dans l’ensemble de notre car policy, confirme Nicolas Rigot. Et alors que les hybrides se positionnent essentiellement sur le haut de gamme, nous attendons aussi des véhicules plus petits. » Ce travail sur le CO2 et le carburant ne concerne pas que les VP et s’élargit aux utilitaires. « Nous collaborons avec les constructeurs et sommes attentifs à toutes les innovations sur ces modèles, par exemple l’adoption du Start&Stop », explique Laurent Jolivet.
À l’image d’autres grandes organisations, Eiffage est aussi impliqué dans l’appel d’offres « Bailly » autour du véhicule électrique. Le groupe s’est engagé à hauteur de 300 Kangoo Z.E. qui devraient rejoindre la flotte d’ici 2015, avec la livraison d’une cinquantaine d’unités très prochainement. « Nous avons déjà mené des tests sur ces modèles et nous en réaliserons bientôt pour les Zoé », reprend le responsable.
À l’heure actuelle, l’objectif est de mettre en place ces modèles électriques pour, dans un premier temps, des usages de navettes intersite ou de covoiturage, voire à plus longue échéance de véhicule de fonction comme pour la Zoé. « Et nous attendons les retours d’expérience. Mais avec l’électrique, nous n’en sommes qu’aux prémices et à la réflexion. En outre, si l’offre est mature sur les VU électriques, elle l’est beaucoup moins sur les VP. Les constructeurs doivent bouger et commercialiser non pas un ou deux produits mais plusieurs », affirme Laurent Jolivet.
Organisé autour de cinq métiers liés à la construction, Eiffage ne rencontre aucun problème avec la recharge électrique, partie intégrante de ses activités. Afin de favoriser l’émergence de l’électrique, le groupe finalise ainsi une offre de fourniture et pose de bornes de recharge sur ses sites. « Nous avons la compétence métier et les hommes en interne », pointe Laurent Jolivet. « Il ne nous manque plus que les produits, ajoute Nicolas Rigot. Et nous proposerons toutes les solutions du marché : recharge lente ou rapide selon les sites et les besoins, pour un ou plusieurs véhicules ».
À noter que le nouveau siège d’Eiffage Construction à Vélizy dans les Yvelines est déjà équipé de cinq bornes de recharge pouvant accueillir jusqu’à dix véhicules électriques. Eiffage a aussi été partie prenante dans le projet SAVE, pour Seine Aval Véhicules Électriques. Cette expérimentation a récemment mobilisé des entités publiques et privées des Yvelines autour de l’électro-mobilité. Le site de Vélizy s’appuiera donc sur ces bornes pour tester le véhicule électrique en pool. « Et avec celles-ci, nous ne voulons pas limiter l’électrique à nos seuls véhicules d’entreprise mais l’élargir aux voitures personnelles de nos collaborateurs », anticipe Laurent Jolivet.
Un coût complet à construire pour l’électrique
Des collaborateurs intéressés par l’électrique, mais souvent encore un peu frileux, surtout lorsqu’il est question de l’autonomie. « Nous devons donc démystifier tout cela. Lorsque que les véhicules électriques sont éligibles à un usage, il faut convaincre et séduire. Pour lever les doutes de nos collaborateurs, nous leur faisons tester les modèles. Ils sont curieux et très vite séduits et s’en font les promoteurs en interne », poursuit le responsable.
Autre élément à affiner, le TCO. « Comme pour le reste de notre flotte, nous avons opté pour la LLD avec l’électrique et nous restons dépendants de la frilosité des loueurs. De plus, le TCO de l’électrique n’est pas identique à celui d’un équivalent thermique, en tout cas sur une même durée. Il faut que les constructeurs et les loueurs agissent ensemble et dès maintenant pour rendre attractif le marché de l’électrique et rapprocher les TCO du thermique et de l’électrique », argumente Laurent Jolivet. Message transmis.
Les 5 métiers d’Eiffage
1 • Concessions et PPP : grands ouvrages d’infrastructures et de superstructures
2 • Construction : bâtiment, immobilier, facility management
3 • Travaux publics : génie civil, terrassement, route
4 • Énergie : génie électrique, génie climatique, automatisation de process
5 • Métal : construction métallique et façades, génie mécanique, chaudronnerie, maintenance industrielle
La flotte d’Eiffage en chiffres
Le parc d’Eiffage comprend 23 000 véhicules à l’échelle du groupe sur le périmètre hexagonal. Ces véhicules se répartissent entre utilitaires à 70 % et véhicules particuliers à 30 %.
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