
Pour cela, l’alliance met à disposition gratuitement les résultats et la méthodologie d’essais indépendants réalisés en conditions réelles de conduite, à partir desquels sont notés les véhicules de A (pour des émissions de NOx inférieures à 80 mg/km) à H (pour celles dépassant les 1 000 mg/km).
À l’origine de sa création : Nick Molden, fondateur de la société britannique Emissions Analytics, expert indépendant spécialisé dans la mesure des émissions des véhicules en conditions réelles de conduite (voir notre brève). Air dispose donc d’ores et déjà d’un libre accès aux données d’Emissions Analytics récoltées depuis 2011, soit 1 500 voitures, dont 1 000 en Europe.
Le système de notation NCAP comme source d’inspiration
L’enjeu : permettre aux organisations et aux particuliers de choisir leur voiture de manière éclairée, orienter les politiques publiques, mais aussi pousser les constructeurs à se livrer une concurrence réelle en matière d’émissions polluantes.
L’alliance s’est inspirée du programme EuroNCAP. « Nous pensons que cette approche, qui a fait ses preuves, et est toujours efficacement utilisée, pourrait avoir les mêmes répercussions aujourd’hui, en encourageant les innovations destinées à rendre les voitures plus vertes », explique Massimo Fedeli, consultant chez Fair Play Consulting et cofondateur d’AIR.
La transparence des données pour mettre fin au dieselgate
Selon Air, disposer dès à présent de données indépendantes, comparables, normalisées et accessibles à tous peut résoudre la crise des émissions polluantes à court terme, et ce plus rapidement que la nouvelle norme européenne RDE (Real Emissions Driving). En effet, le déploiement de cette norme est progressif : lancée en septembre 2017, elle ne concerne pour l’instant que les émissions de NOx, se limite aux nouveaux modèles et accepte un facteur de conformité.
L’alliance s’inquiète en particulier des mesures d’interdiction des diesel : « le fait de bannir les véhicules diesel pour réduire les émissions de NOx pourrait en réalité entraîner une augmentation des taux de CO2, étant donné que les consommateurs reviennent aux véhicules essence en l’absence de véhicules hybrides ou électriques qui répondent à leurs besoins », commente Air.
Des partenaires encore à trouver
Pour garantir son indépendance, l’alliance mise sur des « normes strictes de gouvernance d’entreprise », mais aussi et surtout sur un comité consultatif scientifique composé de huit universitaires européens. La publication de la méthodologie utilisée rend de plus les tests reproductibles, autre gage de rigueur. En outre, Air a sollicité une certification auprès du Comité Européen de Normalisation (CEN).
À l’heure actuelle, l’alliance cherche des partenaires publics et privés, ainsi que des financements. Elle demande ainsi « aux gouvernements, aux villes, aux universitaires, aux ONG et aux autres organisations visant l’amélioration de la qualité de l’air et la réduction des émissions de gaz à effet de serre » de la rejoindre pour contribuer à « l’adoption volontaire d’une notation et d’essais indépendants, au niveau mondial. »