
Rapport après rapport, Enedis affine son analyse sur les liens entre véhicules électriques et réseau de distribution. En 2019, l’opérateur du réseau public mettait en avant l’absence de difficulté du système électrique français face à l’intégration des véhicules électriques. Aujourd’hui, un nouveau rapport pointe l’importance du pilotage de la recharge dans l’équation économique du véhicule électrique et dans son intégration au sein du réseau.
Trois leviers d’économie
En matière de pilotage de la recharge, l’utilisateur peut agir sur trois leviers pour réaliser des économies sur sa facture d’électricité. Tout d’abord, en privilégiant les heures creuses, il bénéficie d’un tarif en baisse de 25 % par rapport aux heures pleines. Autre dispositif, l’utilisateur peut moduler la puissance de la recharge pour diminuer la demande du véhicule. Sans ce dispositif, des travaux devront être réalisés sur le réseau et leur coût, porté à la charge de l’utilisateur.
Enfin, il peut optimiser ses propres sources d’énergie comme le photovoltaïque et recharger en journée quand les installations génèrent un surplus d’électricité. L’économie oscille entre 90 euros et 300 euros par véhicule et par an. La moitié du gain est obtenue en ayant recours aux heures creuses.
L’apport du Vehicle-To-Grid
À moyen terme, le pilotage de la recharge induit d’autres économies au bénéfice des utilisateurs comme de tous les acteurs de la chaîne de distribution. Sur une échelle locale, si la puissance appelée dépasse la capacité du réseau, un signal pourrait être envoyé à des flottes de véhicules électriques pour qu’elles cessent de se recharger. Elles pourraient même réinjecter de l’énergie dans le circuit sur le modèle du Vehicle-To-Grid (V2G), soit du véhicule au réseau (voir le dernier article sur le V2G).
Cette flexibilité crée de la valeur pour un montant compris entre quelques dizaines d’euros par an et par véhicule et 200 euros. Cette dernière somme est obtenue ponctuellement quand survient un incident sur le réseau.
Mais pour obtenir ces gains, le nombre de véhicules électriques devra atteindre un seuil minimum. Pour Enedis, il devrait être franchi en 2025 sous certaines conditions. Pour produire tous leurs bénéfices, les modes de gestion intelligents devront se montrer compétitifs face aux solutions alternatives telles que les batteries mobiles ou les groupes électrogènes.