Comment envisagez-vous votre action à la tête de la flotte de l’État ?
En quelques mots : animation, coordination, professionnalisation, valorisation des bonnes pratiques, avec comme objectif à terme l’harmonisation des modèles de gestion des parcs par les administrations. La Mission interministérielle pour la gestion du parc automobile (MIPA) est constituée d’une équipe de trois personnes avec un réseau de correspondants de parc automobile ministériel, ainsi qu’un réseau régional : les chefs de mission régionaux achat.
Quels sont les objectifs de la MIPA ?
La circulaire gouvernementale de février 2015 en identifie deux : la mutualisation et l’optimisation du parc, avec une économie de 150 millions d’euros à la clé. Cette stratégie se décline en dix axes dont cinq sont nouveaux. Dans ce contexte, il relève de la MIPA d’animer, de coordonner, d’évaluer la mise en oeuvre de la circulaire par les ministères et leurs opérateurs, notamment dans le cadre des plans de gestion ministérielle, mais aussi de contribuer à la définition par l’Ugap d’une offre d’achat adaptée aux besoins. C’est aussi notre rôle d’impulser et de soutenir les initiatives contribuant à une gestion mutualisée ou optimisée.
Quels sont vos chantiers prioritaires ?
La circulaire prend en compte le parc dans toutes ses dimensions. L’enjeu aujourd’hui consiste à faire vivre cette circulaire auprès de tous les interlocuteurs, à voir comment les différents ministères qui ont participé à sa rédaction se l’approprient et l’appliquent dans la définition des plans de gestion. Cette démarche nous servira ensuite de base pour la communication entre eux, par exemple à partir de l’identification des expérimentations et actions retenues pour la mise en oeuvre de la mutualisation et de l’optimisation.
Où en sont les réalisations concrètes ?
D’ores et déjà, avec l’Ugap, nous avons construit un catalogue État pour que les administrations disposent de leur catalogue propre, en cohérence avec la circulaire. En outre, les objectifs à suivre, détaillés dans la circulaire, posent aussi la question des outils nécessaires pour le pilotage, la gestion, l’exploitation d’un parc. Un groupe de travail a été mis en place pour réfléchir aux attentes fonctionnelles d’un logiciel de gestion de flotte. Enfin, avant la fin de l’année, un groupe de travail devra définir la fonction de gestionnaire de flotte pour ensuite décliner l’action de formation.
Pour les administrations, la circulaire implique des changements.
En effet, la standardisation des acquisitions pour développer une harmonisation des parcs et une maîtrise des coûts, peut conduire les administrations à modifier leur choix de gamme et de finitions. De même, la mutualisation, dont l’élaboration des plans est sous la responsabilité des préfets de région, peut entraîner une exploitation différente du fait du regroupement de parcs de plusieurs administrations, et donc changer la manière d’accéder aux véhicules ou de les réserver. Ce sont des changements sur lesquels il faut communiquer, pour valoriser auprès des personnels la plus grande simplicité d’accès à des ressources collectives et partagées. Des changements pour lesquels la MIPA doit être source de conseils et de valorisation des expériences menées.
Comment envisagez-vous l’évolution de la fonction de gestionnaire de flotte ?
La circulaire mentionne que cette fonction est identifiée dans les ministères ou opérateurs propriétaires d’un parc minimum de 100 véhicules. Les administrations auront à l’appréhender dans ses dimensions de pilotage, de gestion et d’exploitation. Le groupe de travail qui sera établi rassemblera des représentants nationaux et locaux, avec à la clé une vision centrale et une vision de terrain. L’ensemble de la chaîne pourra exprimer comment elle conçoit ce métier.
La circulaire aborde le thème de la réduction des coûts de carburant. Comment l’envisagez-vous ?
À travers la circulaire, plusieurs pistes sont identifiées tel que le véhicule électrique, la diminution du parc, la fin de l’usage à des fins personnelles des véhicules de service, mais aussi le choix des carburant. Plusieurs axes qui contribuent à évoluer vers une maîtrise du volume et des coûts.
Portrait
Âgée d’une cinquantaine d’années, Sylvie Morello est titulaire d’une licence d’administration économique et sociale. Elle travaille au sein de l’administration de l’État depuis vingt ans à des fonctions supports en administration centrale et pour des établissements publics.
Ces dix dernières années, elle a occupé pendant six ans le poste de gestionnaire de la politique de l’approvisionnement pour l’ensemble de l’administration centrale et les cabinets au ministère du travail, poste qui incluait la gestion du parc automobile. Plus récemment, elle a occupé un poste similaire à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.
Elle a mené une politique d’harmonisation des véhicules utilisés par les services ; elle a aussi collaboré avec le CHSCT autour de la sécurité des conducteurs, compte tenu des forts kilométrages réalisés par les agents. Elle a récemment succédé à Jean-Pierre Sivignon à la tête de la MIPA.