Comment évoluent les car policies ? Quels événements influent sur leur stratégie ?
En 2015, la situation est similaire à celle qui prévaut depuis plusieurs années. Le cadre fiscal impose une réflexion sur le CO2 avec, en filigrane, la volonté d’optimiser le TCO. Les entreprises cherchent à être plus vertueuses tout en optimisant leurs coûts en fonction du carcan fiscal. Elles disposent aussi d’une large palette de solutions pour atteindre leurs objectifs en matière de respect de l’environnement et d’optimisation fiscale. TVS, carte grise et amortissement représentent 20 à 22 % du TCO d’une flotte de VP. Les mesures fiscales ont un impact déterminant sur les pratiques.
Le nombre de collaborateurs éligibles au véhicule de fonction est-il en baisse ou en hausse ?
Dans le BTP ou le secteur pharmaceutique, des plans de restructuration ont conduit à la baisse des effectifs et donc à une contraction du nombre de véhicules. Pour la pharmacie, cette baisse est derrière nous. Dans l’ensemble, le nombre de véhicules de fonction continue de progresser. Ils constituent un outil très important pour les RH. Dans les études comparatives qui portent sur le « cash or car », le poids de la fiscalité est tel qu’une augmentation de salaire représente un intérêt minime pour le collaborateur. Dans ces conditions, le véhicule de fonction a toute sa légitimité.
De nombreuses offres d’autopartage sont apparues sur le marché. Ce mode de gestion progresse-t-il ?
Si nous n’en sommes plus aux prémices, ce marché n’a pas encore atteint la maturité. Dans les entreprises, de nombreuses études sont en cours. Aujourd’hui, l’autopartage remplace les véhicules déjà exploités en pool pour les optimiser. Cette pratique n’a pas d’impact sur la baisse du volume de la flotte. Aujourd’hui, il apparaît que l’autopartage permet d’optimiser les usages de l’ensemble de la flotte et donc de réduire le nombre de véhicules. Peu d’entreprises sont passées à cette deuxième phase. L’autopartage est un outil remarquablement efficace pour optimiser une flotte, mais ce mode de gestion met du temps à émerger.
La pratique de la participation financière pour obtenir un véhicule d’une catégorie supérieure a-t-elle tendance à se généraliser ? Pour quelles raisons ?
La majorité des entreprises a choisi le système des avantages en nature. Nous présentons à nos clients les bénéfices de la participation financière mais ils hésitent à franchir le pas face à la difficulté de la mise en œuvre. De plus, avec la baisse du coût du carburant et la hausse des remises consenties par les constructeurs, les entreprises continuent à appliquer des méthodes classiques tout en obtenant des résultats. Pourtant, en passant de l’AEN à la participation financière, l’entreprise peut réaliser 30 % d’économie tout en motivant davantage ses collaborateurs avec des véhicules de catégorie supérieure.
Les entreprises diversifient-elles leurs flottes en adoptant l’essence, l’électrique, l’hybride ?
C’est l’une des tendances les plus importantes. Pour les petits rouleurs, l’essence est privilégiée. L’hybride essence s’impose pour des usages adaptés et le diesel continue à équiper les gros rouleurs. Les ventes de véhicules électriques sont plus poussives. Le TCO plus élevé et l’autonomie limitée constituent encore des freins. Avec la baisse du prix des carburants, l’hybride, l’essence et le diesel affichent un TCO compétitif qui joue en leur faveur. De plus, les constructeurs arrivent à limiter les consommations. Avec 3,2 l/100 km sur certains modèles essence, l’écart se creuse avec le TCO de l’électrique.
Comment évoluent les comportements des collaborateurs vis-à-vis des véhicules de fonction et vis-à-vis de l’univers automobile en général ?
Les études montrent une baisse de l’intérêt de la part des jeunes générations. Mais l’écrasante majorité des véhicules de fonction est liée à un usage professionnel. Les collaborateurs n’ont pas le choix : ils doivent prendre leur voiture pour travailler. Il n’y a que dans quelques grandes villes que les jeunes générations peuvent bénéficier d’autres solutions de transport et délaisser la voiture. Ce n’est pas vrai dans le reste de la France. Par ailleurs, les conducteurs changent et ne veulent plus être dépendants d’une hot line pour obtenir un service. Ils veulent tout faire à partir de leur smartphone. C’est pourquoi nous avons digitalisé nos services.