
« Aujourd’hui, les gestionnaires de flotte veulent sortir du tout constructeur », assure Jean-Baptiste Albouy, responsable du réseau mécanique d’Autodistribution. Et de donner en exemple le nombre d’accords croissant avec la flotte d’EDF : » Nos accords avec l’opérateur sont en forte progression depuis plusieurs années, détaille-t-il. Nos prestations offrent de meilleures conditions que celles des constructeurs, même si elles sont négociées dans les deux cas. »

À l’heure des budgets en baisse, les gestionnaires limitent les coûts induits des postes d’entretien, de réparation ou de pièces détachées. Dans ce contexte, les enseignes...
« Aujourd’hui, les gestionnaires de flotte veulent sortir du tout constructeur », assure Jean-Baptiste Albouy, responsable du réseau mécanique d’Autodistribution. Et de donner en exemple le nombre d’accords croissant avec la flotte d’EDF : » Nos accords avec l’opérateur sont en forte progression depuis plusieurs années, détaille-t-il. Nos prestations offrent de meilleures conditions que celles des constructeurs, même si elles sont négociées dans les deux cas. »

À l’heure des budgets en baisse, les gestionnaires limitent les coûts induits des postes d’entretien, de réparation ou de pièces détachées. Dans ce contexte, les enseignes indépendantes chercher à s’imposer : « Nos conditions tarifaires sur le couple pièce main-d’œuvre sont de 20 à 30 % moins chères que dans les réseaux constructeurs », estime Christophe Scheidecker, directeur des partenariats chez Norauto.
À titre indicatif, une enquête publiée fin 2012 par l’organisme de défense des consommateurs Que Choisir, soulignait les différences de coût de la main-d’œuvre entre enseignes constructeurs et centres automobiles indépendants. Elles s’élevaient à un peu plus de 3 euros pour les prestations de type T1, comme les vidanges : 67,30 euros chez les constructeurs contre 63,90 euros dans les centres auto. Pour les interventions de type T2, comme les opérations sur la distribution ou la réfection moteur, et les opérations T3 de diagnostic ou d’intervention sur l’électronique, la différence dépassait les 2 euros : soit 72,19 euros chez les constructeurs contre 70,06 euros dans les centres auto pour les prestations de type T2 ; pour les opérations de type T3, les chiffres s’élevaient à 79,79 euros chez les constructeurs et 77,16 euros dans les centres auto.
Si ces économies sont susceptibles de faire évoluer les comportements, les usages changent peu sur certaines prestations comme les révisions constructeurs. « Nous avons la compétence de proposer des révisions pendant la durée de la garantie à des tarifs compétitifs, avance pourtant Christophe Scheidecker. Les points de contrôle sont identiques, la différence de prix vient du coût de la main-d’œuvre. »
Constructeurs et réseaux : des coûts à comparer
« Depuis que nous avons commencé à mettre en place nos révisions, nous estimons globalement l’écart entre nos prestations et celles des réseaux constructeurs à 20 %. Mais la clientèle des flottes ne croît pas aussi vite que nous le souhaiterions », note Pierre Coquard. Le directeur des ventes d’Euromaster relève d’ailleurs que les constructeurs ont parallèlement revu leurs tarifs à la baisse. En cause : le choix quasi automatique de l’entretien dans le contrat de location. En 2012, le SNLVLD rappelait que 93 % des services de maintenance étaient souscrits auprès du loueur. Ce qui assure de la continuité de la garantie constructeur mais aussi du suivi par le concessionnaire de la voiture qu’il reprendra à l’issue de la location. « Sur cette prestation, il y a une vraie problématique d’état d’esprit. Pour se rassurer, particuliers comme professionnels ont besoin du logo du constructeur », résume Jean-Baptiste Albouy, responsable des réseaux mécaniques d’Autodistribution.
La clientèle professionnelle, cible de choix
« Nous ne constatons pas de recul de fréquentation de la clientèle professionnelle, confirme Lionel Briu. Ce sont surtout les petites entreprises du type artisan avec un seul véhicule qui peuvent être plus tentées d’aller dans une enseigne indépendante pour l’entretien », poursuit le directeur après-vente et relation client chez Opel. Car si les enseignes indépendantes s’intéressent de près aux véhicules des flottes, les réseaux constructeurs, de leur côté, veillent à étoffer leurs services pour retenir la clientèle. « Dans les plus grandes agglomérations françaises, nous avons développé un programme Opel Entreprise de façon à professionnaliser l’accueil des flottes : avec un interlocuteur privilégié, un diagnostic réalisé dans les 24 heures et un véhicule de remplacement à disposition« , décrit le représentant d’Opel.
Pour faire face à ces propositions commerciales, les enseignes indépendantes ont aussi veillé à améliorer l’accueil dans leurs centres, mais surtout à en accroître le nombre. « Historiquement, les constructeurs avaient un réseau de bonne facture, plus homogène que celui des enseignes indépendantes. C’était un plus qui nous a amenés à faire un effort de qualité sur notre réseau AD Expert », explique Jean-Baptiste Albouy qui annonce 800 implantations sur le territoire pour Autodistribution.
Ces évolutions suffiront-elles pour bouleverser les pratiques ? Elles pourraient répondre en tout cas aux attentes des responsables de flotte qui, au-delà des contraintes économiques, sont en quête d’une plus grande efficacité dans l’entretien global de leur parc : de l’entretien constructeur jusqu’aux réparations de carrosserie.
Des gammes élargies de services
« Dans une logique d’optimisation de leurs achats, ces gestionnaires composent leur flotte de toutes les marques, reprend Jean-Baptiste Albouy. Et dans un souci de rationalisation, ils recherchent des offres complètes plutôt que plusieurs prestataires pour différentes prestations : pneus, mécanique, carrosserie, entretien. Et il n’y a pas beaucoup de réseaux, sinon ceux de réparateurs indépendants, pour y répondre », argumente le responsable d’Autodistribution. Avec à la clé un gain de temps pour les conducteurs mais aussi les gestionnaires qui restreignent le nombre d’interlocuteurs et de reportings.
C’est aussi dans cette démarche d’efficacité et de gain de temps que les entreprises s’orientent de plus en plus vers les services « sur site ». Euromaster met ainsi en avant une trentaine de véhicules pour intervenir chez ses clients dans toutes les grandes agglomérations de France. Un type de service qui peut s’élargir à d’autres domaines comme la carrosserie, à l’image de Carméléon, créé par Dentmaster il y a deux ans. Cette société emploie 26 camions pour réparer les carrosseries et vise la clientèle des flottes. « Nous effectuons des réparations en carrosserie et peinture à domicile grâce à un camion et une structure gonflable ; cela nécessite un espace équivalent à trois places de parking et l’accès à une alimentation électrique, détaille Alexandre Sabet d’Acre, directeur général de l’enseigne. Cela évite au salarié de perdre une demi-journée de son temps chez le carrossier. »
Le service sur site pour faire la différence
Entreprise de produits phytosanitaires implantée à Écully près de Lyon, Scotts compte quelque 80 représentants dispersés dans l’Hexagone, pour une flotte d’une centaine de véhicules. Depuis le début de l’année, elle fait appel à Carméléon pour ses réparations. « L’intérêt est d’avoir un seul interlocuteur plutôt qu’un carrossier lambda », nous signale-t-on au sein de l’entreprise.
Au-delà du gain de temps, la prestation est aussi une source d’économies. Si Scotts n’a pas constaté de différence notable sur ses factures, le spécialiste de l’assistance à domicile Bastide estime que ses factures de remise en état de carrosserie ont été divisées par deux. Et la prestation de Carméléon ne se limite pas à la carrosserie et à la peinture. « Nous réalisons les réparations de jantes, pare-brise, sièges, tableau de bord », énumère Alexandre Sabet d’Acre.
Intervenir « à domicile », diversifier ses compétences : les enseignes multiplient les services pour séduire les entreprises et insistent sur les gains générés. Chez Euromaster, les représentants, une fois sur le site de l’intervention, complètent leur visite par une inspection de l’ensemble des véhicules. « Cela nous permet de rendre un service supplémentaire, indique Pierre Coquard. Nous pouvons constater, à un moment donné, la pression du pneumatique et les degrés d’usure. »
Les représentants de l’enseigne peuvent aussi montrer directement aux responsables de parc la nécessité des interventions à effectuer. « Dans la messagerie par exemple, il y a souvent deux conducteurs sur un même véhicule et le suivi de l’entretien n’est pas forcément bien effectué. Il se peut que l’un des conducteurs remplace une roue de secours et que le véhicule continue de rouler avec », illustre Pierre Coquard
Pour réduire les frais liés au parc automobile, la gestion des pneus constitue aussi un levier important, notamment avec le gardiennage des pneus été/hiver.
Un suivi renforcé qui signifie aussi une moindre consommation. En charge de la gestion du parc d’Orange depuis 2005, Euromaster annonce une baisse notable du nombre de pneus utilisés : quand le prestataire a commencé à gérer le parc de l’opérateur télécoms en 2005, les voitures consommaient 3,2 pneus par an en moyenne, contre 1,7 pneu aujourd’hui. Un résultat notamment dû à un meilleur suivi avec le gardiennage des pneus hiver. Aux gestionnaires de parc de faire leur marché.
Équipement, entretien, réparation : comment réduire les coûts ?
- Équipement, entretien, réparation : comment réduire les coûts ?
- « Des factures divisées par deux » : Jessica Simon, Bastide
- « Une économie de plus de 15 % sur le budget pneus » : Patrick Germe, Veolia Environnement
- Équipement, entretien, réparation : des tarifs adaptés aux clients
- Équipement, entretien, réparation : modérer le coût de remplacement des pare-brise