
Omniprésentes lors du récent Salon de l’automobile, les fonctions connectées se positionnent au centre de l’attention du monde automobile. Tous les constructeurs se doivent de commercialiser une offre et les enjeux pèsent très lourd pour séduire les clients utilisateurs et les fidéliser.
Au programme, en plus de la connexion de base pour assurer une forme de continuité numérique en roulant (e-mails, réseaux sociaux, internet, etc.), d’innombrables fonctionnalités apparaissent pour garantir une conduite plus sûre et plus économique grâce à la géolocalisation couplée à la navigation GPS. Il est ainsi possible de se laisser guider facilement vers...
Omniprésentes lors du récent Salon de l’automobile, les fonctions connectées se positionnent au centre de l’attention du monde automobile. Tous les constructeurs se doivent de commercialiser une offre et les enjeux pèsent très lourd pour séduire les clients utilisateurs et les fidéliser.
Au programme, en plus de la connexion de base pour assurer une forme de continuité numérique en roulant (e-mails, réseaux sociaux, internet, etc.), d’innombrables fonctionnalités apparaissent pour garantir une conduite plus sûre et plus économique grâce à la géolocalisation couplée à la navigation GPS. Il est ainsi possible de se laisser guider facilement vers des places libres de stationnement ou un restaurant ouvert, en fonction du trafic et des « zones de danger », notamment celles où sont implantés des radars…
Joindre, divertir mais aussi protéger le conducteur
Les fonctions de divertissement constituent aussi l’un des enjeux, entre autres dans le domaine de la musique, avec des services de streaming ou de web radios. La connexion 3G ou 4G de la voiture permet aussi le cas échéant de créer un hotspot wifi sur lequel les passagers pourront connecter leurs smartphones, tablettes ou ordinateurs portables.
Autre forme de connexion, le service d’appel d’urgence en cas d’accident « e-call » sera obligatoire sur les nouveaux modèles dès 2015. Certains constructeurs proposent également un service de conciergerie que l’on peut appeler de la voiture pour tout type de question, demande, recherche, voire même pour converser directement avec le service d’assistance.
« Les constructeurs sont toujours plus nombreux à vendre des services adaptés aux professionnels, tels que la conciergerie ou encore des programmes d’éco-conduite. Pour les marques ayant une solide culture flottes, ces outils de communication vont devenir indispensables, un standard pour les entreprises », confirme ainsi François Gaonac’h, directeur commercial de Fatech, gestionnaire indépendant de parcs.
Dans ce mouvement d’ensemble, l’ergonomie se place au cœur des préoccupations pour assurer une fonctionnalité efficace de ce que l’on appelle l’« interface homme-machine », soit le lien entre le conducteur, les passagers et le système embarqué. Commande vocale de plus en plus raffinée, écrans de plus en plus grands, interfaces de plus en plus intuitives, écrans ou « joysticks » tactiles : tout est pensé pour une communication optimale.
Une interface homme-machine à soigner
Et la sécurité n’est pas en reste : certaines applications et fonctionnalités ne peuvent être autorisées qu’en roulant. Plus avancé encore, l’équipementier Delphi a développé un système de surveillance de vigilance du conducteur, capable de rappeler celui-ci à l’ordre en cas d’inattention due à l’usage des fonctions connectées, et capable aussi de débrancher ces fonctions pour l’inciter à se concentrer sur la route.
Les constructeurs explorent deux grandes voies pour connecter leurs voitures : leurs systèmes propres, dans un écosystème intégré au véhicule et alimenté par une connexion 3G ou 4G fournie généralement selon un système d’abonnement ; et/ou l’intégration à l’affichage de bord des fonctionnalités du smartphone du conducteur, avec une ergonomie adaptée aux contraintes de la conduite. Deux écoles, avec chacune leurs avantages et inconvénients, toutes deux en évolution permanente alors que ces développements se font au rythme des innovations technologiques, soit bien plus vite que le cycle de renouvellement des véhicules !
Le tour d’horizon des systèmes connectés
Audi a fait sensation au Mondial de l’automobile de Paris avec le tableau de bord à affichage totalement digital de sa nouvelle TT ; positionné à la place traditionnelle de l’instrumentation, il regroupe toutes les fonctionnalités du véhicule (instrumentation, GPS, etc.). En attendant une généralisation de ce type de solutions pour des modèles plus classiques de la gamme, Audi propose en option son système Connect déjà connu.
Avec une A3 Business Line, il faudra compter 2 140 euros TTC pour intégrer le système Audi Connect et ses options MMI GPS Advanced et information du conducteur avec écran couleur. À noter l’intégration de Google Earth et Google Street View pour un affichage au réalisme extrême, ainsi que la présence d’un hot spot WiFi et, depuis peu, de streaming de musique gratuit.
Les services ConnectedDrive de BMW sont assurés par l’intégration d’une carte SIM, d’un écran large et d’une commande par joystick et trackpad. L’appel d’urgence intelligent est de série en versions Business et Executive, mais le système ConnectedDrive existe en série seulement en Executive. Il comprend une navigation avec les données du trafic en temps réel, de nombreuses applications (y compris musique en streaming), des informations locales, un service de conciergerie et un service après-vente connecté.
L’i3 quant à elle intègre dans son système ConnectedDrive des fonctionnalités spécifiques à l’électrique, comme la commande à distance du système de charge ou de chauffage-climatisation pour une optimisation des coûts de charge. La navigation prévoit des cas de figures spécifiques pour l’électrique, avec la recherche de points de charge et la possibilité de solutions intermodales incluant des transports en commun ou du co-voiturage.
La plate-forme Multicity Connect de Citroën est disponible sur les C4 Picasso et C4 Cactus. Elle offre une connexion internet via une clé 3G, relayée par un écran tactile de 7 pouces. Quatre applications peuvent se visualiser simultanément, mais toutes ne sont pas utilisables en roulant pour des questions de sécurité.
Les services vont des informations touristiques (Michelin, Trip Advisor, etc.) aux fonctions d’aide à la conduite (Coyote, stations-service classées en fonction des prix du carburant, etc.), en passant par les réseaux sociaux ou la météo.
Les Picasso et Cactus peuvent aussi se doter gratuitement d’une application qui permet à un smartphone de localiser le véhicule ou de dispenser des conseils d’éco-conduite (Link MYCitroën). D’autre part, la nouvelle C1 s’équipe de la technologie MirrorLink, dénommée en l’occurrence Mirror Screen, qui reproduit l’écran d’un smartphone embarqué sur l’écran 7 pouces du véhicule.
Chez Fiat, Jeep et Lancia, le système UConnect offre une connexion internet via un smartphone ; il est livré de série sur la 500L Lounge Business. À noter une évolution de ce système à bord de la toute nouvelle 500X mise en avant au Salon de l’automobile de Paris, avec son Uconnect Live pour plus de connectivité (informations trafic TomTom, accès à de la musique en streaming ou aux réseaux sociaux, etc.). Un écran de 6,5 pouces et un affichage des cartes en 3D à retrouver également sur le modèle cousin de chez Jeep, la Renegade.
Développé en collaboration avec Microsoft, le système Sync 2 de Ford apparaît sur la nouvelle Mondeo et la Focus restylée, avec des commandes vocales évoluées et simplifiées, et un écran tactile HD de 8 pouces, de série en version Business.
Avec le restylage de la Civic et du CRV, Honda a présenté au Mondial de Paris une nouvelle version de ses systèmes connectés nommée Honda Connect et livrée en série dès l’an prochain. Elle se base sur un écran tactile de 7 pouces et inclut une connexion internet, l’affichage de l’écran d’un smartphone via MirrorLink, l’accès à des fonctions de streaming musical et aux réseaux sociaux.
Du côté des cousins coréens Hyundai et Kia, la connectivité en Europe demeure encore relativement limitée. Pour illustration, la nouvelle i20 lancée au salon de l’automobile de Paris intègre simplement un smartphone sur un support placé sur la planche de bord reliée au véhicule.
Lexus, la marque haut de gamme de Toyota, commercialise des fonctions connectées avec Google Street View, Panoramio ou Connected Traffic. Le système peut générer un code QR à scanner sur le smartphone du conducteur pour charger les informations afin de continuer le chemin à pied jusqu’à la destination finale. Un équipement de série sur l’IS 300h Business.
Le système MZD Connect du constructeur japonais Mazda est proposé sur la Mazda3. Il s’agit d’un système multimédia offrant l’accès aux réseaux sociaux ou à de nombreuses web radios. Le système se commande directement de l’écran tactile 7 pouces (à l’arrêt) ou via une molette entre les sièges avant.
Le système Comand Online de Mercedes joue la carte de l’ergonomie complète avec écran tactile, touch pad et commande vocale. Une option vendue 2 800 euros TTC sur la Classe B restylée dans sa version Business Executive, avec trois ans d’Info Trafic Live.
Au-delà de ce système, l’application Connect Me offre de dialoguer avec le réseau de la marque et ouvre l’accès à certaines fonctionnalités accessibles depuis un smartphone, comme la localisation du véhicule ou le verrouillage des portes.
Le système Connected de Mini est disponible en deux tailles d’écran, celui-ci trônant au beau milieu du tableau de bord, en 6,5 et 8,8 pouces. Les fonctions d’info-divertissement comprennent l’accès aux réseaux sociaux ou aux web radios, les informations peuvent être lues par synthèse vocale, tandis que la navigation Connected XL Journey Mate calcule le trajet le plus économe ou trouve une place de stationnement. Un affichage tête haute complète l’ergonomie de la petite voiture du groupe BMW.
À partir de la fin de l’année, ce système sera capable de communiquer avec le réseau du constructeur pour prévenir toute opération d’entretien ou réparation nécessaire. Compter 1 400 euros TTC pour l’option Connected sur une Mini 5 portes, et 2 450 euros pour le pack Connected XL.
Chez Nissan, le nouveau système NissanConnect équipe notamment de série la Pulsar Business Edition. Il comprend un écran tactile haute définition de 5,8 pouces, offre la possibilité de préparer son trajet devant son ordinateur et de l’envoyer dans le système de navigation (Google Send to Car), sans oublier la connexion aux réseaux sociaux et à des services tels que Tripadvisor. Enfin, électrique oblige, la Leaf se veut ultra connectée via un système spécifique Carwings, capable d’indiquer par exemple les stations de recharge.
La nouvelle Corsa d’Opel reçoit à son tour le système IntelliLink, apparu dans la version restylée de l’Insignia (de série en version Insignia Business Connect). À bord de la petite polyvalente de la marque allemande, le système est compatible avec Android et Apple iOS, son écran 7 pouces est tactile et il peut fonctionner par commande vocale (Siri Eyes Free). Différentes applications sont disponibles dont l’accès à de la musique en streaming ou à des podcasts.
Le système Connect Apps de Peugeot, proche de celui de Citroën avec des aides à la conduite et des informations touristiques, existe sur les 208, 2008 et 308 équipés d’un écran tactile. Le store de Peugeot comprend des applications spécifiques. Compter 345 à 379 euros TTC la première année selon le modèle (sur la base des versions Business Pack), puis un peu plus d’une centaine d’euros par an. Le système WIP Nav + sur la 508 restylée inclut dorénavant un écran haute définition et une commande intégrée à la console centrale. Quant à la petite 108, si elle ne fait pas partie de la gamme Business, elle n’en est pas moins connectée et propose une fonctionnalité MirrorLink de série à partir de la finition Allure.
Renault est l’un des constructeurs parmi les plus impliqués dans les systèmes connectés. Sa petite Twingo en constitue l’illustration avec deux possibilités : une application Android ou iOS pour utiliser son smartphone en lieu et place d’un système intégré (R&Go, avec une ergonomie très simplifiée pour distraire le moins possible le conducteur) ; ou bien le système maison R-Link Evolution avec une ergonomie proche de celle d’un écran de smartphone, 12 mois de navigation connectée HD Traffic TomTom inclus, et l’accès au R-Link Store. À l’autre extrémité de la gamme, le français a présenté au salon de l’automobile de Paris son nouvel Espace équipé du système R-Link 2, avec un écran géant placé en position verticale et une nouvelle interface.
Pour le reste de la gamme, le système R-Link avec écran 7 pouces tient la tête d’affiche, avec des tarifs variables d’environ 200 à 590 euros TTC selon les modèles et en option en version Business Eco2. R-Link propose des services gratuits mais il faut un abonnement « découverte » pour accéder au R-Link Store et à ses applications dédiées (149 euros pour les trois ans après les premiers six mois offerts).
La liste des services sur abonnement est longue, avec TomTom Live (navigation avec info trafic) ou Coyote Series (avertisseur de zones de danger), offerts les trois premiers mois, puis contre 349 euros pour les trois ans d’abonnement. R-Link rassemble aussi des services d’information ou de connexion aux réseaux sociaux. Enfin, la Zoé bénéficie en toute logique d’un système aux fonctionnalités connectées adaptées aux contraintes de l’électrique (indication du rayon d’action, etc.).
Présentées au Salon de l’automobile à Paris, les toutes nouvelles Fortwo et Forfour de Smart intègrent en version Business+ un système multimédia connecté avec écran 7 pouces, streaming audio et abonnement de trois ans à la navigation avec Live Services.
Chez Toyota, les systèmes Touch 2, de série à partir du milieu de gamme sur la Yaris, peuvent depuis peu inclure l’avertisseur de danger Coyote Series, gratuit la première année puis ensuite facturé 99 euros TTC par an. Ces systèmes Touch 2 comprennent aussi une fonctionnalité MirrorLink et l’accès à Google Street View et à la recherche locale.
Le constructeur allemand Volkswagen met en avant une palette complète sur sa toute dernière génération de la Passat découverte au Mondial de Paris. Celle-ci s’équipe d’une instrumentation affichée sur un écran haute définition (Active Info Display) modulable, similaire à celui de la nouvelle Audi TT et secondé par le classique écran central de la planche de bord. En plus de la fonctionnalité MirrorLink pour reproduire l’écran du smartphone sur celui de la voiture, la Passat propose le système Car-Net, avec Google Earth, Street View et d’autres informations connectées. Sur la nouvelle Passat Business Trendline, les services Guide & Inform sont offerts la première année.
Au sein du groupe Volkswagen, Skoda se met aussi à la technologie MirrorLink avec sa nouvelle Fabia qui l’inclut en série en haut de gamme Style (version Entreprise à venir). Chez Seat, il faut passer par la liste des options pour équiper une Leon Business du pack navigation Pro avec MirrorLink ainsi que d’autres fonctions multimédia (875 euros TTC).
Particulièrement valorisé par Volvo pour ses fonctions connectées, le tout nouveau XC90 lancé en 2015 bénéficie d’un double écran multimédia, vertical sur la planche de bord, et panoramique en lieu et place de l’instrumentation classique.
Les gammes Business de Volvo incluent le système Sensus Connect de série avec une nouvelle interface et la possibilité de réservation de services en ligne. Avec la V40 Momentum Business, comptez 840 euros TTC en supplément pour adopter le système Sensus Pro avec modem intégré, fonction hotspot WiFi, service d’appel des secours manuel ou automatique en cas d’accident, service On Call (assistance routière et ouverture des portes à distance) et localisation et immobilisation en cas de vol.
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