
Dans les dépenses logistiques d’ERDF, la flotte se positionne comme le deuxième plus gros poste, derrière l’immobilier, avec 18 000 unités dont environ 7 250 véhicules légers et 6 200 utilitaires de 3 m3. Pour verdir ce parc, ERDF s’est engagé contractuellement avec la centrale d’achats publics Ugap à acquérir d’ici deux ans une flotte de 1 500 à 2 000 modèles électriques. Baptisé Ecoflot 2015, ce projet se situe à mi-parcours, avec une progression exponentielle.
Une flotte électrique en construction
ERDF a ainsi mis en service 98 véhicules électriques en 2012, majoritairement des Kangoo Z.E. Sur ce total, 52 véhicules ont rejoint le...
Dans les dépenses logistiques d’ERDF, la flotte se positionne comme le deuxième plus gros poste, derrière l’immobilier, avec 18 000 unités dont environ 7 250 véhicules légers et 6 200 utilitaires de 3 m3. Pour verdir ce parc, ERDF s’est engagé contractuellement avec la centrale d’achats publics Ugap à acquérir d’ici deux ans une flotte de 1 500 à 2 000 modèles électriques. Baptisé Ecoflot 2015, ce projet se situe à mi-parcours, avec une progression exponentielle.
Une flotte électrique en construction
ERDF a ainsi mis en service 98 véhicules électriques en 2012, majoritairement des Kangoo Z.E. Sur ce total, 52 véhicules ont rejoint le programme Infini Drive cosigné avec La Poste. Ces modèles s’ajoutent aux quelques dizaines de véhicules électriques de première génération, à l’image de ces Peugeot 106 acquises dans les années 2000 et encore
opérationnelles.
« Nos récentes acquisitions comprennent exclusivement des Peugeot iOn et des Kangoo Z.E. Les premières, au nombre de vingt, sont destinées au personnel de l’encadrement, de l’ingénierie, en contact avec les collectivités ; les seconds succèdent pour la plupart aux véhicules bleus réservés aux interventions auprès des particuliers. Afin d’accélérer la croissance de nos dotations, nous prévoyons la livraison de 300 unités supplémentaires pour fin 2013 », avance Bruno Dobrowolski, directeur du projet Ecoflot 2015 au sein de la direction du développement. Chez ERDF, le déploiement d’une flotte électrique s’inscrit dans une logique volontariste et de long terme. Et l’électrique est désormais privilégié au gaz naturel véhicule (GNV), solution historiquement retenue pour les modèles propres. « Nous préférons changer le parc de GNV au profit de véhicules électriques aux performances compatibles avec les métiers concernés », explique Bruno Dobrowolski.
Un engagement fort d’ERDF dans l’électrique
Une décision en ligne avec la politique environnementale d’ERDF, parfois complexe à expliquer au personnel. « Les véhicules électriques de première génération n’offraient que 60 km d’autonomie alors que nos techniciens parcourent en moyenne 100 km par jour, ce qui freinait alors le déploiement en masse de l’électrique », reprend le responsable. Avant d’ajouter que les derniers progrès sur l’autonomie ont convaincu les utilisateurs.
ERDF a également su tirer les enseignements des premières livraisons. « Nous avons décidé de concentrer la mise en service de l’électrique sur quelque pôles ciblés », relate Bruno Dobrowolski. L’objectif : « Générer un taux de pénétration suffisant sur chaque pôle, entre 20 et 25 %, afin d’obtenir une visibilité externe attestant de l’engagement d’ERDF dans la mobilité, et de bénéficier d’une bonne qualité de service et de maintenance. » Un pari bien engagé : le groupe constate de fait une amélioration des prestations techniques et de l’accompagnement des constructeurs.
Un travail de persuasion à mener en interne
« Mais la réussite du projet repose aussi sur une participation indispensable du management, la formation des équipes et une écoute des besoins métiers. Alors que le conducteur s’est longtemps vu confier un véhicule thermique, il faut le convaincre de la nécessité de changer de paradigme », souligne Bruno Dobrowolski. En rappelant que la mise en service de ces véhicules propres est plutôt centrée sur le milieu urbain, parfois en auto-partage, et sur des distances maîtrisées et limitées.
« Nous avons d’ailleurs lancé une campagne d’information et de communication autour de l’électrique. Nous faisons circuler dix démonstrateurs qui comprennent une borne, un véhicule, des supports de communication et un cordon d’alimentation pour réaliser des présentations en direct auprès de nos collaborateurs dans nos huit régions », poursuit le directeur d’Ecoflot 2015.
Pour autant, ERDF ne renonce pas à l’acquisition de modèles thermiques et inscrit son projet de déploiement de l’électrique dans un programme de renouvellement global de son parc depuis fin 2010. « L’âge moyen de nos véhicules avait atteint six ans et nous souhaitons le diminuer de moitié avant 2018 », anticipe Stéphane Kodjabachian, référent véhicule d’ERDF.
Une initiative qui reste aussi en accord avec les ambitions de constituer une flotte toujours plus verte. En effet, les motorisations les plus récentes se montrent moins gourmandes en énergie et la facture de carburant s’en ressent. Le rajeunissement de la flotte a entraîné un recul de 3 % des consommations de carburant qui, conjugué à l’acquisition de modèles électriques, a dégagé une économie de près de 650 000 litres de carburant entre 2011 et 2012.
CO2 et TCO sont orientés à la baisse
Autre conséquence : sur la même période, les émissions de CO2 ont été réduites de 6 %. Et ce programme devrait contribuer à diminuer le coût total de possession de l’ordre de 4 à 5 points de pourcentage. Une économie non négligeable « sachant que le TCO moyen varie entre 3 500 et 4 000 euros par an pour chaque véhicule », complète Stéphane Kodjabachian.
Renouveler le parc demeure un lourd chantier, avec un montant des investissements de 35 millions d’euros sur cinq ans. « C’est un tiers de plus par rapport au budget jusqu’à maintenant consacré à ce renouvellement », note Stéphane Kodjabachian. Un montant qui s’explique par le choix de financement : acheter les véhicules bleus s’avère plus pertinent que de louer, notamment du fait des équipements intérieurs spécifiques.
« À terme, cet investissement se traduira par une baisse de nos dépenses d’exploitation, ou du moins par un maintien au niveau actuel », ajoutent les deux responsables. Car au delà du carburant et du CO2, ERDF mise aussi sur une rationalisation du parc. « Aujourd’hui, le nombre de véhicules par salarié avoisine 0,55 ; nous visons un ratio de 0,5 pour 2016 », observe Stéphane Kodjabachian.Autre levier d’optimisation, l’éco-conduite, une fois mis en place, devrait générer une réduction des coûts de sinistralité de l’ordre de 15 à 20 % et de carburant de 5 à 10 points de pourcentage sur le coût total de possession de la flotte. « Pour le moment, des initiatives régionales sont menées à bien comme la phase de formation expérimentale sur des véhicules thermiques en Bourgogne », rappelle Stéphane Kodjabachian. « Et nous travaillons avec Mobigreen, filiale de La Poste spécialisée dans l’éco-conduite, pour développer notre propre programme de formation », reprend Bruno Dobrowolski.
Les pistes de l’éco-conduite et de l’auto-partage
Autre axe de progression, l’auto-partage démarre doucement et pourrait porter sur environ 40 % des véhicules de société. « Sur la base des temps de présence de nos collaborateurs, nous sommes en mesure de calculer combien de véhicules sont nécessaires. Néanmoins, cette démarche reste prudente car les conducteurs sont encore attachés à leur véhicule », conclut Bruno Dobrowolski.
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