Pour les véhicules de moins de 3,5 t, l’Établissement français du sang (EFS) ne recourt plus à l’achat depuis 2012, suite à un rapport réalisé par Christine Aubert, chargée de mission nationale sur le parc automobile pour l’EFS, et responsable achats pour la région Hauts-de-France-Normandie.
Basée notamment sur l’expertise acquise par la région Nord de l’EFS en LLD depuis 2001, l’analyse avantages-inconvénients a été en faveur de la LLD. « Cela permet de conserver les investissements pour le cœur de métier, de simplifier la tâche et d’optimiser le temps de gestion du parc. Tout en supprimant le risque financier de la revente qui n’est pas...
Pour les véhicules de moins de 3,5 t, l’Établissement français du sang (EFS) ne recourt plus à l’achat depuis 2012, suite à un rapport réalisé par Christine Aubert, chargée de mission nationale sur le parc automobile pour l’EFS, et responsable achats pour la région Hauts-de-France-Normandie.
Basée notamment sur l’expertise acquise par la région Nord de l’EFS en LLD depuis 2001, l’analyse avantages-inconvénients a été en faveur de la LLD. « Cela permet de conserver les investissements pour le cœur de métier, de simplifier la tâche et d’optimiser le temps de gestion du parc. Tout en supprimant le risque financier de la revente qui n’est pas notre métier », expose Christine Aubert.
« En tant qu’établissement public, je dois demander une dérogation à chaque appel d’offres car la règle dans le public est celle de l’achat. Je dois donc démontrer notre bonne gestion en LLD et demander l’autorisation au contrôleur général économique et financier de poursuivre », explique cette responsable.
Le choix de la LLD
L’EFS a retenu Public LLD (Arval), titulaire du marché public notifié en 2015. L’établissement a choisi de lancer son propre marché, l’offre de l’Ugap n’étant pas la plus avantageuse économiquement. Actuellement, 737 véhicules sont loués et ceux encore détenus sont retirés progressivement.
Les véhicules sont loués au maximum cinq ans, maintenance comprise, avec des couples durée-kilomètres de 36 à 60 mois et de 40 000 à 120 000 km. Chaque région optimise ces couples en fonction de ses lois de roulage, de l’énergie du véhicule et du TCO. Une fois par an, en cas de dérive kilométrique, les contrats sont ajustés ou bien le véhicule est changé d’affectation pour réduire ou accroître les kilomètres parcourus.
Le juste prix
Pour harmoniser le parc et centraliser la gestion à l’échelle nationale, un réseau de chefs des parcs régionaux a été créé. Cette fonction a été professionnalisée en envoyant certains en formation et en programmant des réunions communes. Ce réseau fonctionne avec les douze régions métropolitaines mais une restructuration nationale est en cours : en 2020, il ne devrait rester que six ou sept régions. La Normandie et les Hauts-de-France sont déjà en train de fusionner, ainsi que Centre-Atlantique, Pays-de-Loire et Aquitaine Limousin.
Prochaine étape : la mise en place d’un logiciel commun pour la gestion de la flotte et d’un marché de maintenance pour les véhicules en pleine propriété, en partenariat avec la direction administrative et financière.
L’autopartage est aussi d’actualité pour diminuer le nombre de véhicules et optimiser les temps d’utilisation. Deux régions, Hauts-de-France-Normandie et Grand Est, avec chacune huit véhicules en autopartage, se sont proposées comme pilotes. « Avec un logiciel d’autopartage, nous pourrons couvrir plusieurs sites. Un agent qui dépend d’un site pourra prendre un véhicule dans un autre site en cas d’indisponibilité dans son site. Avec le logiciel, nous saurons aussi qui fait le même parcours afin de favoriser le covoiturage. Suite à ce test et après une étude économique, les sites seront équipés soit de l’autopartage soit d’une armoire à clés », prévoit Christine Aubert. À noter qu’en région Hauts-de-France, le responsable logistique et du parc auto a établi des armoires à clés avec des badges d’accès au pool pour chaque salarié.
L’EFS restreint aussi ses déplacements administratifs grâce à un marché national de visio-conférence. « En revanche, pour notre cœur de métier, la collecte du sang, il est beaucoup plus difficile de limiter les trajets : à chaque renouvellement de marché, le programme des tournées régulières et programmées est revu par les services logistiques », souligne Christine Aubert.
Afin de respecter la loi sur la transition énergétique, l’EFS compte augmenter le nombre de modèles électriques – six sont déjà en parc dont deux dans la région Nord – et mieux équilibrer entre essence et diesel. C’est l’un des objectifs du prochain catalogue revu tous les six mois.
Principal problème : les émissions de CO2 de l’essence. « Pour nos gammes, le diesel est souvent plus performant et les constructeurs ne font pas assez d’efforts pour baisser ces émissions sur l’essence », affirme Christine Aubert. Or en un an, l’EFS a fait passer de 146 à 137 g ses émissions moyennes, tous véhicules confondus.
L’électrique fait son entrée dans le parc
« Pour l’électrique, cela dépend aussi du coût et des modèles disponibles. Si le coût d’entretien est moins élevé, le TCO d’une Zoé électrique reste supérieur à celui d’une Clio essence malgré une prime d’État. Nous sommes en phase de retour d’expérience et de négociation avec les services financiers de l’EFS pour définir une stratégie ”véhicules propres”. Dans le dernier catalogue, pour les voitures de fonction, nous avons intégré un modèle électrique et un hybride », indique cette responsable.
Autre écueil de l’électrique : l’autonomie n’est pas en adéquation avec la couverture géographique de chaque région. Christine Aubert compte sur le logiciel national de gestion de flotte et la poursuite de l’informatisation pour mieux connaître le kilométrage effectué par chaque véhicule et donc définir ceux compatibles avec l’électrique.
« Pour la recharge, nous installons des bornes sur tous nos sites et il y en a toujours plus dans les centres commerciaux, y compris dans les petites villes, ce qui est pratique quand nous nous déplaçons pour la collecte du sang », ajoute Christine Aubert.
Une autre piste est celle du GNV : la région Nord va acquérir deux camions GNV et éventuellement de plus petits véhicules. Un test qui sera peut-être élargi aux autres régions. Enfin, des cours d’éco-conduite et de prévention aux risques routiers sont en place depuis deux ans, sur une journée, avec Public LLD.
La flotte de l’EFS en chiffres
• 1 000 véhicules Le parc de l’EFS comprend 1 000 véhicules, soit 600 VP, 298 VUL et 102 véhicules au-delà de 3,5 t. Mis à part 33 voitures de fonction, tous les véhicules sont des véhicules de service.