
Delta-EE, cabinet de recherche et de conseil, a publié le 13 janvier 2021 une étude concernant l’électrification du parc automobile français. Il s’est plus précisément intéressé au marché de la recharge électrique.
Au cours de l’année 2020, le cabinet a ainsi interrogé plus de cinquante entreprises telles que des fournisseurs d’énergie, des fabricants de bornes de recharge et des constructeurs automobiles. Puis, ces données (retours d’expériences et visions du marché de l’électrique) ont été recoupées avec d’autres analyses telles que des sondages de propriétaires de VE (véhicule électrique).
Une recharge trop lente
Les résultats de l’étude montrent que le parc de bornes de recharge électrique reste insuffisant pour démocratiser le VE en France. Delta-EE a effectivement dénombré environ 45 000 bornes de recharge publiques à la fin de l’année 2020. Pour rappel, le gouvernement a pour objectif que 100 000 points de recharge publics soient implantés dans l’Hexagone d’ici la fin 2021.
Parmi ces bornes recensées, environ 7 % sont à très haute puissance (HPC ou recharge rapide). La batterie d’un VE peut ainsi se recharger à 80 % en trente minutes. « Les Français attendront encore un peu avant de pouvoir recharger leur véhicule électrique en station pendant leurs courses », commente le cabinet.
Quant à la recharge à domicile, les Français seraient sous-équipés par rapport à leurs voisins européens selon les résultats de l’enquête. En effet, seuls 40 % des propriétaires d’un VE sont équipés d’un chargeur en mode 3 (plus sécurisé, puisque la prise de la borne est directement reliée au réseau électrique du bâtiment) en France, contre 50 % en moyenne. Dans le détail, 47 % pour l’Allemagne et les Pays-Bas, 50 % pour le Royaume-Uni et 60 % pour la Norvège.
Miser sur les flottes d’entreprise
En France, « plus de 70 % des véhicules utilitaires légers électriques en circulation sont immatriculés au nom d’une société », selon le cabinet. Les entreprises comptabiliseraient ainsi 50 % des nouvelles ventes de VE en 2020. Pourtant, « 65 % des VE sont entreposés dans les locaux d’entreprise après une journée d’utilisation, faute d’une offre de recharge publique suffisante », révèle Delta-EE.
Pour répondre à cette électrification croissante des flottes d’entreprises, divers acteurs du secteur automobile et du bâtiment, tels que les loueurs longue durée et les fournisseurs d’énergie, « diversifient leurs activités en proposant des services de gestion de flotte électrique », constate le cabinet.
Si le marché du VE en France est principalement aux mains des groupes français – 68 % des ventes de VE sont détenues par les groupes Renault et PSA en 2020 – celui des infrastructures de recharge reste très hétéroclite. Les équipementiers tels que Schneider, Legrand et DBT, se disputent le marché avec des start-up européennes (New Motion et Circontrol notamment) et françaises (iES, Borne Recharge Service, G2Mobility par exemple).
« Le véhicule électrique a connu un vrai boom en 2020 mais seules des offres d’infrastructures de recharge adaptées aux besoins des entreprises et des particuliers permettront d’accélérer son taux d’adoption sur long terme », conclut Arthur Jouannic, responsable du développement commercial en Europe et directeur du bureau français chez Delta-EE.
