
La Commission européenne vient de publier la troisième et dernière partie de son pack de réglementation pour la mobilité « Europe on the Move ». Comme annoncé en avril, elle y propose notamment un nouveau cadre d’action pour la sécurité routière sur la période 2021-2030. Il s’accompagne d’un plan d’action devant être élaboré plus en détail avec les États-membres d’ici mi-2019.
« En 2017, 25 300 personnes ont perdu la vie sur les routes de l’UE et 135 000 autres ont été gravement blessées, rappelle la Commission. Or, l’Europe s’est fixé pour objectif de diviser par deux d’une part le nombre de de tués sur les routes entre 2010 et 2020, et d’autre part le nombre de blessés graves entre 2020 et 2030 (voir notre brève), avec la volonté de se rapprocher au plus près de zéro en 2050.
Des dispositifs avancés de sécurité bientôt en série ?
Pour y parvenir, la Commission propose que, d’ici trois ans, tous les nouveaux modèles mis sur le marché soient équipés en série de dispositifs avancés de sécurité. La liste diffère selon les véhicules (VP, VU, PL ou bus), mais tous devront notamment disposer d’une caméra de recul ou d’un système de détection, d’un dispositif intelligent d’adaptation de la vitesse, ou encore d’un système de détection de la somnolence et de l’attention. Ces systèmes viendront compléter l’eCall, obligatoire depuis le 30 avril 2018.
La Commission avait été encouragée en ce sens par plusieurs ministres des transports, puis par une résolution non contraignante adoptée en novembre 2017 par les députés européens. À noter qu’elle compte également corriger certaines lacunes de la législation, telle l’exemption des essais de collision pour les SUV.
Vers une infrastructure routière plus « pardonnante » ?
En parallèle, la Commission souhaite mettre à jour le règlement sur la sécurité générale pour améliorer la sécurité des piétons et des véhicules. De même, elle propose de réviser les règles européennes quant à la gestion de la sécurité des infrastructures, en cartographiant les risques à l’échelle du réseau et en se basant sur l’approche « Safe System ». Cette dernière part du principe que les décès et les blessures graves sont en grande partie évitables en cas de collision, grâce à des véhicules et à une infrastructure routière « pardonnant » les erreurs.
En complément, la Commission a accordé un montant supplémentaire de 450 millions d’euros à la Connecting Europe Facility pour soutenir des projets contribuant à la sécurité routière, à la numérisation et à la multimodalité dans les États membres.
Il s’agit désormais de faire approuver ces propositions par les 28 États-membres de l’Union et le Parlement européen.