
Sur les 500 start-ups candidates à la première édition de l’European Startup Prize for Mobility, dix ont été sélectionnées pour présenter leurs solutions et technologies lors d’un tour des « salons de la tech », avec pour objectif de faciliter leur développement à l’échelle européenne.
Selo Via ID, qui a analysé les profils des candidats, sept pays étaient fortement représentés : la France (trois start-ups françaises font d’ailleurs partie des finalistes), l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, la Finlande et les Pays-Bas. Et la mobilité ne s’arrête pas aux frontières : « La plupart des 50 meilleures start-ups de la mobilité opère dans quatre pays ou plus », précise l’incubateur. Les start-ups allemandes et françaises sont toutefois les plus avancées, avec des équipes de plus de dix collaborateurs en moyenne.

Améliorer la mobilité des personnes en ville
Les projets restent centrés sur la mobilité urbaine : « “Ville” est l’un des mots les plus cités par le top 50 des start-ups de la mobilité », poursuit Via ID. De plus, les start-ups souhaitent plus souvent améliorer la mobilité des personnes (59 % des projets) que celle des biens (14 %), les 27 % restants combinant les deux aspects.
L’accélérateur point également des différences de culture : « Alors que les start-ups espagnoles et françaises sont orientées services (29 % et 25 %), les start-ups finlandaises et allemandes mettent davantage en exergue leurs compétences techniques et logicielles au service de la mobilité (24 % et 22 %). » Seul consensus : le format plateforme, adopté par un tiers des 50 premières start-ups.

Des difficultés dues à l’hétérogénéité des réglementations
Le cabinet Boston Consulting Group a quant à lui interrogé 200 start-ups issues de 23 pays parmi les 500 candidates, via un questionnaire en ligne. Il en est ressorti que se développer au niveau européen est une priorité pour 78 % des sondés, dont 17 % non-européens. Les autorités publiques sont considérées comme des partenaires par 36 % des sondés, et les grandes entreprises de mobilité par 34 % d’entre eux. Cependant, « le financement, l’accès aux villes et aux gouvernements et les différences de règlementation entre les pays apparaissent comme les plus grands obstacles à un développement européen », a indiqué Joël Hazan, directeur associé au Boston Consulting Group et fellow du Bruce Henderson Institute.
Autre enseignement du questionnaire : 72 % des porteurs de projet ont lancé leur start-up après trente ans, et 81 % d’entre eux avaient déjà eu une expérience professionnelle auparavant. Enfin, 26 % des sondés ont choisi le secteur de la mobilité pour son impact sociétal, et 23 % dans le but de réduire les « externalités environnementales ».
Les 10 start-ups lauréates
- AddSeat (Suède) : véhicule électrique facilitant les courts déplacements des personnes à mobilité réduite.
- AppyParking (Royaume-Uni) : informe les usagers en temps réel sur l’état de stationnement dans les rues.
- Atsuke (France) : solutions de services mobiles pour permettre un commerce et une relation client omnicanal.
- Cargonexx (Allemagne) : plateforme de mise en relation de propriétaires d’utilitaires avec des professionnels ayant des besoins en fret.
- Cocolis (France) : plateforme collaborative de transport de colis par des particuliers
- Klaxit (France) : offre de covoiturage pour les détenteurs de pass transport.
- MaaS Global (Finlande) : achat de tickets de transports en commun via une application.
- NRGkick (Autriche) : technologie de chargement des voitures électriques.
- Tracefy Smart Mobility solutions (Pays-Bas) : connexion internet en temps réel pour relier les e-bikes à un GPS, une plateforme, une application, ou pour échanger des données.
- Voltia e-mobility (Slovaquie) : fournisseur de flottes d’utilitaires électriques dégageant zéro émission de CO2.
Quatre de ces start-ups remporteront un accompagnement par des cabinets d’avocats suite à une session de pitchs, le 22 février prochain à Bruxelles. Un prix spécial a également été accordé à la start-up suisse BestMile qui commercialise une plateforme de gestion de flottes de véhicules autonomes. De plus, trois start-ups ont été mises en avant pour la « qualité de leur développement européen » : les françaises Drivy et Stuart et l’estonienne Txfy.