325 millions : c’est le chiffre qu’il faut retenir concernant l’activité d’Eurotunnel. Il s’agit du nombre de voyageurs transportés depuis la mise en service du tunnel en mai 1994. Le succès de ce service ne s’est pas démenti au fil des années : en 2013, ce sont 56 000 voyageurs par jour qui ont traversé la Manche. Et ceci de façon plutôt écologique puisque chaque navette Eurotunnel rejette 175 kg de CO2 en moyenne par traversée.
Des véhicules variés, un grammage contrôlé
Afin d’assurer le bon fonctionnement du service, Eurotunnel dispose d’un parc de 250 véhicules d’opération et d’entretien dont 60 opèrent outre-Manche, auxquels s’ajoutent 70 véhicules commerciaux et de fonction. « En tant que moyen de transport vert, nous sommes également attentifs à l’impact de cette flotte sur l’environnement », souligne Michel Boudoussier, directeur général adjoint d’Eurotunnel.
Le verdissement passe avant tout par un nombre maîtrisé de véhicules en parc. À chaque renouvellement, l’entreprise se pose la question de savoir si le véhicule est réellement utilisé ou non. En complément, un outil de gestion par intranet a été mis en place pour créer un système de mutualisation entre services proches géographiquement. Ces mesures ont porté leurs fruits : la taille du parc a légèrement diminué de 3 % en trois ans, alors que l’activité ne cesse de progresser.
« D’année en année, malgré la montée en puissance de notre activité, nous allouons un budget stable à notre flotte. Comme tout bon gestionnaire, nous faisons le choix de l’optimisation », illustre Michel Boudoussier.
Des systèmes de transport du tunnel de service (STTS), aux plus classiques Clio, la flotte se révèle extrêmement diversifiée. Un mot d’ordre cependant, veiller à limiter les émissions des véhicules quels qu’ils soient. Tandis que le grammage des modèles commerciaux et de fonction ne dépasse jamais les 130 g, l’entreprise s’engage à référencer dans son catalogue des véhicules de petite cylindrée, moins gourmands en carburant.

« Sachant que la plupart de nos véhicules circulent dans un périmètre limité, nous n’avons effectivement pas la nécessité de doter nos collaborateurs de modèles puissants », reprend le directeur général adjoint. Le plus gros du bataillon se compose donc de Twingo DCi à 85 g et 95 g, de Mégane à 104 g mais aussi de Kangoo Express à 123 g.
Mais au-delà d’une politique de contrôle du grammage de CO2, Eurotunnel a aussi fait le choix de l’électrique. Après une première tentative dans les années 2000 avec des Peugeot 106, l’entreprise mise depuis 2012 sur des Kangoo Z.E. et des Zoé, destinés au transfert des équipes entre les différents quais des deux terminaux sur chaque rive de la Manche. La flotte compte actuellement 21 modèles électriques, dont 17 en France et quatre au Royaume-Uni, soit un peu moins de 10 % du parc total.
Le choix de l’achat pour le véhicule électrique
Pour ces modèles, l’entreprise a fait le choix de l’achat pour deux raisons, explique Michel Boudoussier : « Incertains de la valeur résiduelle, les loueurs longue durée sont encore réticents à proposer ce type de véhicules aux flottes. Une incertitude qui se traduit par des loyers plus élevés. De plus, nous avons opté pour l’achat car nous croyons en la fiabilité de cette technologie, et espérons amortir nos véhicules électriques sur un plus long terme. »
Au final, l’électrique s’avère effectivement plus coûteux que le thermique. Pour Eurotunnel, ce coût supplémentaire n’est pourtant pas la mer à boire : « La bonne gestion de la flotte nous a permis de dégager des économies que nous investissons dans ces modèles électriques », précise Michel Boudoussier.
L’électrique se veut aussi un choix totalement accepté par les collaborateurs, comme l’observe le directeur général adjoint : « Tout changement entraîne des réticences. Mais aujourd’hui, nous sommes passés de l’acceptation à l’enthousiasme : les conducteurs sont séduits par ces modèles qu’ils jugent agréables à conduire. Leurs réticences ont été contrebalancées par notre détermination à demeurer une entreprise verte. »
Prochaine étape donc, étendre l’électrique à d’autres services et convertir une partie de la flotte destinée à la maintenance, notamment à l’intérieur du tunnel de service. À noter que les prestataires ne sont pas non plus étrangers à cette démarche. ISS Services, spécialiste des services aux entreprises et chargé de diverses missions sur le site d’Eurotunnel à Coquelles, a ainsi remplacé onze de ses 25 véhicules par des Zoé.
Conducteurs et prestataires s’impliquent
Autre exemple, au Royaume-Uni, Railscape, société qui réalise des missions de nettoyage, de déneigement et d’entretien des espaces verts, a aussi adopté des modèles électriques du côté du terminal anglais.
Le choix de l’électrique a eu un impact sur l’environnement, mais aussi sur l’image de la société. Ces véhicules électriques circulent à proximité des clients qui sont donc en mesure d’apprécier l’engagement en matière de transports verts. Et Eurotunnel ne compte pas s’arrêter là. Pour les modèles plus spécifiques, tels que les bus transportant les chauffeurs de camion, il est envisagé d’employer d’autres motorisations alternatives de type hybride ou GNV.
La flotte d’Eurotunnel en chiffres
Le parc automobile d’Eurotunnel comprend 250 véhicules d’opération et d’entretien, 70 véhicules commerciaux et de fonction, ainsi que 21 modèles électriques.