Athlon a ainsi créé il y a trois ans My Serenity Fleet qui garantit le montant de la facture en fin de contrat. « Cette solution s’adresse à tous nos clients, précise Gérard de Chalonge. Pour les flottes avec plus de 30 voitures, nous analysons les coûts de remise en état et garantissons un montant forfaitaire mutualisé par véhicule restitué sur l’année. Si en fin de contrat la facture est inférieure à celle prévue, nous remboursons la différence, et assumons le risque si elle est supérieure. » Seule exception : les véhicules avec plus de 1 700 euros de frais de dépréciation sont exclus.
Une solution adaptée pour les petites flottes et les particuliers ?
LeasePlan a aussi lancé un produit d’assurance incluant la garantie pertes d’exploitation, la garantie restitution anticipée et la garantie frais de dépréciation. « La prime d’assurance est lissée sur la durée du contrat et les (éventuels) frais de dépréciation sont pris en charge à hauteur de 1 200 euros TTC par véhicule, détaille Stan Deveaux. Au-delà, nous estimons qu’il s’agit d’un sinistre qui aurait dû être réparé avant la restitution. » Chez LeasePlan, cette assurance est obligatoire pour les particuliers et fortement conseillée pour les petites flottes souhaitant passer à la LLD. « Par rapport à des parcs plus importants, ces clients n’ont pas la capacité de mutualiser les risques entre leurs véhicules restitués en état standard et ceux abîmés », explique Stan Deveaux.
Et les autres loueurs suivent. « Nous y réfléchissons et notre produit sera probablement adapté pour les petites flottes, voire les particuliers, afin de prévoir au maximum le budget de leur véhicule », note Éric Fulcheri d’Arval France. Dans certains cas, le loueur inclut déjà une provision dans le loyer mensuel, déduite du montant de facturation en fin de contrat.
ALD travaille aussi sur le sujet. Selon Hugues de Monteville, l’assurance restitution peut notamment être pertinente lors de la transition de l’achat à la LLD, mais n’est pas utile pour les « bonnes flottes ». Et attention : « Il ne faut pas produire l’effet inverse et que les entreprises ne se soucient plus de rendre leurs véhicules en bon état », pointe-t-il.
Une forme de déresponsabilisation ?
« L’assurance restitution revient un peu à une déresponsabilisation : que le véhicule soit rendu propre ou avec de nombreux dommages, l’entreprise va globalement régler le même montant », s’inquiète aussi Bertrand Durand pour Macadam. Qui cite l’Espagne où cette pratique est très courante sous la forme de “self-assurance“ ou de forfait dommages : « Une voiture est y restituée avec 13 à 14 dommages en moyenne, contre 7 à 8 en France. »
Pour le cabinet de recrutement PageGroup France, Christophe Isaac n’a pas souhaité se mettre à l’assurance restitution : « Nous ne voulions pas polluer les cotations avec des éléments financiers que nous ne maîtrisons pas. Ces éléments se seraient retrouvés noyés dans le loyer. Nous souhaitons conserver la transparence des cotations, leur comparabilité dans le temps ou avec d’autres loueurs en cas d’appel d’offres. »