
Pour Feroway, Stéphane Peltier a étudié la télématique en 2019, après une discussion avec un commercial de Peugeot. À la tête d’une flotte de 238 véhicules, ce responsable gère l’intégralité du parc de l’agence ETF Services Feroway, à Cergy-Pontoise (95). Auparavant conducteur de trains grandes lignes, Stéphane Peltier occupe la fonction de responsable matériels de Feroway depuis 2017.
Une centaine de véhicules de Feroway s’équipent donc aujourd’hui d’un boîtier télématique Kuantic. Et leur nombre augmente au fur et à mesure du renouvellement du parc (entre 60 et 90 véhicules par an) engagé depuis janvier 2020. Feroway réceptionne ses véhicules avec le boîtier déjà intégré, dont le prix est compris dans loyer du véhicule.
Avec cette flotte, les équipes Feroway interviennent 24 h/24 et 7 j/7, sur les zones en travaux des voies ferrées, pour la SNCF, ETF et d’autres grands opérateurs comme Colas et Eiffage Rail, en France. Ces agents sécurisent 250 chantiers par an – renouvellement d’appareils de voie, de caténaires, de rails et de ballast, etc. – pour assurer ainsi les trajets réguliers de 4 500 trains par an. Ils acheminent notamment des engins spéciaux et régulent la circulation autour de ces chantiers.
Feroway : la télématique pour suivre l’entretien
« Toutes les missions des collaborateurs nécessitent des véhicules de service pour circuler entre les chantiers. Un véhicule de service tombant en panne constitue un risque de créer du retard sur les chantiers, et par conséquent, sur le trafic ferroviaire. Lorsque les clés sont données au conducteur, nous ne revoyons que très rarement les véhicules au siège, mais plutôt quatre ans plus tard avant la restitution, indique Stéphane Peltier. Dans ces conditions, la télématique permet de garder un état de veille sur la flotte, de la gérer à distance et de parer aux éventuels dysfonctionnements. »
Ce gestionnaire de parc vérifie l’état du parc sur un tableau de bord centralisé, avec des alertes d’entretien périodiques (révisions) et en cas d’anomalies. Suite à la mise en place de la télématique, Feroway aurait ainsi réduit ses factures d’entretien sur les pièces de rechange pour sa flotte. « Avec cette maintenance prédictive, les voitures sont mieux entretenues. Il n’arrive plus jamais que les véhicules tombent en panne faute d’entretien, avance Stéphane Peltier. Nous avons eu dernièrement une casse moteur d’un véhicule qui avait dépassé 7 000 km sur son contrat mais il n’était pas équipé de télématique. Un coût supplémentaire puisqu’un moteur coûte environ 8 000 euros. »
En 2021, Feroway a déboursé 252 000 euros pour les réparations de sa flotte sur un total de 117 véhicules, dont 101 000 euros pour les remises en état. Cela représente 1 059 euros de coûts de réparations par véhicule.
Réduction des frais de carburant
Avec la télématique, Stéphane Peltier a également remarqué que certains agents roulaient beaucoup plus que d’autres en fonction de leurs missions. En 2017, 2 400 l de gazole étaient consommés en moyenne par véhicule. En 2022, cette consommation a été réduite de 28 % par rapport à 2017, soit 1 728 l par véhicule, en parallèle d’une réduction du coût des péages. La télématique a donc permis au gestionnaire d’optimiser les trajets des collaborateurs afin de réduire les dépenses en gazole. Les collaborateurs parcourent en moyenne 42 000 km par an.
Stéphane Peltier contrôle les dépenses de carburant, en comparant le nombre de kilomètres parcourus, remontés dans l’outil Kuantic, et les ravitaillements en stations-service facturés par les cartes carburant. C’est ainsi que ce gestionnaire a constaté certains abus. « Des agents rentraient chez eux avec leur véhicule alors que des frais d’hôtel et de déplacements étaient engagés, relate Stéphane Peltier. La télématique nous signale qui était au volant à l’instant t et au kilomètre k. Ainsi, plus d’hésitations pour attribuer les kilométrages, les amendes ou les dépenses de carburant à chaque conducteur ! » Des abus que confirme Christian Hanypsiak, responsable commercial Kuantic : « Généralement, 30 % des saisies kilométriques à la pompe sont erronées. »
Feroway : la télématique pour la flotte partagée
« Je souhaitais déployer l’autopartage depuis des années. Mais il y a quatre ans, cela restait encore peu envisageable, compliqué et coûteux. Avec Kuantic, nous avons trouvé une solution facile à appréhender et à proposer », continue le gestionnaire de parc. Ferroway a ainsi déployé la fonctionnalité de clé numérique Mov’InBlue (ouverture/fermeture des portes via un smartphone) pour un partage « plus efficace des véhicules. » Notons que la flotte de Véhiposte en est aussi équipée.
Chez Feroway, 13 véhicules fonctionnent désormais en autopartage (Peugeot Partner 3 places ou 5 places). En 2022, 16 véhicules (Peugeot Expert) s’ajouteront pour un total de 29 véhicules. À terme, Feroway prévoit une flotte de 37 véhicules en autopartage en France. « Notre solution de carsharing coûte 585 euros pour le hardware et 35 euros d’abonnement par mois par véhicule », rappelle Stéphane Boutonnet, directeur commercial France Kuantic. « Cumulé sur quatre ans, nous y gagnons. Cela nous coûte seulement 3 000 euros par véhicule », ajoute Stéphane Peltier.
Des améliorations pour la sinistralité et la restitution
Ce responsable de Feroway note aussi, avec la télématique, une amélioration de la maîtrise de son parc . L’identification du conducteur avec une clé numérique aurait facilité la gestion administrative des contraventions routières (désignation du conducteur) et fait baisser la sinistralité. « Il y a deux ans, nous avons essayé de mener un challenge d’éco-conduite et de récompenser les meilleurs conducteurs avec des chèques cadeaux de 150 euros. Mais cela n’a pas fonctionné. Nous convoquons désormais systématiquement le conducteur pour toute perte de points égale ou supérieure à 3, selon la convention de Vinci », explique le gestionnaire.
Feroway a enfin changé de système comptable de gestion de flotte, désormais interfacé par API à Kuantic. Les conducteurs peuvent également faire remonter des états des lieux avec photos, en cas d’accrochage. Ces états des lieux sont historisés sur la plate-forme. L’objectif : anticiper la préparation du véhicule avant sa restitution. « Pour l’instant, les agents ne sont pas obligés de prendre de photos avant d’ouvrir les véhicules. Mais s’ils ne le font pas, en cas d’accident, c’est à leurs frais, Nous étudions actuellement une application WeProov pour contrôler les véhicules en chantier. Ce qui nous intéresse, c’est de voir les dégâts non déclarés », conclut Stéphane Peltier.
De gauche à droite, Stéphane Boutonnet, directeur commercial France Kuantic, Stéphane Peltier, responsable matériels de Feroway et Christian Hanypsiak, responsable commercial Kuantic © JV © JV © JV
