
À l’occasion d’une conférence de presse, l’association française du gaz naturel véhicule (AFGNV) a fait le point sur le développement du gaz naturel véhicule (GNV) en France. Selon l’AFGNV, 4 513 véhicules roulant au GNV ont été immatriculés en 2020, soit + 23 % comparé à 2019 (3 668 unités), en majorité des véhicules lourds (2 818 unités). La part de marché du GNV a notamment atteint 4,2 % sur le segment des poids lourds.
Source : AFGNV
Au total, le parc de véhicules GNV circulant en France s’élevait fin 2020 à 24 742 unités dont 8 587 utilitaires légers, 5 227 poids lourds, 4 013 bus, 2 657 véhicules particuliers, 2 065 bennes à ordures, 1 586 véhicules techniques et 607 autocars. Rappelons que la programmation pluriannuelle de l’énergie fixe un objectif de 21 000 PL et BOM, 4 900 bus et cars ainsi que 40 000 VUL roulant au GNV en circulation d’ici 2023 ; puis 54 000 PL et BOM, 7 500 bus et cars et 110 000 VUL en circulation d’ici 2028.
Source : AFGNV
66 % des stations servent du bioGNV
En parallèle, 136 stations publiques étaient en service en France au 31 décembre 2020, soit un total de 175 points d’avitaillement (+ 44 par rapport à 2019). 100 points d’avitaillement supplémentaires sont en projet pour 2021, ce qui devrait porter leur nombre à 275 d’ici la fin de l’année ; auquel s’ajoutent environ 200 stations privatives existantes. L’objectif de 140 stations publiques en service en 2023, fixé dans la programmation pluriannuelle de l’énergie, sera donc dépassé avant l’heure. Reste à atteindre celui de 330 stations pour 2028.
Source : AFGNV
Sur les 175 points d’avitaillement existants, 66 % servent du bioGNC. Pour rappel, le bioGNV, version d’origine renouvelable du gaz naturel véhicule (GNV), est produit à partir de la méthanisation de déchets organiques. Le biométhane n’existe actuellement qu’au format gazeux (bioGNC, pour gaz naturel comprimé), bien que plusieurs entreprises travaillent sur l’épuration et la liquéfaction du biogaz pour produire du bioGNL (pour gaz naturel liquéfié).
Précisons qu’une fois injecté dans le réseau existant de gaz naturel, le bioGNC est mélangé aux molécules de méthane d’origine fossile sans possibilité de les distinguer physiquement. Comme pour l’électricité d’origine renouvelable, un système de garantie d’origine permet donc d’assurer la traçabilité du biométhane produit.
En 2020, le bioGNV aurait ainsi représenté 17,5 % de la consommation française selon l’AFNGV. L’association souhaiterait atteindre 100 % à long terme. Elle met en avant une réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 80 % sur le cycle de vie d’un véhicule roulant au bioGNV par rapport à son équivalent diesel, soit l’équivalent d’un véhicule électrique à batterie. Sans oublier que les véhicules roulant au gaz sont classés Crit’Air 1.

Le CNR publie un indice pour suivre le prix du GNV
Considérant la filière suffisamment mature, le Comité national routier (CNR) – organisme technique en charge depuis 1949 de l’observation des modes de fonctionnement des marchés de transport routier – publie depuis fin 2020 des indicateurs relatifs au GNV, au même titre que pour l’essence et le gazole.
L’indice GNV retrace l’évolution mensuelle du prix moyen du GNV en base 100, avec pour référence le prix enregistré en août 2019. Pour ce faire, un panel d’une cinquantaine de transporteurs français déclare chaque mois le prix du GNV acheté dans le cadre de leurs contrats d’approvisionnement (hors TVA et TICGN incluse). Les transporteurs disposant d’au moins un véhicule GNV sont d’ailleurs invités à rejoindre le panel pour étoffer les statistiques. Notez qu’à l’heure actuelle, l’indice regroupe sans distinction GNL, GNC et bioGNC, les écarts de prix entre les trois versions n’étant pas significatifs.
À partir de ces données, un simulateur d’indexation permet de calculer le taux d’ajustement du coût du transport au coût du carburant, étape obligatoire pour les transporteurs. Par ailleurs, le CNR publie également le prix moyen mensuel du gaz naturel en euros par mégawattheure, tel que négocié entre les fournisseurs et le gestionnaire de réseau. Ce prix au « point d’échange gaz » (PEG) reflète la valeur de marché du gaz naturel. En mai 2021, il s’élevait ainsi à 24,7 euros/MWh.