
Alors que l’hydrogène a été classé comme première tendance de l’année dans le secteur automobile par le cabinet d’audit KPMG, la filière gagne du terrain en France.

« Il y a une forte dynamique d’adhésion à l’association, a indiqué Philippe Boucly, président de l’Afhypac. Nous comptons désormais une quinzaine de grands groupes, avec l’arrivée des équipementiers dont récemment Forestier et Plastic Omnium, et celle des opérateurs de mobilité comme la SNCF, Transdev et Keolis. De plus, nous avons multiplié par trois en trois ans le nombre de PME, PMI et start-ups adhérentes. Nous comptons aussi six territoires parmi nos membres, et espérons être bientôt rejoints par les régions Auvergne-Rhône Alpes et PACA. »
Au total, l’association regroupe aujourd’hui plus de 100 membres dont la diversité témoigne d’un intérêt croissant pour les technologies hydrogènes non seulement pour la mobilité mais plus généralement pour le secteur de l’énergie.
Changer d’échelle pour réduire les coûts
« Les démonstrateurs ont montré que la technologie est mature. Il faut maintenant accélérer et changer d’échelle : tel est le mot d’ordre aujourd’hui, a déclaré Philippe Boucly. Ce qui reste critique, c’est évidemment le coût. » Avec des questions quant à la production de l’hydrogène qui, comme l’électricité, n’est propre que s’il est issu d’énergies renouvelables. Aujourd’hui, dans des conditions optimales, l’hydrogène produit à partir d’électricité revient à 3 ou 4 euros le kilo, contre 2 à 2,5 euros pour l’hydrogène produit formage à la vapeur à partir d’hydrocarbures (taxe CO2 incluse) selon Philippe Boucly.
« La baisse du coût de l’hydrogène sera obtenue à la fois grâce à de la recherche et développement et à des économies d’échelle, a affirmé Philippe Boucly. Pour cela, il faut une synergie entre trois groupes d’acteurs : industriels, politiques et investisseurs. »
Une nécessaire synergie entre les acteurs
Une telle alliance s’est mise en place au Japon avec la création début 2018 du consortium Japan H1 Mobility, un modèle que la France souhaiterait développer. L’Afhypac fédère déjà plusieurs acteurs publics et privés au sein du consortium « Mobilité Hydrogène France ». « La différence, c’est que l’hydrogène s’inscrit depuis 2014 dans une stratégie nationale au Japon, car le pays ne dispose pas d’énergie sur son territoire », a commenté Philippe Boucly. Un premier pas sera bientôt franchi avec la déclinaison du rapport publié par le consortium mondial Hydrogen Council et le cabinet McKinsey pour la France. »
Un autre rapport sur l’évaluation du potentiel de l’hydrogène en France doit être prochainement publié par la Direction Générale de l’Énergie et du Climat (DGEC) et le CEA. « Il y a une prise de conscience des acteurs et une reconnaissance de l’intérêt de l’hydrogène », estime Philippe Boucly. Une évolution que l’Afhypac compte accélérer grâce à la deuxième édition de son salon HyVolution qui se tiendra à Paris en avril prochain.