
S’agissant de financement de flotte, les TPE se montrent en général peu intéressées par la LLD. Mais la conjoncture pourrait les faire évoluer : les véhicules d’occasion (VO) ne sont plus si attractifs financièrement, avec une disponibilité moindre. Dans ce contexte, la LLD pourrait constituer un moyen d’accéder à un véhicule neuf rapidement. Au moins de manière temporaire, en attendant que le marché VO se renouvelle. Mais surtout, dans le cadre de la transition énergétique, la LLD offre l’avantage de transférer au loueur la prise de risque de la revente des motorisations électriques et hybrides.
Des contraintes croissantes
À l’heure...
S’agissant de financement de flotte, les TPE se montrent en général peu intéressées par la LLD. Mais la conjoncture pourrait les faire évoluer : les véhicules d’occasion (VO) ne sont plus si attractifs financièrement, avec une disponibilité moindre. Dans ce contexte, la LLD pourrait constituer un moyen d’accéder à un véhicule neuf rapidement. Au moins de manière temporaire, en attendant que le marché VO se renouvelle. Mais surtout, dans le cadre de la transition énergétique, la LLD offre l’avantage de transférer au loueur la prise de risque de la revente des motorisations électriques et hybrides.
Des contraintes croissantes
À l’heure des contraintes liées à l’instauration des ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité), la LLD est étudiée de près par des dirigeants des TPE, le plus souvent décisionnaires sur ce poste de dépenses. Mais l’ouverture d’esprit n’empêche pas la continuité… À la tête d’un producteur de bière artisanale, après avoir revendu en début d’année son entreprise de traitement des eaux Tech Plus (piscines, forages, usages domestiques), Olivier Fourvel est resté fidèle à la location avec option d’achat (LOA) et à l’achat pour tous ses véhicules. « Avec la LLD, les véhicules n’appartiennent pas à l’entreprise qui ne récupère aucun capital à la fin du contrat », justifie ce dirigeant.
Chez CEPI Peinture, spécialiste des installations de cloisons et plafonds dans les salles propres ou les salles blanches, tous les véhicules sont achetés. Et s’il n’est pas fermé à d’autres financements, le dirigeant de cette TPE, Jean-Michel Pinel, pense que l’acquisition reste aussi une façon de responsabiliser son équipe sur le suivi des véhicules de la flotte. Une responsabilisation renforcée par le choix récent d’attribuer les véhicules aux chefs d’équipe qui en assurent alors le suivi courant : état des pneus, des niveaux d’Adblue, etc. « Et alors que les salariés estimaient que nous pouvions faire mieux, nous avons abandonné les aménagements réalisés en interne jusqu’ici. Nous avons donc défini un budget attribué à chaque chef d’équipe qui réalisera l’aménagement selon ses besoins », complète Jean-Michel Pinel.
Les avantages de l’achat…
Les VU de CEPI Peinture, des Vito et des Sprinters, sont conservés en moyenne quatre à cinq ans au maximum, pour des kilométrages annuels de l’ordre de 40 000 km. Durant la période d’utilisation, les constructeurs assurent l’entretien des véhicules. « Leurs garages sont ouverts le samedi. Nous pouvons donc leur déposer les véhicules pour un entretien pendant le week-end », apprécie le responsable de CEPI. Et pour la revente, Jean-Michel Pinel passe par sa concession. « Nous avons revendu un Vito avec 320 000 km au compteur à 10 000 euros. » Un prix plutôt bon, estime ce responsable : « Le concessionnaire a expliqué ce prix par l’état du véhicule. De fait, nous faisons au final beaucoup d’autoroute et nous sollicitons peu les boîtes de vitesses », avance Jean-Michel Pinel.
Un de ces VO aurait peut-être pu séduire Jérôme Le Couviour, basé dans le Morbihan et spécialiste des travaux de revêtements. Comme nombre d’entrepreneurs individuels, son budget l’a poussé vers un VO. Un achat qu’il regrette d’avoir reporté jusqu’à avril de cette année 2022, en constatant alors l’emballement des prix sur le marché VO. Jérôme Le Couviour estime ainsi qu’il aurait pu acquérir son nouveau Jumpy six mois à un an plus tôt, soit environ 3 000 euros moins cher que les 15 000 euros HT payés pour ce VU qui affiche 118 000 km au compteur. Un achat effectué auprès d’une concession locale, une condition pour obtenir l’accord de financement sur quatre ans par sa banque.

… et ceux de la LLD
Mais la spécificité de leur activité peut pousser les TPE à se tourner vers la LLD comme mode de financement de leur flotte. C’est vrai de Radeau, spécialiste du portage de repas à domicile, à la tête de sept véhicules. Seule la voiture employée pour les déplacements courants, un Dacia Sandero, a été achetée, avec un contrat d’entretien du constructeur. Les six Fiat Doblo équipés de caisse frigorifique de 3,3 m3 restent, eux, loués chez Petit Forestier. « Ce loueur assure la continuité du service en cas de panne ou d’accident. Le véhicule est aussi remplacé sur site », souligne Rémy Collot, dirigeant de Radeau.
Ce choix témoigne aussi de la volonté commune à la grande majorité des dirigeants de TPE de trouver des solutions pour simplifier leur gestion automobile. Au-delà des modes de financement, cette volonté des TPE se manifeste dans les choix des équipements pour leurs flottes. Pour la flotte de Tech Plus, Olivier Fourvel retenait ainsi « systématiquement la gamme la plus élevée avec des options comme les rétroviseurs électriques pour éviter des casses trop courantes. »
Choisir les équipements
Dans certaines entreprises, la volonté d’offrir aux salariés des véhicules bien équipés va aussi de pair avec une préoccupation pour leur sécurité. Chez CEPI Peinture, les Vito et les Sprinter sont par exemple retenus en finition business. Et pour le confort de conduite, ils s’équipent de boîtes automatiques et de cylindrées suffisantes pour assurer une bonne motricité du véhicule, même chargé. Pour la sécurité, les véhicules sont tous dotés d’une séparation avec la cabine et de systèmes d’aération pour le transport des produits.Pour l’artisan Jérôme Le Couviour, le Jumpy retenu offrait un bon compromis entre la taille et l’activité. « Il fallait qu’il soit équipé d’une galerie pour transporter des échelles », retrace-t-il. Cet équipement a aussi permis de prendre un modèle plus petit et plus maniable que le Transporter de Volkswagen, conduit auparavant par le jeune entrepreneur. Et Jérôme Le Couviour a pu constater qu’il pouvait faire l’économie d’un fourgon plus grand en se faisant directement livrer ses matériaux sur ses chantiers.
La télématique pour le suivi
Dans des entreprises plus importantes, la télématique fait partie de ces équipements qui facilitent le quotidien. Avec cet outil, les dirigeants peuvent plus facilement suivre le parc : son usage, ses consommations, etc. Avec ce dispositif, la responsable des RH de CEPI Peinture peut notamment comptabiliser les heures travaillées et suivre les trajets sur les chantiers. Et l’outil sert à s’assurer du respect de la politique pour les déplacements de mission.
Chez AECS, un spécialiste parisien de l’installation d’équipements de sécurité à la tête d’une dizaine de salariés, la flotte compte sept véhicules : une Audi e-tron, une 508 hybride et des Kangoo pour les techniciens. Les VU s’équipent aussi en télématique. Avec les remontées d’informations, le chef d’entreprise Janny Peraudeau peut suivre l’activité des véhicules et s’assurer d’un usage strictement cantonné à des trajets professionnels.
Des outils de gestion
Pour gérer sa flotte, ce chef d’entreprise exploite aussi l’outil de son fournisseur TotalÉnergies. Avec l’ensemble de ces données, AECS peut envisager des pistes pour faire évoluer les motorisations du parc, d’autant que l’entreprise est concernée par la mise en place prochaine de la ZFE-m de la Métropole du Grand Paris. « Nous avons vocation à verdir la flotte mais nous ne savons pas encore dans quelle direction aller », admet Janny Peraudeau. Mais déjà, les deux véhicules à motorisations alternatives financés en LOA y contribuent, tout réduisant le poids de la TVS. Une fiscalité qui pèse aussi pour orienter les petites entreprises vers des motorisations alternatives.
L’Achat des véhicules
• L’achat est financé sur les fonds propres de l’entreprise ou à crédit. • L’entretien est assuré par l’entreprise, le concessionnaire ou une plate-forme de services. • Le véhicule est revendu aux salariés ou à des garages. |
Avantages |
• Le parc automobile intègre le patrimoine de l’entreprise. • Un contrat de service constructeur peut être ajouté. • Les amortissements permettent de lisser l’impact financier de l’achat sur plusieurs années. |
Inconvénients |
• Une part de la trésorerie est immobilisée. • Le contrat de service constructeur peut être incomplet. • Il y a un risque de vieillissement du parc, de perte de valeur sur le marché de l’occasion, avec de l’entretien à assurer. • Selon les choix des marques, les interlocuteurs se multiplient. |
Le crédit-bail, leasing ou location avec option d’achat (LOA)
• Le véhicule est financé par un organisme de crédit pour un loyer et une durée convenus. • Le véhicule reste sa propriété jusqu’à ce que l’entreprise le rachète ou pas. • L’assurance, l’entretien et la revente sont à la charge de l’entreprise et sous sa responsabilité. |
Avantages |
• L’entreprise n’immobilise pas d’actifs. Les charges de ce contrat, dont le loyer, sont intégrées dans le poste autres achats et charges externes du bilan financier, ce qui permet de réduire le montant d’imposition. • Le véhicule peut être racheté à tout moment. |
Inconvénients |
• Il y a risque de perte de valeur du véhicule à la revente. • Selon la nature de la flotte, les interlocuteurs se multiplient. • La flotte vieillit et nécessite de l’entretien. |