
À la tête d’Apesbat, un bureau d’études thermiques réglementaires pour le neuf et la rénovation, Mathias Languillat a choisi de financer ses déplacements professionnels en Zoé via les indemnités kilométriques. Ce choix, plutôt que de recourir à un financement par son entreprise via la LLD ou les différentes formes de crédit, était pertinent quand il l’a fait, bien qu’il ne puisse plus en expliquer précisément les raisons aujourd’hui. Mathias Languillat utilise pour ses trajets une Zoé et une C4.
La solution des IK
De son côté, un architecte basé dans l’Aisne, qui préfère rester anonyme, avance les justifications qui lui font préférer...
À la tête d’Apesbat, un bureau d’études thermiques réglementaires pour le neuf et la rénovation, Mathias Languillat a choisi de financer ses déplacements professionnels en Zoé via les indemnités kilométriques. Ce choix, plutôt que de recourir à un financement par son entreprise via la LLD ou les différentes formes de crédit, était pertinent quand il l’a fait, bien qu’il ne puisse plus en expliquer précisément les raisons aujourd’hui. Mathias Languillat utilise pour ses trajets une Zoé et une C4.
La solution des IK
De son côté, un architecte basé dans l’Aisne, qui préfère rester anonyme, avance les justifications qui lui font préférer les IK à toute autre forme de financement pour l’unique voiture de son entreprise. Son véhicule est une 206 CC de 7 CV, achetée d’occasion 2 500 euros il y a six ans. Avec le kilométrage effectué, soit un peu plus de 19 000 km par an, le montant des IK s’élève à plus de 7 000 euros. « Si les IK peuvent servir à amortir le coût d’une voiture neuve, pour un modèle plus ancien, elles permettent aussi de couvrir les frais liés au véhicule », argumente cet architecte. Qui reconnaît que ces IK peuvent s’apparenter à une forme de revenu supplémentaire dans le bilan de son entreprise.
Mais dès que le parc s’accroît et que les véhicules doivent être utilisés par des salariés, ce dispositif n’est plus viable. Selon un baromètre de l’Arval Mobility Observatory réalisé en juin 2019, les PME de 10 à 99 salariés sont ouvertes aux différentes formes de financement : 25 % pratiquent la LLD, 33 % la LOA, 16 % le crédit classique et 26 % l’achat comptant, contre 39 %, 23 %, 14 % et 25 % respectivement pour la moyenne nationale. Et 30 % des entreprises de 10 à 99 salariés prévoient de développer la LLD, indique cet observatoire. « La LLD est pour nous une bonne solution, confirme Sébastien Boileau, directeur général de l’entreprise parisienne de nettoyage Utile et Agréable. Nous n’avons aucun intérêt à financer nous-mêmes les véhicules, nous n’avons pas besoin de ces actifs dans le bilan. »
La LLD : avantages…
Mais malgré tous les avantages que présente ce mode de financement sur le papier, il ne s’adapte pas toujours à la réalité des entreprises. À la tête d’environ 80 véhicules diesel, Utile et Agréable en renouvelle actuellement plus de la moitié avec vingt véhicules électriques et trente au bioéthanol. Et les modèles au bioéthanol n’ont pas pu être financés en LLD : « Quand des transformations sont faites, par exemple l’ajout d’un boîtier bioéthanol, les véhicules perdent leur garantie », rappelle Sébastien Boileau. La LOA a donc été préférée.
Pour les véhicules diesel d’Utile et Agréable, c’est aussi la LOA qui a été choisie. Mais la LLD a été retenue pour les nouveaux modèles électriques. Un choix réalisé avant que l’entreprise connaisse ses premières déconvenues liées à la LLD avec quelques véhicules diesel. « Les loyers semblent attractifs mais les frais de restitution au final sont exorbitants par rapport à la valeur du véhicule. Sur un modèle à 10 000 euros, ces frais peuvent dépasser les 4 000 euros », constate Sébastien Boileau. Une expérience qui amène ce directeur général à estimer que « sur le marché, il n’y a pas vraiment d’offres pour les artisans. » Autre écueil pour cette PME, la difficulté à apprécier les futures lois de roulage : « Les dépassements de kilométrage coûtent cher alors que la décote reste minime quand le véhicule est moins kilométré en fin de contrat », note-t-il (voir le reportage).
… et inconvénients
Mais en matière de LLD, les expériences des TPE-PME ne sont pas toutes aussi peu concluantes. Chez S-Inter, sous-traitant pour les constructeurs d’appareils d’analyses médicales, la LLD est une pratique solidement ancrée et dont la réussite repose aussi sur la maîtrise de ses différentes variables par la gestionnaire de flotte. Le parc compte 43 véhicules employés par des techniciens qui se rendent chez les clients. « En fonction de l’usage du véhicule par un salarié au cours de sa première période d’essais de six mois, je sais dire à peu près la moyenne de kilométrage qui sera parcourue ensuite et adapter les contrats », explique ainsi Caroline Roj, la responsable comptable et achats en charge de la gestion du parc. Chez S-Inter, les contrats longue durée vont de 21 à 36 mois selon les techniciens et les lois de roulage. Et pour optimiser encore les contrats, « tous les six mois, nous réalisons un appel d’offres », souligne la responsable. Qui conserve toujours au moins deux loueurs afin de faire jouer la concurrence et obtenir de meilleures offres.
Un besoin de contact
Caroline Roj n’est toutefois pas sans réserve vis-à-vis de la LLD. Des réserves qui ne tiennent pas tant au principe de financement qu’à la qualité de la prestation fournie par les acteurs du marché. « Pour les grands loueurs, notre parc, compte tenu de sa taille, est intéressant. Mais nous ne sommes pas au centre de leur attention. Les plus petits loueurs sont plus attentifs à un parc comme le nôtre, de 50 à 100 véhicules », remarque cette responsable qui s’est tournée vers Athlon. « Il est aussi appréciable, avec ces prestataires, de conserver le même interlocuteur : ce lien ne peut pas exister avec un plus gros loueur », ajoute-t-elle (voir le témoignage).
Un argumentaire qui rejoint d’une certaine manière celui de Sébastien Boileau chez Utile et Agréable. Pour ce dernier en effet, les déconvenues rencontrées avec les restitutions des véhicules montrent que l’offre de LLD du marché est actuellement « plus adaptée pour des véhicules employés sur des trajets domicile-travail que pour des utilitaires. »
La question des restitutions
Au sein de la structure associative de Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence des Savoie (SEAS) comme pour Utile et Agréable, c’est la question de la restitution qui pose problème pour le maintien des véhicules en LLD. « Les loueurs peuvent être pointilleux sur les restitutions », pointe Thomas Toupin, le chargé de projets mobilités de cette structure à la tête de 81 véhicules. Et comme S-inter, SEAS cherche à se tourner vers des prestataires plus enclins à adapter leur proposition commerciale à sa structure. « Nous nous intéressons de près aux prestataires qui prendraient mieux en compte la vétusté des véhicules à la fin des contrats », indique Thomas Toupin. Qui a déjà trouvé des offres dans ce sens, mais celles-ci se sont révélées pour l’instant trop onéreuses.
Faire jouer la concurrence
Les désagréments rencontrés à la restitution n’ont en tout cas pas détourné SEAS de la LLD. Là aussi, l’expérience aidant, le responsable du parc s’emploie à faire jouer la concurrence pour obtenir de meilleures propositions. « Avant, nous étions systématiquement chez Renault pour les locations longue durée, mais désormais, à la fin des contrats, nous faisons le tour du marché. Aujourd’hui, nous avons trois loueurs : Citroën, Renault et Toyota », rappelle ce responsable. Pareillement, Thomas Toupin estime bien moins élevés les frais d’entretien en LLD par rapport à ceux des véhicules vieillissants du parc financés en achat. « Avec des véhicules renouvelés tous les trois ans en LLD, les dégradations sont beaucoup moins importantes et les conducteurs restent plus attentifs à leur état », observe-t-il. Autre avantage, le bilan carbone du parc grâce à un renouvellement constant des modèles.
La question des frais de restitution devrait également s’améliorer avec le choix de SEAS de recourir à des véhicules en autopartage chez Citiz. L’association a ainsi mis en autopartage une voiture en achat mais aussi plusieurs voitures en location. « Nous louons les voitures auprès de Toyota qui nous a permis de les partager et Citiz prend à sa charge l’assurance, l’entretien, le nettoyage et l’essence », décrit Thomas Toupin. Autant de services qui garantissent un meilleur suivi de l’état du véhicule. « Le véhicule s’ouvre avec un badge et un code personnel. L’utilisateur entre les constatations sur l’état du véhicule et il est aussi sollicité à la remise pour signaler s’il y a eu des dégradations », détaille Thomas Toupin.
Le choix de l’autopartage
Le suivi des voitures par Citiz a aussi pour bénéfice de libérer du temps pour les équipes de l’association dont la tâche principale reste le social. Par exemple, en cas de crevaison, l’assistance de Citiz réalise la réparation dans la journée. Une rapidité d’exécution qui n’a rien à voir avec le temps d’une prise en charge par les moyens de l’association : « Quand un véhicule est crevé dans notre flotte, cela prend trois jours », estime Thomas Toupin (voir le reportage). Des services qui sont autant d’arguments pour conforter ce responsable dans son choix et ouvrent des perspectives pour la réflexion d’autres entreprises.
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