
En termes de financement, tous les artisans n’ont pas la possibilité de se tourner vers les solutions classiques de LOA ou LLD des constructeurs et des loueurs, ou d’obtenir auprès de leurs banques le crédit nécessaire à l’acquisition d’un véhicule. Pour ces entreprises, parce qu’elles peuvent traverser des épisodes délicats ou qu’elles n’ont tout simplement pas les moyens de financer le lancement de leur activité, plusieurs organismes proposent des accompagnements financiers. La Banque publique d’investissement (BPI), les antennes locales du réseau Iniative France, des fonds régionaux comme le Phar Bretagne, etc. donnent ainsi la possibilité...
En termes de financement, tous les artisans n’ont pas la possibilité de se tourner vers les solutions classiques de LOA ou LLD des constructeurs et des loueurs, ou d’obtenir auprès de leurs banques le crédit nécessaire à l’acquisition d’un véhicule. Pour ces entreprises, parce qu’elles peuvent traverser des épisodes délicats ou qu’elles n’ont tout simplement pas les moyens de financer le lancement de leur activité, plusieurs organismes proposent des accompagnements financiers. La Banque publique d’investissement (BPI), les antennes locales du réseau Iniative France, des fonds régionaux comme le Phar Bretagne, etc. donnent ainsi la possibilité d’accéder au microcrédit ou à des prêts d’honneur.
En mode alternatif
L’Adie, une association qui accompagne les créateurs d’entreprise, mise pour sa part sur des solutions plus spécifiquement destinées à financer les véhicules. « Nous en finançons 4 000 par an pour les entrepreneurs indépendants », avance Eliott Inguenaud, responsable mobilité propre et inclusive de l’Adie. Si les financements accordés peuvent monter jusqu’à 12 000 euros, ils atteignent en moyenne 5 500 euros. L’Adie pratique un taux d’intérêt élevé, soit 8,47 %. « Pour accorder un prêt de 4 000 euros, un conseiller de l’Adie passe autant de temps qu’un conseiller bancaire pour en prêter 500 000. Ce taux couvre aussi un tiers de nos frais de fonctionnement », justifie Eliott Inguenaud. Et les divers financeurs de l’Adie : Europe, État, régions, départements ou grandes entreprises, aident à maintenir ce taux relativement bas.
Les entrepreneurs bénéficiaires de ces crédits peuvent aussi bien être des créateurs d’entreprise que des dirigeants de petites structures déjà en activité. « Ceux qui ont le plus besoin de véhicules sont les entrepreneurs actifs dans le transport de personnes et de marchandises, le service à domicile ou encore la réparation de vélos », énumère Eliott Inguenaud. À 70 % les véhicules financés par l’Adie sont des voitures particulières et à 30 % des utilitaires. En très grande majorité, les sommes accordées financent l’acquisition de véhicules d’occasion déjà très kilométrés. Des modèles qu’environ un tiers des entrepreneurs trouvent sur Le Bon Coin, un quart par des connaissances et un autre quart par le biais des concessionnaires.
Des solutions pour verdir le financement des véhicules
Cet intérêt pour des véhicules kilométrés va de pair avec des modèles polluants : à 62 %, les véhicules achetés avec l’Adie carburent au diesel, un chiffre qui monte à 99 % pour les VU. Mais cette proportion pourrait évoluer avec des solutions de financement pour des véhicules neufs. Outre les financements en microcrédit, l’Adie propose aussi depuis quatre ans, en partenariat avec la captive de Renault, une solution de location de véhicules avec option d’achat. Si jusqu’ici le délai de livraison restait long, de l’ordre de six mois, la création d’un stock tampon offre désormais d’accéder rapidement à ces véhicules. « Les délais atteignent alors un mois pour le Dacia Sandero avec climatisation, deux mois pour la Dacia Spring 100 % électrique. Ils restent de six mois pour ces modèles avec d’autres options ou pour d’autres modèles », décrit Eliott Inguenaud pour l’Adie.
Ce mode de financement amène de fait à diffuser des modèles moins âgés donc moins polluants. « Depuis septembre, une trentaine de commandes de Dacia Spring ont été lancées », complète Eliott Inguenaud. Au-delà de leurs performances écologiques, ces véhicules 100 % électriques possèdent des arguments financiers pour séduire les petits entrepreneurs, notamment avec des économies sur les coûts de carburant. Et la recharge ne représente pas forcément un obstacle pour les entrepreneurs qui s’adressent à l’Adie. Majoritairement ruraux, la plupart ont la possibilité de bénéficier de prises pour leurs véhicules. « Le premier loyer reste avantageux, surtout si l’on applique la prime à la conversion, mais l’option d’achat est à 10 000 euros », reprend Eliott Inguenaud.

Les atouts des véhicules propres
Ces véhicules « plus propres » se montrent aussi moins coûteux en entretien que les modèles thermiques d’occasion acquis en microcrédit. Or, comme le souligne Elliot Inguenaud, « l’entretien reste un poste important de dépenses pour nos clients qui achètent souvent des véhicules en mauvais état. Les sommes consacrées à l’entretien peuvent aller jusqu’à 200 euros en moyenne mensuelle. »
L’Adie peut aussi donner accès à des véhicules neufs et peu polluants en LLD via un partenariat récent avec le loueur ALD Automotive. De façon générale, comme pour l’ensemble des petites entreprises, les entrepreneurs qui s’adressent à l’Adie sont peu enclins à se tourner vers ce mode de financement. Mais dans le contexte actuel, la LLD a l’avantage de leur donner accès à des véhicules rapidement, avec un large choix.
« La flexibilité de l’offre, avec aussi la possibilité de louer sur un à trois ans, reste intéressante, indique Eliott Inguenaud pour l’Adie. Certains peuvent adopter la LLD de manière temporaire, en attendant que le marché de l’occasion reprenne. » ALD propose aussi aux entrepreneurs qui passent par l’Adie 9 % de remise sur le montant de la location. Un argument de poids comparé aux taux du microcrédit pratiqués par l’Adie pour le financement de VO. Et bien sûr, l’offre d’ALD va de pair avec un coût d’entretien réduit.
LLD et restitution
Reste qu’avec ce mode de financement se pose la question des frais de restitution. « C’est une grande question dans le cadre de notre expérimentation. ALD demande un dépôt de garantie de six mois de loyer, que nos clients ne peuvent pas honorer », pointe Eliott Inguenaud. Pour contourner cette obligation, l’Adie propose à ses clients un crédit à taux zéro du montant du dépôt de garantie. « Le début du remboursement du crédit ne commence qu’à la fin de la location si le client a rendu le véhicule en mauvais état », explique ce responsable. La première phase du déploiement de cette solution permettra à l’Adie de mesurer la pertinence de cette offre.
Et si les petites entreprises trouvent des alternatives en matière de financement, elles pourraient aussi se tourner vers des alternatives en matière de motorisations. À l’heure du développement des ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité) partout en France et du poids croissant de la fiscalité sur les véhicules les plus polluants, certaines se penchent sur la solution du rétrofit, soit la conversion d’un véhicule thermique en 100 % électrique.
La MAPA, une mutuelle d’assurance destinée plus particulièrement aux artisans et commerçants de l’alimentaire, a récemment réalisé un sondage auprès de ses assurés. Celui-ci laissait ainsi apparaître que la moitié de ceux concernés par la ZFE-m du Grand Paris pourrait regarder avec intérêt la solution du rétrofit pour leurs véhicules.
La question du rétrofit…
Cet intérêt ne trouve toutefois pas encore de véritables réponses du marché. « Aujourd’hui, personne n’a encore homologué le rétrofit en série pour les petits VU », constate Arnaud Pigounides, P-DG de REV Mobilities, un spécialiste du rétrofit. « Les premières conversions par REV Mobilities Professional auront lieu avant l’été prochain pour les Master et Ducato retrofités, livrés à partir de septembre 2023. Suivront d’autres modèles : le Jumper en novembre 2023 et les Boxer, Movano, Nissan NV400, Berlingo et Partner en janvier 2024 et jusqu’en mars de la même année », expose ce responsable.
Les opérations de rétrofit pourront être réalisées aussi bien par des enseignes d’entretien automobile que par les ateliers de REV Mobilities. « Avec notre homologation, des tiers, comme des enseignes d’entretien ou des ateliers de concessionnaires, disposeront de notre agrément annuel pour équipers des véhicules selon nos gammes de montage », avance Arnaud Pigounides. Dans ces concessions et ateliers, la conversion à l’électrique est annoncée pour durer trois jours au maximum et mobiliser deux personnes. Elle ne sera possible que pour les véhicules qui passent le contrôle technique. « Et avant la pose des batteries, nous vérifions 150 points de contrôle en plus de ce contrôle technique », poursuit Arnaud Pigounides.
… et de la recharge
Les batteries posées sur les véhicules sont des batteries lithium-ion. « Grâce à un dispositif modulaire, elles peuvent afficher une puissance de 25 à 35 kW pour les petits fourgons, de 35 à 44 kW pour les moyens et de 35 à 52 kW pour les plus gros », énumère Arnaud Pigounides. L’autonomie annoncée atteint 200 km pour les batteries les plus puissantes, et de 120 à 140 km pour les autres. La garantie dure cinq ans. Les batteries sont fournies avec une interface pour suivre la charge du véhicule et REV Mobilities est également partenaire de l’installateur Watt pour compléter le rétrofit par une borne de recharge.
Côté financement, seul un accompagnement par l’organisme de crédit Financo existe actuellement. « Nous travaillons sur un package global avec un financement des bornes des recharge et plus tard pour commercialiser des véhicules rétrofités en LLD pour les flottes », anticipe Arnaud Pigounides. De nouvelles offres qui contribueront peut-être à bousculer encore un peu plus les habitudes de financement et d’acquisition des petites entreprises.
La LLD
• La gestion du parc est confiée à un prestataire extérieur qui assure le financement et propose différents services. • Le contrat dure de 12 à 60 mois, pour 10 000 à 150 000 km, contre un loyer mensuel. • La voiture est restituée en fin de contrat, ce qui peut occasionner des frais de remise en état. |
Avantages |
• La gestion du parc est externalisée et n’immobilise pas d’actifs, les charges peuvent être lissées dans les loyers fixés à l’avance. • Le contrat peut être modifié en cours d’exécution. • La gestion est facilitée. |
Inconvénients |
• Il y a nécessité de définir le contrat à l’avance (loi de roulage). • Les coûts variables sont rendus forfaitaires. Les frais de restitution peuvent être élevés si peu de contrôles périodiques de l’état du véhicule sont réalisés. • La multiplication des loueurs pour une seule entreprise peut compliquer la gestion. |
Les indemnités kilométriques
• Le collaborateur choisit et achète son véhicule. • Il est défrayé en fonction du nombre de kilomètres parcourus. • Il assure la gestion du véhicule : assurance, carte grise, etc. |
Avantages |
• Le temps de gestion est à la charge du salarié qui peut choisir son véhicule. |
Inconvénients |
• Le salarié n’opte pas forcément pour un véhicule adapté à l’usage et peut ne pas assurer l’entretien adéquat. • Connaître le kilométrage est difficile. • Il faut gérer les notes de frais. • Il faut intégrer le surcoût des primes d’assurance. |