
Concernant la fiscalité des flottes pour 2022 et 2023, le gouvernement a réuni l’ensemble des taxes concernant les véhicules professionnels au sein de l’ordonnance n° 2021-1843 du 22 décembre 2021 portant sur la partie législative du Code des impositions sur les biens et services, et transposant diverses normes du droit de l’Union Européenne. En parallèle, la loi de finances 2022, publiée au JO le 30 décembre 2021, n’a pas apporté de grands bouleversements à la fiscalité du véhicule d’entreprise et de la mobilité. Toutefois, des mesures adoptées au préalable par l’exécutif sont entrées en vigueur dès le début 2022, avec quelques évolutions...
Concernant la fiscalité des flottes pour 2022 et 2023, le gouvernement a réuni l’ensemble des taxes concernant les véhicules professionnels au sein de l’ordonnance n° 2021-1843 du 22 décembre 2021 portant sur la partie législative du Code des impositions sur les biens et services, et transposant diverses normes du droit de l’Union Européenne. En parallèle, la loi de finances 2022, publiée au JO le 30 décembre 2021, n’a pas apporté de grands bouleversements à la fiscalité du véhicule d’entreprise et de la mobilité. Toutefois, des mesures adoptées au préalable par l’exécutif sont entrées en vigueur dès le début 2022, avec quelques évolutions dans le courant de l’année. Le point sur les changements opérés.
Les taxes sur les véhicules à moteur
Selon la fiscalité des flottes, au 1er janvier 2022, les véhicules sont toujours soumis à quatre taxes :
Pour les véhicules à moteur
● Tous les véhicules à moteur sont soumis à une taxe régionale (Y1) au titre de toute délivrance d’un certificat d’immatriculation consécutive à un changement de propriétaire d’un véhicule à moteur ;
Pour les véhicules de transport routier
● Les véhicules de transport routier sont assujettis à une majoration (Y2) au titre de toute délivrance d’un certificat d’immatriculation consécutive à un changement de propriétaire. Cette majoration va d’un minimum de 30 euros pour les véhicules d’un poids total autorisé en charge (PTAC) inférieur ou égal à 3,5 t, à un maximum de 305 euros pour les véhicules d’un PTAC supérieur à 11 t.
Catégorie de véhicules selon le poids total autorisé en charge | Minimum (euros) | Maximum (euros) |
---|---|---|
Inférieur ou égal à 3,5 t | 30 | 38 |
Supérieur à 3,5 t et inférieur ou égal à 6 t | 125 | 135 |
Supérieur à 6 t et inférieur ou égal à 11 t | 180 | 200 |
Supérieur à 11 t | 280 | 305 |
Pour les véhicules de tourisme
● Un malus (Y3) s’applique pour tous les véhicules de tourisme :
– l’un, sur les émissions de CO2 au titre de la première immatriculation en France,
– et l’autre, au poids par kg au titre de la première immatriculation en France pour les véhicules de plus de 1,8 t ;
Pour tous les véhicules
● Enfin, pour tous les véhicules, les personnes morales doivent payer une taxe fixe (Y4) de 11 euros au titre de toute délivrance d’un certificat d’immatriculation, y compris pour intégrer les modifications d’un certificat existant.
En plus de ces taxes à l’immatriculation, les sociétés doivent payer, comme chaque année, une taxe à l’utilisation pour les véhicules d’entreprise qu’elles possèdent ou emploient en France : la taxe sur les véhicules de société (TVS) pour les véhicules de tourisme, et la taxe à l’essieu pour les véhicules lourds.
Rappelons que, lors de leur première immatriculation en France, les véhicules des catégories M1 et N1 – dont les véhicules particuliers (VP) et les véhicules utilitaires légers (VUL) – relèvent du dispositif d’immatriculation basé sur les émissions de CO2 mesurées selon le cycle WLTP. Ce qui sera également le cas, dès le 1er janvier 2024, des véhicules complétés, des véhicules accessibles en fauteuil roulant et des véhicules des catégories M2 et N2, selon des dates fixées par décret.
La taxe régionale à l’immatriculation
En 2022, le montant de la taxe régionale à l’immatriculation varie entre 27 euros pour la Corse et 51,20 euros en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Toutes les régions ont maintenu leurs barèmes de 2021, sauf deux : La Martinique et le Grand Est avec des hausses respectives de 21 et 6 euros entre 2021 et 2022. Cependant, le montant de la taxe par cheval fiscal pour la Bretagne pourra être modifié lors d’une délibération prévue le 24 février 2022.
Nouvelle région | Montant de la taxe régionale pour 1 CV (euros) | Pourcentage d’exonération pour les véhicules dits « propres »* fixé par le conseil régional |
---|---|---|
Auvergne-Rhône-Alpes | 43 | 100 % |
Bourgogne-Franche-Comté | 51 | 100 % |
Bretagne | 51 | 50 % |
Centre-Val de Loire | 49,80 | 50 % |
Corse | 27 | 100 % |
Grand Est | 48 (+ 6 euros par rapport à 2021) | 0 % |
Hauts-de-France | 33 | 100 % |
Île-de-France | 46,15 | 100 % |
Normandie | 35 | 100 % |
Nouvelle-Aquitaine | 41 | 100 % |
Occitanie | 44 | 100 % |
Pays de la Loire | 48 | 100 % |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | 51,20 | 100 % |
Guadeloupe | 41 | 0 % |
Guyane | 42,50 | 0 % |
La Réunion | 51 | 0 % |
Martinique | 51 (+ 21 euros par rapport à 2021) | 0 % |
Mayotte | 30 | 0 % |
Pour rappel, cette taxe régionale s’applique à taux plein pour les VP, tricyles à moteur, camionnettes et utilitaires d’un PTAC inférieur ou égal à 3,5 t, neufs ou âgés de moins de dix ans. Elle reste à taux partiel (50 %) pour les véhicules de plus de dix ans, les deux-roues motorisés (motos) et les utilitaires d’un PTAC supérieur à 3,5 t. Les cyclomoteurs à deux-roues ou trois-roues non carrossés en sont exonérés.
En termes de motorisations, les véhicules dits « propres », soit électriques à batterie et/ou à pile à combustible hydrogène, en sont toujours exonérés en France. Les hybrides essence-électricité, gazole-électricité et ceux fonctionnant, exclusivement ou non, avec du GNV, du GPL ou du superéthanol-E85, en sont aussi exonérés à 100 % dans toutes les régions, à l’exception de la Bretagne (50 %), du Centre-Val de Loire (50 %), ainsi que le Grand Est (0 %) et les régions d’outre-mer (0 %).
Les suramortissements pour les poids lourds à motorisation alternative
Le bonus des poids lourds est cumulable avec le dispositif de suramortissement prévu pour l’achat ou la location d’un véhicule à motorisation alternative d’un PTAC supérieur ou égal à 2,6 t, jusqu’au 31 décembre 2024, d’après le CGI. Cette mesure est prorogée jusqu’au 31 décembre 2030 (art. 133 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets).
Motorisation/PTAC | 2,6 t ≤ PTAC < 3,5 t | 3,5 t ≤ PTAC < 16 t | PTAC ≥ 16 t |
---|---|---|---|
Gaz naturel et biométhane carburant | 20 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 | 60 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 | 40 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-16 et le 31-12-2030 |
ED95 composé d’un minimum de 90 % d’alcool éthylique d’origine agricole | 20 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 | 60 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 | 40 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-16 et le 31-12-2030 |
Énergie électrique | 20 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 | 60 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 | 40 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 |
Hydrogène | 20 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 | 60 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 | 40 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-19 et le 31-12-2030 |
Combinaison de gaz naturel et de gazole nécessaire au fonctionnement d’une motorisation bicarburant de type 1A | 20 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-20 et le 31-12-2030 | 60 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-20 et le 31-12-2030 | 40 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-20 et le 31-12-2030 |
B100 constitué à 100 % d’esters méthyliques d’acides gras, lorsque la motorisation du véhicule est conçue en vue d’un usage exclusif et irréversible de ce carburant | 20 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-20 et le 31-12-2030 | 60 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-20 et le 31-12-2030 | 40 % pour les véhicules acquis entre le 01-01-20 et le 31-12-2030 |
Notez que, depuis le 1er juillet 2021, la majoration, prévue pour les véhicules de transport routier des catégories N2, M2 et M3 lors de la délivrance d’un certificat d’immatriculation, a non seulement un montant maximum mais aussi un montant minimum, fixés en fonction du PTAC.
Les amortissements non déductibles
Contenu dans l’article 39 du CGI, l’article sur les amortissements non déductible n’a pas évolué par rapport à 2021.
Taux d’émissions de CO2 en WLTP (g/km) | Plafond (euros) |
---|---|
Inférieur à 20 | 30 000 |
Supérieur ou égal à 20 et inférieur à 50 | 20 300 |
Supérieur ou égal à 50 et inférieur ou égal à 160 | 18 300 |
Supérieur à 160 | 9 900 * |
* Pour les véhicules dont le taux d’émissions est supérieur à 165 g pour ceux acquis ou loués avant le 1er janvier 2021 et à 160 g/km pour ceux acquis à compter du 1er janvier 2021
L’avantage en nature
Le mode de calcul des avantages en nature (AEN) pour les véhicules d’entreprise ne change pas pour 2022. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2020 et jusqu’au 31 décembre 2022, l’AEN résultant de l’utilisation par le travailleur à des fins non professionnelles d’une borne de recharge électrique mise à disposition par son employeur est évalué à 0 euro. Sur cette période, les frais d’électricité sont aussi exclus de l’évaluation de l’AEN et les véhicules de fonction 100 % électriques bénéficient d’un abattement de 50 % dans la limite de 1 800 euros par an. Rappelons que l’utilisation par un collaborateur de son vélo d’entreprise à titre privé est exonérée de cotisations sociales et d’impôt depuis le 1er janvier 2017, avec effet rétroactif.
La TVA
En 2022, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est déductible à 100 % pour les VP, VU et VS essence, comme pour les diesel, contre 80 % en 2021.
Dossier - Fiscalité des flottes : les changements en 2022 et pour 2023
- Fiscalité des flottes : les changements en 2022 et pour 2023
- Fiscalité des flottes : une suppression de la TVS en 2022
- Fiscalité des flottes : un durcissement du malus en 2022
- Fiscalité des flottes : le maintien du bonus jusqu’en 2023
- Fiscalité des flottes : la prise en charge des mobilités en 2022
- Le barème des indemnités kilométriques revalorisé de 10 % en 2022