
« Dans la situation actuelle, je ne pourrais plus me passer d’un fleeteur », affirme Valérie Slawek pour GRTgaz, le gestionnaire du réseau français de transport de gaz. Cette responsable du département véhicules (1 177 véhicules) privilégie une « gestion optimisée du parc et une qualité de suivi pour les conducteurs », via le pôle de fleet management d’ALD Automotive (voir le témoignage).
Car les économies potentielles ne constituent pas le premier argument avancé par les clients du fleet management qui recherchent souvent, en premier lieu, une « qualité de service », comme l’exprime Diane Duvinage, responsable environnement de travail,...
« Dans la situation actuelle, je ne pourrais plus me passer d’un fleeteur », affirme Valérie Slawek pour GRTgaz, le gestionnaire du réseau français de transport de gaz. Cette responsable du département véhicules (1 177 véhicules) privilégie une « gestion optimisée du parc et une qualité de suivi pour les conducteurs », via le pôle de fleet management d’ALD Automotive (voir le témoignage).
Car les économies potentielles ne constituent pas le premier argument avancé par les clients du fleet management qui recherchent souvent, en premier lieu, une « qualité de service », comme l’exprime Diane Duvinage, responsable environnement de travail, Facilities, Fleet & SHE Manager pour le groupe pharmaceutique AstraZeneca France (500 VP), et cliente de Direct Fleet (voir le témoignage).
De fait, le fleet management a le vent en poupe, selon les chiffres du SesamLLD, avec une croissance de 7,3 % du parc roulant en 2019, plus rapide que celle la LLD à + 6 % (voir notre article). Une progression confirmée par les « pure players » comme Fatec qui a accru de 20 000 véhicules son parc en gestion en 2019 à 60 000 véhicules. « Nous avons recruté trente personnes et nos effectifs atteignent 110 personnes », précise son président, Théophane Courau.
Le fleet management, marché porteur
Quant à ALD, le nombre de véhicules gérés en fleet management s’élève à 220 000 (+ 5,5 % en 2019) dont 67 000 véhicules dans le cadre d’un contrat avec la direction des achats de l’État (ministères de la Justice, de l’Intérieur, etc.). Chez WinFlotte, un éditeur de logiciels de gestion de flotte qui a élargi son activité, le nouveau pôle fleet management a enregistré une croissance de 40 % du nombre de ses clients l’an dernier pour un parc géré de 24 000 véhicules. Patrice Nahmias, président de TraXall, qui compte 60 000 véhicules en fleet management, explique cet engouement croissant : « Avec la multiplication des motorisations et les nouvelles réglementations, le marché de la flotte se fait toujours plus complexe. Nos clients sont aussi souvent déstabilisés face aux nouvelles exigences environnementales. Cela nécessite des compétences spécifiques alors qu’il s’agit d’une mission périphérique pour les entreprises. »
Ce que confirme Michel Moussa, Head of Facility Management pour le groupe pharmaceutique Sanofi et client de TraXall : « Nous venons de leur confier la flotte, soit 2 000 véhicules, avec l’intention de professionnaliser sa gestion et le travail de suivi. Nous n’avons ni toutes les compétences en interne ni les outils, alors que les récentes lois sur l’empreinte carbone et les émissions de CO2 compliquent encore plus les choses. Cela nous évite de devoir mettre en place nos propres outils informatiques pour une gestion qui ne correspond pas à notre cœur de métier » (voir le témoignage).
Président de Direct Fleet à la tête de 8 000 véhicules en gestion, Maxime Sartorius poursuit sur ce sujet : « Si les entreprises connaissent de plus en plus notre métier, elles passent au fleet management souvent sous l’effet d’un élément déclencheur : le départ du gestionnaire de parc, des difficultés à en recruter un autre, un responsable qui a plusieurs casquettes et veut se décharger de tâches chronophages, une croissance externe, etc. »
Technique ou administratif ?
Le fleet management regroupe des réalités très différentes, selon le profil du fleeteur et les prestations choisies par les clients. Ainsi, Fatec mise sur son plateau technique et son réseau de garages agréés (30 000 points de service) ; le pôle fleet management d’ALD gère essentiellement des flottes à l’achat qui bénéficient des réseaux du loueur pour l’entretien, les réparations, etc.
En revanche, Direct Fleet, TraXall ou WinFlotte laissent la gestion de l’entretien aux loueurs – leurs clients fonctionnent essentiellement en LLD – pour se focaliser sur la gestion administrative et l’activité de conseil. TraXall revendique d’ailleurs le partage des tâches : « Notre rôle n’est pas de contrôler les factures sur l’entretien mais celles du loueur, et de piloter les contrats, de manière fine, en fonction de l’usage réel, afin d’éviter les dérives. Et si nous avons besoin d’un plateau technique pour un client à l’achat, nous allons en chercher un en externe », indique Patrice Nahmias.
« Nous faisons en fait le même métier que le gestionnaire de parc en interne. Nous vérifions et contrôlons les factures, nous cherchons à optimiser le parc, à définir une car policy. Nous sommes l’interlocuteur des conducteurs », résume Maxime Sartorius. En soulignant l’absence de liens entre Direct Fleet et les prestataires : « Nous sommes indépendants. Le client choisit ses prestataires. »
Parmi les atouts du fleeteur : « Nos outils – le client n’a pas besoin de déployer un outil de gestion en interne et de l’exploiter – ; nos conseils car nos clients attendent une valeur ajoutée ; et une traçabilité », énumère Maxime Sartorius. Sans oublier la disponibilité alors qu’un responsable de parc en interne « prend des congés, peut tomber malade. Il y a donc une assurance de continuité. »
Des services à la carte
« Le fleet management concerne tout le cycle de vie des véhicules et des contrats, mais aussi les relations avec les collaborateurs, la gestion des amendes, etc. Les conducteurs ont un interlocuteur unique, même si pour certaines questions comme l’entretien, nous les renvoyons vers le loueur. Dans tous les cas, nous l’orientons vers le bon processus », expose Amandine Verdasca, directrice de WinFlotte, en rappelant que plus de 90 % de ses clients sont en LLD. Les prestations peuvent aussi être à la carte : « Parfois, nous construisons la car policy et le client s’occupe des commandes avant de nous repasser la main. Parfois, le client n’externalise que le suivi technique et le processus de restitution. C’est vrai de la SNCF », note Théophane Courau pour Fatec (voir l’encadré ci-dessous).
« Nos clients sont essentiellement de moyennes et grandes flottes. En effet, cela reste assez aisé de gérer cinquante Clio sur un seul site. Mais dès que le nombre de véhicules et de sites augmente, dès que les véhicules se font plus diversifiés, la situation se complique. Nous sommes là pour apporter de la simplicité là où il y a de la complexité, pour fournir une vision globale du parc, du taux d’utilisation, des coûts, etc. Et les décortiquer en détail. C’est un préalable pour construire un plan de performance adapté », argumente Théophane Courau.
Une vision globale et en détail
« Au départ, nous réalisons une étude de rentabilité car nous devons démontrer que cette externalisation amènera un retour sur investissement. Cela passe notamment par un benchmarking afin de vérifier la performance du client en termes d’achat. Notre travail consiste ensuite à apporter un programme d’optimisation du TCO en actionnant tous les leviers nécessaires au long de l’année », décrit Amandine Verdasca pour WinFlotte. Chez ce prestataire, des rendez-vous sont prévus deux fois par an afin d’affiner ce programme d’optimisation et de faire un point sur les dépenses. Direct Fleet prévoit de son côté un bilan annuel « très détaillé pour se projeter dans les années à venir et apporter des solutions d’organisation de la flotte, de car policy, de processus avec les conducteurs, etc. » Une véritable gestion de flotte…
Dossier - Fleet management : le vent en poupe
- Fleet management : le vent en poupe
- Michel Moussa, Sanofi : « Un interlocuteur unique pour le conducteur »
- Diane Duvinage, AstraZeneca France : « Gagner en qualité de service »
- Réduction des coûts : les fleeteurs abattent leurs cartes
- Bertrand Maumy, Bridgestone France/Pays-Bas/Benelux : « Un suivi plus efficace »
- Valérie Slawek, GRTgaz : « Un bon suivi pour les conducteurs »
- Valérie Maris, Linde France et Linde Homecare France : « La communication est essentielle »