L’année 2013, pour la flotte de l’État, restera celle de l’intégration de l’électrique et de l’hybride. « L’objectif était d’y consacrer 25 % de nos achats et l’engagement sur 2013 portait sur un peu plus de 700 véhicules propres. Au final, nous devrions en acquérir plus de 1 000, constate Jean-Pierre Sivignon. Nous avions prévu une pénalité de 10 000 euros pour les services qui n’atteindraient pas le seuil ; je me réjouis de ne pas avoir à l’appliquer », complète le chef de la mission interministérielle chargée du parc automobile de l’État. à noter que pour 2014, la cible devrait être identique, voire un peu supérieure.
Cette mesure a surtout bénéficié à l’hybride. « Pour l’électrique, il nous fallait d’abord réfléchir aux usages et à la recharge. Pour l’instant, nous avons retenu le principe de la recharge lente. Passer un marché pour des bornes spécifiques pourrait devenir intéressant, surtout si un schéma d’électromobilité croisé entre l’État, les collectivités et les entreprises devait s’envisager à grande échelle », détaille ainsi Jean-Pierre Sivignon.
Verdir la flotte aura aussi familiarisé les gestionnaires avec la LLD, normalement interdite au sein de la flotte de l’État : « Pour ces véhicules qui conserve un surcoût, cela permet de lisser la dépense dans la durée. »
Mutualiser davantage : prochaine étape
La réflexion va aussi porter sur un meilleur usage de la flotte. « Introduire des véhicules électriques nous donne l’opportunité d’avancer sur la mutualisation. Pour les amortir, il faut en maximiser l’utilisation. Deux approches sont possibles : la mise en pool, qui nécessite une gestion fine en interne, et l’auto-partage. Dans ce second cas, nous passerons sans doute par un prestataire », anticipe Jean-Pierre Sivignon. À ce stade, le hic reste le coût élevé à l’échelle d’un parc de plusieurs milliers de véhicules : « Il faudra nécessairement commencer par expérimenter cette pratique. »
Mieux gérer l’usage, c’est aussi se préoccuper du comportement du conducteur. « Certains services sont déjà très avancés en matière de formation. D’autres ne font quasiment rien. Il faudra définir une position interministérielle pour réaliser de vraies économies d’échelle. »
Dans le cadre d’une circulaire du premier ministre datée de 2010, la flotte de l’État a vu la suppression de près de 18 000 véhicules en moins de trois ans sur un total de 80 000. Autre motif de satisfaction : l’externalisation de l’entretien et des réparations auprès d’ALD Automotive a entraîné « une diminution de 46 % des frais de maintenance et d’entretien« . Dernier chiffre à mettre en avant, les dépenses de carburant ont reculé de 24 %, notamment du fait de la suppression des véhicules.
De nouveaux objectifs d’optimisation pour 2014-2017
Jean-Pierre Sivignon forme le vœu qu’une nouvelle circulaire pour la période 2014-2017 soit rapidement signée : « C’est un levier d’action important. Il faudra sans doute poursuivre la réduction du parc mais en douceur. En veillant à ne jamais remettre en cause la réalisation des missions. On peut envisager de faire appel à des locations de courte ou moyenne durée pour remplacer des véhicules qui roulent moins de 5 000 km par an et représentent environ 20 % du parc« , souligne-t-il. En espérant bien que le recours à un indicateur de type TCO fera aussi partie de la feuille de route.
« Nous travaillons avec l’aide d’un cabinet de consultants à une évaluation des réalisations. Notre connaissance du parc est bien meilleure qu’en 2010, grâce notamment aux remontées de données en provenance d’ALD et de Gras Savoye. Dorénavant, il faut entrer dans une seconde phase d’actions pour une meilleure gestion du parc. Par exemple, en employant les boîtiers déjà existants sur certains véhicules, comme les modèles électriques, pour connaître précisément les kilomètres parcourus« , conclut Jean-Pierre Sivignon.