C’est acquis, les entreprises et leurs salariés se mettent au vélo qui s’impose peu à peu parmi les moyens de déplacement professionnel. Pour les employeurs, il faut donc se décider entre un ou plusieurs modes de fonctionnement pour optimiser la gestion de ces flottes de deux-roues. Voici quelques éléments de réflexion pour faire votre choix.
Dans les flottes françaises, le vélo fait petit à petit son apparition. Selon la dernière étude du cabinet de conseil en stratégie et management Vertone en septembre 2023, la part modale du vélo atteint les 3 % en France, loin derrière l’Allemagne qui a atteint les 10 % en 2020. Mais l’évolution est rapide : selon l’association Vélo & Territoires, le nombre de trajets aurait « progressé de 52 % entre 2019 et 2022 ». Et les acteurs de la mobilité à vélo, comme Azfalte, Zenride, BeeToGreen ou Green On, connaîtraient une croissance qui double ou triple chaque année.
Du côté des entreprises clientes, trois modèles de mise à disposition des...
Dans les flottes françaises, le vélo fait petit à petit son apparition. Selon la dernière étude du cabinet de conseil en stratégie et management Vertone en septembre 2023, la part modale du vélo atteint les 3 % en France, loin derrière l’Allemagne qui a atteint les 10 % en 2020. Mais l’évolution est rapide : selon l’association Vélo & Territoires, le nombre de trajets aurait « progressé de 52 % entre 2019 et 2022 ». Et les acteurs de la mobilité à vélo, comme Azfalte, Zenride, BeeToGreen ou Green On, connaîtraient une croissance qui double ou triple chaque année.
Du côté des entreprises clientes, trois modèles de mise à disposition des vélos coexistent : le vélo « collaborateur » ; le vélo de fonction pour remplacer le véhicule ou en complément lorsque le salarié prend un véhicule plus petit ; le vélo en libre-service ou le vélopartage sur les sites. En voici le détail.
Le vélo attribué ou le vélo « collaborateur »
Commençons par le vélo « collaborateur » qui mise sur un avantage fiscal. Dans ce cadre, l’employeur peut cofinancer des vélos et des vélos à assistance électrique (VAE) pour tous les salariés, soit des vélos collaborateurs, moyennant une réduction de l’impôt sur les sociétés correspondant à 25 % des frais engagés. Pour en bénéficier, cet employeur doit prendre en charge 70 % au minimum du loyer ou du prix d’achat des vélos, et justifier de leur utilisation sur les trajets domicile-travail ou offrir gratuitement des vélos en libre-service. Il ne s’agit donc pas ici de vélos de fonction qui seraient pris en charge à 100 % par l’employeur.
Les entreprises s’y mettent…
Une formule qui fonctionne bien auprès des entreprises, comme au sein de la Caisse d’Épargne Hauts-de-France. « Nous proposons aux collaborateurs qui habitent à moins de 20 km de leur lieu de travail ou qui pratiquent des trajets multimodaux de “vélotafer” avec le prestataire Zenride et nous prenons en charge 70 % de la mensualité de la location, expose le DRH Yalcin Avcioglu. Seule condition : employer le vélo pour des trajets domicile-travail. Sur les 1 600 collaborateurs éligibles qui habitent dans ce rayon de 20 km, 260 sont inscrits sur Zenride et 102 ont reçu leur vélo (44 % au siège, 56 % en agences). Nous avons d’excellents retours sur cette offre qui a démarré en juin », se réjouit ce DRH.
La situation n’est pas très différente chez CGI Fiance, spécialiste des prêts aux particuliers. « Nous avons acheté des vélos pour les proposer en leasing et près d’une centaine de salariés ont souscrit à cette offre, avec anti-vols, entretien et casque, relate Loïc Pinchart, le responsable RSE. Ils peuvent utiliser leur cagnotte de forfait mobilités durables (FMD) de 500 euros par an pour financer en partie leur participation. Sur une mensualité d’environ 70 euros, un peu moins de 30 euros restent à leur charge. Avec le FMD, ils peuvent aussi choisir d’acheter leur propre vélo. Au total 14 % des salariés viennent à vélo au bureau », conclut Loïc Pinchart.
… avec des avantages
« De plus en plus d’entreprises s’appuient sur l’avantage fiscal de la réduction de l’IS pour proposer à l’ensemble des collaborateurs un deux-roues », confirme Olivier Issaly, le P-DG de Zenride. Ce spécialiste de la location de vélos aux flottes des entreprises loue environ 5 000 vélos dont 80 % de VAE, notamment en partenariat avec Arval. « Bénéficier d’un vélo en ne déboursant que 20 ou 30 % du montant de la location mensuelle, car l’entreprise doit au moins participer à hauteur de 70 %, c’est incitatif et intéressant pour des salariés qui ne bénéficiaient d’aucun avantage, à l’exception du remboursement partiel des titres de transport », reprend Olivier Issaly. Avec une illustration à l’appui : « À l’achat, pour un VAE de 2 000 euros, le collaborateur avec un salaire médian devrait débourser environ un mois de salaire. Le vélo collaborateur en LLD lève ce frein financier : sur un loyer mensuel de 100 euros, il revient à 30 euros pour le collaborateur, soit 1 euro par jour. Et en fin de contrat, le collaborateur peut racheter le vélo pour environ 20 % de son prix initial. Nous avons environ 700 magasins partenaires. Le collaborateur choisit selon ses usages et sa morphologie et ne paie pas directement ; sa quote-part mensuelle est ponctionnée sur sa feuille de paie », décrit Olivier Issaly.
Le vélo de fonction dans les flottes
« Pour sa part, le vélo de fonction progresse plus lentement, note Jean-François Dhinaux, P-DG d’Azfalte, autre prestataire qui commercialise des vélos auprès des flottes d’entreprises. Il faut en effet attendre les renouvellements de véhicules pour offrir cette solution au collaborateur, ce qui nécessite parfois de patienter deux ou trois ans. Mais c’est assez facile de convaincre les entreprises. Contrairement au vélo attribué, qui va concerner l’ensemble des salariés avec un coût supplémentaire, il s’agit juste du transfert d’un budget existant. Cela peut remplacer le véhicule de fonction ou venir en complément d’un véhicule plus petit, le plus souvent électrique », détaille Jean-François Dhinaux.
Les acteurs de la LLD proposent d’ailleurs presque tous le vélo de fonction, avec différentes formules. David Decultot, directeur du département conseil d’ALD Automotive/LeasePlan France, a ainsi retenu cette solution à titre personnel : « J’ai opté pour un véhicule d’une catégorie inférieure, mais complété par un vélo de fonction électrique que j’utilise pour me rendre au bureau ou pour de petits trajets professionnels », décrit-il.
Le vélo en libre-service ou le vélopartage
Troisième solution pour les flottes, le vélo en libre-service ou le vélopartage. Des entreprises, surtout lorsqu’elles partagent déjà des véhicules dans leur flotte, se mettent à partager des vélos. Des acteurs de l’autopartage incluent aussi le vélopartage dans leur offre, à l’image de Mobility Tech Green. « Le vélopartage offre de tester avant de passer au vélo de fonction, personnel ou attribué par l’entreprise », indique Arthur Hamot, responsable marketing et communication de Green On, autre acteur de la vélomobilité. Ce que valide Loïc Pinchart pour CGI Finance : « Dans notre palette de nouvelles mobilités, nous avons désormais une dizaine de vélos en libre-service. Ils tournent beaucoup le midi et cela permet aux salariés de tester avant d’acheter ou de loueur leur propre vélo », expose ce responsable RSE.
Le vélo partagé comme test
Constat semblable chez le grossiste en produits alimentaires et en équipements Metro France : « Pour limiter l’autosolisme, nous avons mis à disposition, au siège, trois VAE et six trottinettes avec tout l’équipement de sécurité nécessaire. Des salariés peuvent les emprunter pour le dernier kilomètre entre la gare de Nanterre (92) et le siège. C’est très apprécié. Nous proposons aussi des IK vélo pour ceux qui viennent au travail avec leur propre vélo et depuis peu des IK trottinette. Nous espérons que les VAE en libre-service inciteront certains collaborateurs à passer au vélo personnel au quotidien », anticipe Mélaine Pouchain, responsable services CARE.
Responsable RSE du CNEPE, bureau d’ingénierie intégré à EDF et client du prestataire Green On, Antoine Perrin ne dit pas autre chose : « Le vélopartage a incité les collaborateurs à passer au deux-roues. Aujourd’hui, 20 % des salariés viennent à vélo, ce qui est une belle réussite. Et nous avons dû accroître la taille du parking à vélos », se félicite Antoine Perrin. Cette entreprise rembourse également 90 % des abonnements au réseau public de vélopartage, comme pour les transports en commun, et abonde à hauteur de 200 euros pour le rétrofit d’un vélo en VAE.
Cependant, le vélo en libre-service a aussi ses limites pour les flottes. « Il n’est pas adapté pour des trajets domicile-travail car le salarié n’est pas assuré de trouver un vélo pour rentrer chez lui. Il faut ensuite passer à une autre échelle en attribuant un vélo au salarié ou en l’incitant à s’y mettre avec son FMD », nuance Antoine du Teilleul, cofondateur de BeeToGreen. Ce prestataire propose la location ou l’achat de vélos, essentiellement des VAE, dans le cadre du FMD ou du crédit mobilité.
Les limites du partage
« C’est utile pour des trajets ponctuels, comme le midi ou pour de courts déplacements professionnels en journée. Mais pour les trajets domicile-travail, le collaborateur a besoin de son propre vélo, personnalisé avec ses équipements, selon ses besoins : siège bébé, panier pour les courses, etc., valide Jean-François Dhinaux, pour Azfalte. Et pour être incitatif, le vélopartage doit rester gratuit, ajoute-t-il. »
À noter qu’Azfalte ajoute à sa palette d’offres le vélo pour des utilisations professionnelles, et le vélo de courtoisie pour des centres automobiles comme Speedy, Midas, Volkswagen ou BMW afin de faciliter les déplacements des conducteurs pendant l’immobilisation de leur véhicule ou pour les clients des hôtels. Pour les usages professionnels, précise Jean-François Dhinaux, « nous avons développé des vélos spécifiques, en fonction des usages, comme chez Culligan pour les techniciens qui effectuent l’entretien des fontaines à eau en entreprise. De même pour les salariés d’Idex, qui transportent des outils pour la maintenance des systèmes énergétiques, ou ceux de Vitalaire (Groupe Air Liquide) qui livrent des bouteilles d’oxygène avec nos vélos-cargos. » Le vélo a vraiment réponse à tout…
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