
Pour l’entretien, les gestionnaires de flotte souscrivent le plus souvent à la prestation mise en avant lors de l’achat ou de la location de leurs véhicules, et confient donc ce poste aux réseaux constructeurs. Une démarche soutenue par les loueurs et constructeurs qui insistent sur le maintien de la garantie du véhicule avec leurs prestations.
Mais cette garantie est tout autant préservée avec un entretien réalisé par des enseignes indépendantes. « Les entreprises qui autofinancent leurs flottes, tout comme celles qui les font financer, ont toute liberté dans le choix du réparateur et du réseau d’entretien pour les pneus, le freinage ou les...
Pour l’entretien, les gestionnaires de flotte souscrivent le plus souvent à la prestation mise en avant lors de l’achat ou de la location de leurs véhicules, et confient donc ce poste aux réseaux constructeurs. Une démarche soutenue par les loueurs et constructeurs qui insistent sur le maintien de la garantie du véhicule avec leurs prestations.
Mais cette garantie est tout autant préservée avec un entretien réalisé par des enseignes indépendantes. « Les entreprises qui autofinancent leurs flottes, tout comme celles qui les font financer, ont toute liberté dans le choix du réparateur et du réseau d’entretien pour les pneus, le freinage ou les entretiens périodiques, selon le kilométrage préconisé par le constructeur », rappelle Rodolphe Noulin, directeur flottes entreprises de Speedy (voir aussi l’encadré ci-dessous).
Les flottes dans la cible des enseignes
La solidité des arguments des enseignes se veut à la hauteur de leurs ambitions sur un marché des flottes vu en pleine croissance : « Le contexte économique plus favorable entraîne davantage de recrutements, donc plus de véhicules mis à la route », confirme Rodolphe Noulin pour Speedy.
Et pour séduire les professionnels, les arguments des enseignes ne se limitent pas à leurs compétences. Elles soulignent aussi le gain financier lié à leurs prestations : « En passant l’entretien chez Euromaster, les économies sont de l’ordre de 20 % par rapport au constructeur », argumente Laura Ostyn, category manager chez Euromaster. Les enseignes insistent aussi sur le gain de temps dû au recours à leurs services. « Avec un coût moyen horaire d’un commercial estimé de 100 à 150 euros, la priorité pour les entreprises reste d’éviter l’immobilisation de leurs conducteurs », illustre Laura Ostyn (voir aussi l’encadré ci-dessous).
Autre argument des enseignes : une autres de services et d’outils unifiée à l’échelle nationale. Les réseaux nationaux ont déjà l’atout d’afficher des tarifications uniques sur l’ensemble du territoire, ce qui évite de négocier avec plusieurs interlocuteurs. À destination des responsables de parc, de nombreuses solutions sont pareillement commercialisées pour faciliter la gestion quotidienne.
Avant tout, faciliter le travail
« Les clients des comptes entreprises sont reconnus et donc traités selon les préconisations du contrat passé avec le responsable de parc. Cela nous engage sur un certain nombre de processus, sur le choix de la nature des prestations, et cela reste aussi valable pour l’entretien », illustre Philippe Rives, directeur grands comptes Europe pour First Stop. Et les outils d’aide à la gestion mis à disposition des professionnels s’étendent aux reportings : « Nous proposons un suivi statistique avec un tri des immatriculations. Il est alors possible connaître le type de prestations effectuées à quel kilométrage et les dépenses en cours, et de procéder à des comparatifs entre gamme de véhicules, voire peut-être avec d’autres opérations menées chez le constructeur », poursuit Philippe Rives.
Nouvel outil chez Euromaster, un carnet d’entretien « prédictif ». Lancé en avril 2017, il alerte en amont le gestionnaire de flotte des entretiens à venir. Dans cette logique d’anticipation, l’enseigne projette d’offrir à court terme la visite de conseillers techniques, sur le modèle de son fonctionnement avec les flottes de poids lourds. « Les clients peuvent ainsi évaluer l’état des pneus, vérifier les éléments clés de sécurité ou la climatisation. L’objectif : fournir un état des lieux et anticiper les prestations », expose Laura Ostyn.
Norauto de son côté mise sur le diagnostic Écoperformance : « La prestation s’intègre à la formule de révision dès 120 000 km ; elle permet de connaître les pièces à entretenir et d’éviter les remplacements en analysant les gaz d’échappement », résume Louis de Lamaestre, directeur b to b et partenariats de l’enseigne.

Les enseignes à l’assaut de la LLD
Reportings, ateliers mobiles, outils d’anticipation des interventions, avantages financiers, etc. : autant d’arguments pour attirer les entreprises dans les réseaux indépendants. L’éventail de la clientèle visée couvre l’ensemble des parcs professionnels, sans distinction : depuis les micro- jusqu’aux grandes flottes, financées en achat, en LOA ou en LLD.
Reste qu’aujourd’hui les clients des enseignes pour l’entretien et la réparation demeurent prioritairement les flottes en achat ou LOA. Avec les véhicules en LLD, les interventions des enseignes se limitent le plus souvent aux pneus ; la plupart des loueurs ont en effet conclu des contrats avec les enseignes d’entretien pour cette prestation. Mais les lignes bougent. « Nous voulons accélérer la conquête des TPE-PME à la tête de moins de 30 véhicules. Qu’elles fonctionnent en location, en LOA classique ou en LLD toujours plus souvent, elles sont en attente de services de proximité », constate Laurent Decallonne, directeur commercial de Feu Vert.
Pour recruter cette clientèle, Feu Vert s’appuie depuis octobre dernier sur un site internet pour faciliter les démarches de souscription. « Nous récupérons les données de l’entreprise, du gérant, les éléments juridiques et le détail de la flotte, et nous soumettons une offre. Une fois le contrat signé, l’entreprise est référencée auprès du réseau », décrit Laurent Decallonne. Contrairement aux offres de maintenance des constructeurs ou des loueurs, ce contrat ne repose pas sur un forfait mais sur une facturation à l’acte.
Des contrats spécifiques pour les flottes
« Nous proposons une grille tarifaire pour les interventions avec une remise de 5 et 15 % par rapport à nos tarifs courants sur les révisions, pneus, changements de plaquettes, forfait entretien climatisation », complète le responsable de Feu Vert. Cette offre va être relayée dans les points de vente de l’enseigne et ne veut pas seulement séduire les flottes en achat ou LOA. « Les habitudes d’entretien dans les réseau des constructeurs sont bien ancrées, surtout pour les véhicules en LLD, reconnaît Laurent Decallonne. Mais nous comptons sur cette prestation pour attirer de plus en plus de flottes dans nos ateliers et accélérer le changement de comportement. »
Autre signe d’évolution : LeasePlan est désormais partenaire de trois enseignes, Norauto, Euromaster et Midas, pour la prise en charge des entretiens courants et des réparations de ses véhicules. Pour justifier ce partenariat, le loueur reprend l’argumentaire des enseignes : l’avantage de la proximité avec l’accès à 625 centres sur le territoire.
Les loueurs s’y mettent aussi
« Le réflexe consiste à s’adresser au réseau constructeur en cas de besoin. Nous offrons un autre type de service dont nous sommes convaincus qu’il apporte plus de valeur ajoutée aux conducteurs et aux clients », indique Fabrice Durand-Brochec, directeur des opérations de LeasePlan. Pour les interventions, les conducteurs sont incités à s’adresser directement au loueur qui les oriente ensuite vers le centre le plus proche et le plus compétent. « Les conducteurs obtiennent un rendez-vous dans les trois jours alors que programmer un rendez-vous dans un réseau concessionnaire se compte le plus souvent en semaines », ajoute Fabrice Durand-Brochec. Qui indique toutefois ne pas exclure les réseaux des constructeurs, entre autres pour des interventions plus pointues.
Cette ouverture aux réseaux d’entretien pour le suivi des véhicules en LLD ne constitue pas une nouveauté : des loueurs la pratique déjà dans des pays européens comme l’Espagne ou le Portugal. De quoi inspirer d’autres acteurs du marché français ?