
Le 9 juin 2017, Schneider Electric inaugurait une flotte de douze véhicules électriques partagés à Grenoble : une initiative qui s’inscrit au sein du programme de regroupement immobilier GreenOValley. Entamé en 2015, ce projet de construction de deux bâtiments tertiaires doit conduire l’entreprise à concentrer ses activités grenobloises sur cinq sites au lieu de treize. Les cinq sites concernés sont les suivants : le Technopole et la Presqu’île Scientifique dans le centre de Grenoble, le S2 à Grenoble, l’Électropole à Eybens, et le site de Montbonnot.
Relier immobilier et transports
Schneider Electric estime que la diminution du nombre de...
Le 9 juin 2017, Schneider Electric inaugurait une flotte de douze véhicules électriques partagés à Grenoble : une initiative qui s’inscrit au sein du programme de regroupement immobilier GreenOValley. Entamé en 2015, ce projet de construction de deux bâtiments tertiaires doit conduire l’entreprise à concentrer ses activités grenobloises sur cinq sites au lieu de treize. Les cinq sites concernés sont les suivants : le Technopole et la Presqu’île Scientifique dans le centre de Grenoble, le S2 à Grenoble, l’Électropole à Eybens, et le site de Montbonnot.
Relier immobilier et transports
Schneider Electric estime que la diminution du nombre de sites et la construction de bâtiments plus performants l’amèneront à renforcer la collaboration entre ses 5 000 salariés mais aussi à baisser jusqu’à 40 % ses consommations d’énergie et ses émissions de CO2 à Grenoble. Un objectif qui passe par ces nouveaux bâtiments et par une réflexion autour des trajets.
« Dans le cadre de ce programme qui fait l’objet d’un accompagnement au changement, l’aspect transport et mobilité des salariés devait impérativement être pris en compte. C’est pourquoi nous nous sommes penchés sur leurs modes de déplacement, tant pour les trajets domicile-travail qu’intersites », explique Michèle Lix, chef de projet GreenOValley et référente M’PRO (Mobilité) pour le bassin grenoblois chez Schneider Electric.
L’entreprise a d’abord lancé une enquête auprès de ses collaborateurs (voir le tableau ci-dessous). Bilan : en 2017, 52 % d’entre eux effectuaient régulièrement des trajets intersites, à raison d’une à deux fois par semaine ou de deux à trois fois par mois. Et 80 % des sondés souhaitaient avoir une flotte intersites à disposition. « Nous avons donc fait le choix de travailler sur les parcours intersites, jusqu’alors réalisés pour la plus large part en véhicule personnel, avec à la clé l’émission de notes de frais », relate Michèle Lix.
Les déplacements des collaborateurs | |||
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2012 | 2014 | 2017 | |
Autosolistes | 65 % | 63 % | 61 % |
Transports en commun | 21 % | 23 % | 28 % |
Vélo | 7 % | 8 % | 9 % |
Covoiturage | 3 % | 2 % | 2 % |
Marche et autres (type trottinette) | 2 % | 3 % | 1 % |
Deux-roues motorisés | 2 % | 2 % | 2 % |
Trajets intersites | 42 % | 38 % | 52 % |
Résultats de l’étude auprès des collaborateurs. Les transports combinés expliquent le résultat supérieur à 100 %. |
L’enjeu consistait également à s’adapter à la réduction du nombre de places de parking, due au regroupement des sites et à l’implantation des deux nouveaux bâtiments en centre-ville, l’un près de la gare pour le Technopole et l’autre dans le quartier Presqu’Île.
Première phase du programme : le déploiement de la flotte de douze Renault Zoé réparties dans quatre sites (voir l’encadré ci-dessous). Des places de parking, équipées par Schneider Electric de ses propres bornes de recharge EV Link, sont attitrées pour les véhicules électriques dans leur site d’origine, mais ces derniers bénéficient aussi d’emplacements réservés dans les autres sites.
12 Renault Zoé dans quatre sites
En pratique, les utilisateurs doivent adhérer au service en ligne via la solution AutoPartage développée par Arval et déjà employée depuis 2010 pour une petite flotte de modèles électriques au siège social du groupe. Ils peuvent ensuite réserver une voiture jusqu’à vingt minutes avant leur départ. Un badge leur permet de déverrouiller la portière et de récupérer les clés, tandis qu’un code d’accès doit être entré pour démarrer et clore la location.
« À Grenoble, les véhicules sont réservés aux salariés du groupe, indique Michèle Lix. Aujourd’hui, nous comptons 850 inscrits, donc en possession du badge, et environ 300 utilisateurs réguliers. » De premières statistiques sur cinq mois de 2017 ont révélé que 95 % des réservations donnent lieu à l’emprunt d’un véhicule pour parcourir une distance de 24 km en moyenne (voir l’encadré ci-dessous). Le site Électropole, qui compte le plus de collaborateurs (1 200 salariés), se montre aussi le plus actif.
Selon Michèle Lix, l’autopartage offre plusieurs avantages : moins de notes de frais, mais aussi moins de « bonnes raisons » de venir au travail en autosoliste. « L’idée étant de partager les véhicules, nous évitons les réservations de plus d’une demi-journée et interdisons les retours à domicile avec les Zoé », précise-t-elle. De même, le périmètre de circulation autorisé est limité à 100 km autour de Grenoble. Enfin, plus de 60 % des réservations durent entre une et six heures.
Des limites à dépasser
Le système actuel présente toutefois quelques inconvénients : « Pour l’instant, chaque Zoé doit obligatoirement retourner sur son site de départ, regrette Michèle Lix. Mais nous réfléchissons à une autre solution. » Autre restriction : en cas de covoiturage, seul les détenteurs d’un badge peuvent être conducteurs. « En outre, le nombre de véhicules reste un peu juste, ajoute Michèle Lix. Nous attendons le prochain bilan et les statistiques d’utilisation pour reconsidérer les choses. »
Ce bilan devait avoir lieu fin juin de cette année, après un an d’utilisation du service. En fonction des résultats, le groupe pourrait entamer la deuxième phase du projet, à savoir l’extension de la flotte et l’équipement de sites supplémentaires dès 2019. Une troisième phase est d’ores et déjà prévue, pour transposer le modèle et/ou étendre ses fonctionnalités.
« La flotte partagée est évolutive dans son mode d’administration et dans ses modes de fonctionnement, souligne Michèle Lix. Nous sommes très ouverts à toute nouvelle organisation de ce service si nous identifions des besoins. » À quelques exceptions près pour le moment. Les deux-roues, motorisés ou non, demeurent ainsi interdits pour les trajets professionnels. La flotte de véhicules électriques ne sera pas non plus partagée avec d’autres sociétés. Néanmoins, Schneider Electric reste très impliqué dans le plan de déplacements inter-établissements (PDIE) de la Presqu’île de Grenoble, dont Michèle Lix est d’ailleurs la secrétaire.
Élargir l’offre d’autopartage
« Nous allons donc proposer à nos salariés de s’inscrire dans le réseau d’autopartage Citiz, d’autant que nous avons obtenu, avec le PDIE, des tarifs préférentiels intéressants pour les usages personnels et professionnels, informe Michèle Lix. Et nous partageons avec l’écosystème toutes les bonnes pratiques identifiées chez nos voisins et partenaires. » Ces mesures doivent contribuer aux engagements pris par l’entreprise dans le cadre du Plan Climat Grenoble Alpes Métropole, notamment de baisser de 35 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Schneider Electric ambitionne aussi de diminuer de 40 % ses rejets de particules fines (PM10) via la réduction du nombre des déplacements automobiles de ses salariés. À suivre…