Indre-et-Loire : l’électrique au cœur du département
Indre-et-Loire : l’électrique au cœur du département
Pour promouvoir le véhicule électrique en Touraine, le Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire (SIEIL) travaille à verdir sa flotte depuis 2015, avec pour objectif le 100 % électrique. Ce projet s’inscrit dans une démarche beaucoup plus large puisque le SIEIL a installé 420 points de recharge publics sur son territoire entre 2011 et 2017.
Station de recharge rapide d’Autrèche
En 2015, la flotte du SIEIL a parcouru 193 835 km à travers l’Indre-et-Loire, soit à huit ou neuf trajets par jour pour l’ensemble des collaborateurs, avec 65 km au maximum pour un déplacement.
Tout a commencé en 2011 lorsque le département d’Indre-et-Loire a élaboré son plan climat énergie territorial (PCET) dans le cadre de la loi « Grenelle 2 ». Le SIEIL, autorité organisatrice du réseau de distribution électrique, a choisi de contribuer de deux manières dans le domaine des transports : il a déployé un réseau d’infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides (voir notre article) ; et a décidé de remplacer sa flotte alors entièrement carbonée par un parc automobile éco-durable.
Vers une flotte 100 % électrique
En 2013, le SIEIL a effectué un premier bilan carbone : l’ensemble de ses trajets annuels, soit...
Tout a commencé en 2011 lorsque le département d’Indre-et-Loire a élaboré son plan climat énergie territorial (PCET) dans le cadre de la loi « Grenelle 2 ». Le SIEIL, autorité organisatrice du réseau de distribution électrique, a choisi de contribuer de deux manières dans le domaine des transports : il a déployé un réseau d’infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides (voir notre article) ; et a décidé de remplacer sa flotte alors entièrement carbonée par un parc automobile éco-durable.
Vers une flotte 100 % électrique
En 2013, le SIEIL a effectué un premier bilan carbone : l’ensemble de ses trajets annuels, soit 214 248 km, émettait 37 tonnes de CO2. Le syndicat s’est alors engagé dans le renouvellement de sa flotte de 13 véhicules par des modèles à faibles émissions (moins de 100 g de CO2). Il a acquis un premier véhicule électrique : une Renault Zoé testée lors de déplacements sur les chantiers.
Pascal Balpe, directeur des services techniques du SIEIL
L’expérience a été concluante : « En 2015, nous avons élaboré une première stratégie sur un parc modeste : quatre Zoé et neuf hybrides non rechargeables dont huit Yaris et une voiture de direction de type Auris, relate Pascal Balpe, le directeur des services techniques du SIEIL. Nous avons opté pour des contrats de location sur deux ans, qui intègrent l’entretien. »
En complément, deux vélos à assistance électrique ont été proposés aux équipes pour les distances courtes. Aujourd’hui, chaque agent bénéficie aussi d’un abonnement aux transports en commun pour circuler dans l’agglomération de Tours.
Cette année, à l’occasion du renouvellement de son contrat de LLD, la flotte va passer à 50 % de véhicules électriques. « L’objectif est d’évaluer la nouvelle gamme de véhicules électriques affichant une autonomie de 300 km. C’est une solution transitoire pour passer ensuite au 100 % électrique », explique Pascal Balpe.
En 2015, la flotte a parcouru 193 835 km à travers l’Indre-et-Loire. Cela correspond à huit ou neuf déplacements par jour pour l’ensemble des collaborateurs. « Notre activité étant la gestion du département, un trajet représente au maximum 65 km. Il est donc tout à fait possible de satisfaire nos besoins avec une flotte 100 % électrique. »
Des contraintes liées au bâtiment
Plusieurs contraintes freinent néanmoins cet objectif. Le siège du SIEIL, situé à Tours, dispose uniquement de surfaces souterraines de stationnement. L’adaptation du bâtiment, avec l’installation de circuits électriques spécifiques pour les bornes de recharge aux niveaux R-1, a coûté 30 000 euros. Cependant, pour limiter les risques d’incendie, la loi interdit d’installer des bornes dans les parkings au niveau R-2. Le SIEIL devra donc trouver et équiper des places en extérieur avant de pouvoir électrifier entièrement sa flotte.
Le frein de l’autonomie de l’électrique
Jean-Luc Dupont, président du SIEIL
L’autonomie demeure un second frein, cette fois psychologique : « La Zoé possède 90 km d’autonomie avérée, contre les 110 km affichés, si bien que les agents ont abandonné l’électrique comme premier véhicule », rappelle Pascal Balpe. Tous les collaborateurs sont pourtant abonnés au réseau de recharge départemental. C’est donc sur le fonctionnement du syndicat que doivent se faire les prochaines évolutions.
« Notre cœur de métier consiste à rencontrer les maires, reprend Pascal Balpe. Nous avons donc imposé à nos collaborateurs de concentrer leurs rendez-vous pour baisser la consommation énergétique. »
En concertation avec le personnel, le SIEIL a choisi de ne pas employer d’équipement télématique pour suivre les déplacements. Un carnet de bord rempli chaque jour sert à établir les statistiques. Et tous les agents ont réalisé un stage d’éco-conduite lors de la prise en main des hybrides.
« Il y a toujours des personnes qui roulent très vite. Nous avons encore un travail à mener sur les comportements, reconnaît Pascal Balpe. La planification constitue une première étape : en diminuant le stress, elle contribue à réduire la vitesse de conduite. »
Plus largement, Jean-Luc Dupont, le président du SIEIL, compte bien faire de l’électrique le premier véhicule du syndicat d’ici 2018, pour donner l’exemple aux communes et soutenir le marché du VO électrique. L’un des objectifs de la future flotte 100 % électrique en LLD est en effet d’approvisionner le marché de l’occasion tous les deux ans, afin d’augmenter le nombre d’usagers sur le territoire. Les véhicules achetés en 2015 ont d’ailleurs déjà trouvé des acquéreurs.
En parallèle, le SIEIL a instauré une mesure incitative pour les municipalités : il leur verse une prime de 3 500 euros pour tout achat de véhicule électrique. Le syndicat organise aussi des réunions avec les constructeurs pour présenter les modèles aux municipalités. Selon Pascal Balpe, seule l’obligation de tractage bloque encore le recours à l’électrique par ces dernières : « Les Kangoo et Nissan n’ont pas suffisamment de puissance pour tracter une remorque. Il manque des utilitaires électriques puissants. »
L’avenir : une flotte électrique partagée ?
Face aux contraintes liées à la gestion d’un parc de véhicules 100 % électriques, Pascal Balpe envisage déjà la mise en place d’une flotte covoiturée, faisant appel au réseau de recharge départemental et partagée avec le grand public : « Nous souhaiterions abandonner la flotte captive et nous tourner vers l’autopartage, à condition d’avoir des disponibilités et un parc suffisant. Les places de parking seraient alors abandonnées. Nous gagnerions en temps et en énergie pour le bâtiment. Nous pourrions nous affranchir de toutes les difficultés liées à la recharge. »
Autre avantage : cette solution permettrait de varier les véhicules selon les trajets. De fait, si le segment des citadines reste le plus adapté pour le kilométrage, nombre de missions impliquent des parcours sur autoroute pour traverser le département. De par sa flexibilité, l’autopartage électrique intéresse de plus en plus les collectivités et les entreprises nationales qui sont désormais dans l’obligation d’acquérir 20 à 30 % de véhicules « à faibles émissions » lors du renouvellement de leur parc.
Borne de recharge de Saint-Avertin. 350 bornes de recharge sont disponibles en Indre-et-Loire, soit une borne tous les 25 km environ. En 2015, ces bornes ont réalisé 3 148 sessions de charge, de 8,57 kWh en moyenne, soit presque dix sessions par jour.
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